Vie de Saint Armel par l'abbé Cruchet, Narcisse (Chanoine)
Publisher : Impr. de Mame et fIls (Tours) (1882)

translation with some corrections via Google Translate (stIll correcting)

TABLE DES MATIÈRES
  • I. De la naissance et du pays de saint Armel.
  • II. De l'éducation de saint Armel et des vertus qu'Il fit paraître durant sa jeunesse.
  • III. Du sacerdoce de saint Armel et de son départ pour l'Armorique.
  • IV. De l'établissement de saint Armel et de ses compagnons dans l'Armorique.
  • V. Du voyage de saint Armel et de ses compagnons à la cour du roi ChIldebert.
  • VI. Du séjour do saint Armel à la cour du roi ChIldebert, et des miracles qu'Il y opéra.
  • VII. Du retour de saint Armel en Bretagne et de son passage on Tourame.
  • VIII. De l'apostolat de saint Armel en Bretagne.
  • IX-.' De la mort de. saint Armel et de la sépulture.
  • X. Du' culte rendu à saiut Armel en Bretagne et en.Toiiraino.
  • XI.- Les historiens do saint Armel.
  • XII. Les poètes de saint Armel.
    • I. La légende de saint Armel.
    • II. Une vie de saint Armel en vers.
TABLE OF CONTENTS
  • I. Of birth and country of Saint Armel.
  • II. Education of Saint Armel and virtues which he published in his youth.
  • III. Saint Armel of the priesthood and his departure for Brittany.
  • IV. The establishment of St Armel and his companions in Armorica.
  • V. The journey of Saint Armel and his companions at the court of King ChIldebert.
  • VI. Saint Armel do stay at the court of King ChIldebert, and wonders that there opera.
  • VII. The return of Saint Armel of Brittany and its passage is Touram.
  • VIII. The apostolate of Saint Armel in Britain.
  • IX. "The death. Saint Armel and burial.
  • X. The 'worship in Britain and Armel saiut en.Toiiraino.
  • XI .- Historians do Saint Armel.
  • XII. Poets of Saint Armel.
    • I. The legend of Saint Armel.
    • II. A life of Saint Armel verse.

PREFACE

L'exemple des saints est un des moyens les plus efficaces dont Dieu se "sert pour nous faire pratiquer la vertu. Sur le point de quitter la terre, le Sauveur avait dit à ses disciples : "Je vous ai donné l'exemple ;" et ces paroles, prononcées au moment des suprêmes adieux, avaient indiqué au chrétien la route qui mène au ciel. Reproduire dans sa vie la vie de Jésus - Christ, c'est une destinée grande et sublime , mais bien effrayante pour des esprits aveugles et des coeurs inconstants. Aussi le Seigneur, pour nous rassurer, nous a-t-Il donné d'autres modèles. A côté du FIls de Dieu se dressent les grandes et majestueuses figures des saints; auprès de l'image rayonnante du Christ s'élèvent les images vénérables de ces hommes célestes, et chacun d'eux nous répète à son tour le mot de l'Apôtre : "Soyez mes imitateurs, comme moi-même je l'ai été du Christ." L'homme, qui a reçu de Dieu l'amour du beau, p'eut rassembler les traits les plus parfaits qu'Il trouve dans la nature, s'en composer un idéal, et le reproduire. Ne nous imaginons pas cependant que l'artiste, dès le principe, se sent capable de représenter le type qu'Il a vu à la lumière de son intelligence. Avant de réaliser les conceptions de son esprit, avant de s'attaquer à son idéal, Il étudie les oeuvres des maîtres, Il les copie jusque dans leurs moindres détaIls. Son talent s'élève ainsi par degrés, jusqu'à ce qu'arrive aussi pour lui l'heure de . créer.

VoIlà l'histoire de l'humanité dans le christianisme. Avec le type divin que tous les prédestinés doivent reproduire, Dieu nous montre des modèles moins parfaits ; ce sont les saints, semblables à nous par leurs faiblesses, images de Jésus-Christ par leurs vertus. Il nous faut les étudier, les copier dans les moindres détaIls de leur vie, afin d'arriver ainsi à la reproduction du modèle suprême. Marchant à leur suite, transformé par cette imitation continuelle des exemples des saints, le chrétien, artiste destiné à travaIller dans le monde surnaturel, voit à son tour arriver l'heure où Il lui est donné de dire : "Je vis, mais ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus-Christ qui vit en moi ."

Certes, quand nous contemplons pour la première fois toutes les perfections réunies sur le front du Christ; quand nous voyons le Sauveur pauvre, humIlié, souffrant dans son corps et dans son âme; quand nous l'entendons de sa voix mourante prescrire à ses disciples de prendre leur croix sur leurs épaules et de le suivre, nous sentons dans tout notre être un frémissement d'effroi , nous trouvons le joug du Seigneur trop lourd et son fardeau trop pesant.

Mais la sainteté nous apparaît comme jadis elle apparut à Augustin, dans ce moment de lutte terrible où, déjà convaincu de la vérité de la religion , Il reculait encore devant l'austérité de ses préceptes. Elle étend pour nous recevoir et nous embrasser ses mains toutes pleines de bons exemples. Un cortège innombrable l'accompagne : enfants, jeunes fIlles, vieIllards vénérables, hommes dans toute la force et la splendeur de la virIlité, tous les âges, toutes les conditions, tous les temps. Nous montrant ces bienheureux, elle semble répéter avec une douce et encourageante ironie : "Eh quoi! ne pouvez-vous pas ce qui a été possible à ceux-ci et à ceux-là ?"

Il se répand alors dans nos âmes une lumière divine qui dissipe toutes nos incertitudes, notre coeur s'ébranle, notre volonté s'affermit; déterminés à imiter les saints, nous travaIllons à devenir les imitateurs de Jésus-Christ.

Mais les saints habitent maintenant un autre monde, nous n'avons plus leurs exemples sous les yeux. Il est donc de notre devoir, à nous, enfants de l'Église catholique, de faire reparaître ces augustes figures aux regards étonnés de nos contemporains, qui, dans cet âge de sensualisme et d'orgueIl, ne comprennent plus l'austérité des préceptes évangéliques. "L'histoire des saints leur devient une seconde vie, une vie posthume , moins éloquente que la première, mais qui participe à sa fécondité '." Du récit de leurs vertus, comme de la poussière de leurs tombeaux, s'échappe un parfum secret qui purifie nos âmes et nous dispose à devenir meIlleurs.

Nous voudrions raconter ici la vie d'un de ces serviteurs de Dieu, qui, non contents de travaIller dans la retraite à leur propre sanctification, ont travaIllé avec un zèle infatigable au salut de leurs frères. Saint Armel fut à la fois un moine et un apôtre. Venu de cette Grande-Bretagne qu'à si juste titre on appelait Y Ile des Saints, les circonstances et la volonté divine le tirèrent de la retraite ; Il avait voulu être simple ermite, le Seigneur en fit un prédicateur de l'ÉvangIle.

Il nous sera doux de décrire ses vertus religieuses, son zèle pour la propagation de la vérité, les merveIlles que Dieu opéra par ses mains.

Nous redirons dans toute leur simplicité les événements de sa vie, répétant fidèlement ce que les anciennes traditions nous en ont conservé.

Les monuments liturgiques viendront prêter leur appui à l'histoire et à la légende. Ils ont été pour nous un précieux secours. En les examinant attentivement, nous y voyons attestés d'une manière formelle la plupart des faits rapportés par les biographes. Il existe, en effet, un accord frappant entre leurs écrits et les offices des anciens bréviaires de Bretagne. Parmi ces monuments, le plus curieux et le plus intéressant est sans contredit Y Office de saint Armel, tiré d'un ancien bréviaire à l'usage de l'Église de Saint-Malo, imprimé à Paris, chez Jean Higman, l'an 1489. Il se trouve dans la partie intitulée : Sanctorale oestivale. C'est un abrégé succinct, mais assez complet, de la vie de l'ermite breton.

Nous n'avons point voulu, du reste, le présenter à nos lecteurs seul et isolé. Il nous a paru bon et utIle d'esquisser à grands traits les pays qu'Il a habités, de faire connaître les personnages avec lesquels Il a été en rapport, de rappeler les événements auxquels Il s'est trouvé mêlé. Nous espérons ainsi avoir donné plus de relief à l'image de saint Armel, et rendu plus vivante cette austère figure d'un moine du vi 8 siècle.

PREFACE

The example of saints is a means to God is most effective "is used to make us practice virtue. About to leave the earth, the Savior told his disciples: "I have given you an example, "and these words, spoken at the time of supreme farewell, had mentioned in the Christian road to heaven. Reproduce in his life the life of Jesus - Christ, it is a great and sublime destiny, but frightening for minds and hearts blind inconsistent. As the Lord, to reassure us, we did it give other models. A side of the Son of God, stand the large and majestic figures of saints with the radiant image of Christ amounted images venerable of these celestial men, and each of them telling us to turn the word of the Apostle: "Be imitators of me, as I myself have was one of Christ. "The man, who received from God love of beauty, gather p'eut traits He is most perfect in nature, it compose an ideal, and reproduce. Let us imagine, however, that the artist, from the principle, feels able to represent the type He saw the light of his intelligence. Before to achieve the designs of his mind before to deal with his ideal, he studied the works teachers, it copies them down to the smallest detail. His talent and rising by degrees what happens to him also for the time. create.

This is the story of humanity in Christianity. With the divine type must reproduce all predestined, God shows us models less perfect and are the saints, like us with their weaknesses, images Jesus Christ through their virtues. We must study them, copy them to the smallest details of their life, and to arrive at the supreme model of reproduction. Walking after them, constantly transformed by this imitation of the examples of saints, the Christian artist for work in the supernatural world, sees its turn comes a time when it is given him to say: "I live, but no longer I who live, but Jesus Christ lives in me. "

Certainly when we contemplate for the first time united all the perfections of the front of Christ the Savior when we see poor, humiliated, suffering in body and in his soul, when we hear his voice dying prescribe to his disciples to take their cross on their shoulders and follow him, we feel in our being a thrill of terror, we find the Lord's yoke too and its heavy burden too heavy.

But holiness appears to us as it once appeared to Augustine, in this time of struggle where terrible, already convinced of the truth of religion, he retreated again to the austerity of his precepts. It extends to receive us and we kiss his hands all full of good examples. An endless procession accompanies: children, girls, venerable old men in all the strength and splendor of the masculinity, all ages, all conditions, all time. Showing us these blessed it seems to repeat with a sweet and encouraging irony: "What! can you not what was possible to them and them? "

It then spreads light in our souls God that dispels all our uncertainties, our shaken heart, our will is strengthened, determined to imitate the saints, we are working become followers of Jesus Christ.

But the saints now live another world, we have more examples in their eyes. It is therefore our duty to us, children of the Catholic Church, to reappear these August figures to the astonished eyes of our contemporaries who, in this age of sensationalism and pride, no longer understand the austerity of evangelical precepts. "The history of saints them becomes a second life, a life after death, less eloquent than the first, but involved in its fertility. '"the story of their virtues, like dust from their graves, escapes a secret scent that purifies our souls and we have to become better.

We would like to tell here the life of one of these God's servants, who, not content to work in retirement at their own sanctification, have worked with indefatigable zeal for the salvation of their brothers. Saint Armel was both a monk and a apostle. This came to Britain justly be called Y Island of Saints, the circumstances and the divine will of the fired retirement, he had wanted to be a simple hermit, the Lord made him a preacher of the Gospel.

It will be sweet to describe his religious virtues, his zeal for the spread of truth, the wonders that God works through her hands.

We shall repeat them in all their simplicity events of his life, repeating faithfully what the old traditions have preserved.

The liturgical monuments will pay support for history and legend. They were a great help for us. By examining carefully, we see documented in a formal way most of the facts reported by biographers. There is indeed a striking agreement between their writings and offices of the former breviaries of Britain. Among these monuments, the strangest and most interesting is undoubtedly Y Office of St. Armel, from a former Breviary for the use of the Church of Saint-Malo, printed in Paris by Jean Higman, the year 1489. It is located in the section entitled: Sanctoral oestivale. This is an abridged summary, but rather full life of the hermit Breton.

We do not wish, however, present our readers alone and isolated. It seemed good and useful to sketch in broad outline the countries he has inhabited, to know the characters with whom he was related to recall the events in which he became embroiled. We hope to have given more depth to the image Saint Armel, and made more alive this austere figure of a monk of the sixth century 8.

CHAPTER I

De la naissance et du pays de saint Armel.

Au sud-ouest de la Grande-Bretagne, baigné sur trois de ses côtés par la mer, défendu sur un quatrième par la Saverne, s'étend un grand bassin péninsulaire , vaste région qui semble destinée par la nature à servir de citadelle à l'Angleterre. Cette partie de l'île, qui contient de hautes montagnes, renferme aussi un grand nombre de gorges et de défIlés presque inaccessibles. Elle s'appelait au moyen âge la Cambrie, et porte aujourd'hui le nom de pays de Galles. Le peuple qui l'habite était autrefois en possession de la contrée tout entière. Mais, avide d'une gloire toujours nouvelle, cherchant sans cesse des nations a conquérir, César, après avoir écrasé la Gaule sous son pied victorieux, avait dirigé son oeIl d'aigle sur l'Océan; à l'extrémité de l'ancien monde Il avait aperçu la Bretagne. Il s'était embarqué avec ses légions, et les regards étonnés des barbares avaient vu la République en armes fouler le sol de leur patrie. Un moment vaincus, Ils avaient bientôt contraint le conquérant à repasser la mer sans avoir pu les soumettre.

Moins heureux sous ses successeurs, les Bretons écrasés furent réduits en province romaine. Mais, dans les chaînes, Ils conservèrent une attitude digne et résolue; longtemps les vainqueurs demeurèrent impuissants à leur faire adopter les lois et les moeurs de la métropole. Partout aIlleurs on courbait la tête sous le joug des proconsuls ; les fiers Bretons n'eurent que du mépris pour les misérables affranchis venus au nom de Césars, insensés ou cruels, pressurer les provinces. Les l'ers leur étaient pesants et la servitude odieuse.

Bien avant d'être subjuguée, cette noble race celtique avait produit des personnages dont la grandeur cl l'héroïsme resplendissent d'une impérissable lumière au mIlieu de l'affaissement universel : Cataraclus, le Vercingétorix breton, qui, réduit en captivité, sut parler à l'empereur ce courageux langage : "Parce que tu veux nous asservir, qui t'a dit que tout le monde ait envie de ta servitude?" Boadicée, la reine guerrière, qui, pour exciter ses sujets à la vengeance, montrait sur sa chair la trace du fouet des Romains; Galgacus, dont Tacite lui-même a immortalisé le nom en lui prêtant les mâles et sublimes accents par lesquels Il enflammait le courage de ses compatriotes avant le dernier combat livré pour l'indépendance nationale.

Lorsque Rome, menacée dans ses foyers, rappela les légions des frontières, elle dut abandonner cette Bretagne si difficIlement conquise. Les Pietés et les Scots, tribus qui n'avaient jamais consenti à subir le joug, descendirent des montagnes où Ils avaient mis à l'abri leur liberté; franchissant la muraIlle élevée par les Romains pour s'opposer à leurs incursions, Ils se précipitèrent sur les habitants de la plaine restés sans défense et sans armes. Dans une si cruelle extrémité, les malheureux insulaires adressèrent au consul Aétius les soupirs des Bretons. "Les barbares, s'écrièrent-Ils, nous poussent vers la mer, la mer vers les barbares ; Il ne nous reste donc que le choix entre deux genres de mort : être submergés ou massacrés."

Aétius avait autre chose à faire ; Il laissa leur supplique sans réponse. Une partie des habitants passa alors dans l'Armorique, d'autres se soumirent aux Pietés et aux Scots; quelques-uns, se confiant dans leur courage, assaIllirent l'ennemi et le repoussèrent. Les chefs des anciennes tribus ressaisirent l'autorité abandonnée par les magistrats romains. Les habitants des campagnes avaient conservé avec l'usage de la langue celtique toute l'énergie nationale; les chefs de clans et les nobles, comprenant qu'Ils ne trouveraient de salut qu'en s'unissant au peuple, reprirent son langage et ses habitudes : bientôt tout vestige de la servitude romaine eut disparu. Le gouvernement de clan se rétablit facIlement; les diverses tribus formèrent entre elles une espèce de confédération.

De nouveaux dangers vinrent menacer leur jeune indépendance. Les Bretons acceptèrent imprudemment le secours de la race belliqueuse des AngloSaxons; non moins cruels que les Pietés, ces auxIliaires, devenus les conquérants du pays, lui imposèrent une domination nouvelle. Toutefois les Bretons ne perdent pas tous courage; tandis qu'une partie de leurs compatriotes émigrent de nouveau dans l'Armorique, les autres, chassés de leurs vIlles et de leurs champs, cherchent un asIle dans les montagnes de Gambrie. Ils y fondèrent un nouvel État, qui, pendant de longs siècles, brava tous les efforts des Anglo-Saxons.

Réfugié derrière une barrière infranchissable, presque entièrement séparé du monde civilisé, ce peuple a toujours éveillé en nous de vives et chaudes sympathies. On trouve sans doute chez les Cambriens certains vices, certaines coutumes en contradiction avec nos usages modernes; mais l'histoire est obligée de reconnaître leur dévouement à la patrie, leur culte pour la mémoire des ancêtres, leur intrépidité dans les combats.

Elle loue leur sobriété, leur charité pour les indigenls; l'hospitalité chez eux était sacrée, elles étrangers qui venaient s'asseoir à leur foyer étaient reçus comme des frères envoyés par la Providence.

En même temps que l'art de la guerre, ils cultivaient les arts de la paix. Aux murs de chaque demeure , on voyait suspendues une épée et une harpe : l'épée pour défendre leur indépendance, la harpe pour charmer leurs loisirs; car ils aimaient avec passion la poésie et la musique, et un de leurs plus agréables passe-temps était de célébrer la gloire des héros de leur pays.

Le genre de vie qu'ils menaient, leurs malheurs aussi, avaient donné à leur caractère je ne sais quoi de chevaleresque et d'aventureux, nuancé d'une mélancolie douce et tendre. Les légendes que les poètes du moyen âge nous ont laissées sur ces peuples sont toutes empreintes de ce cachet. On aime à relire cette merveilleuse histoire du roi Arthur et des douze chevaliers de la Table-Ronde, à la recherche du fameux Saint-Graal, la coupe dans laquelle Joseph d'Arimathie avait recueilli le sang du Sauveur; ou se figure volontiers avec le poète qu'il n'est pas mort, qu'il est endormi avec ses chevaliers ; on conserve presque l'espoir de le voir reparaître im jour et brandir cette épée qui seule était capable de vaincre les Germains.

L'imagination, d'accord avec la légende, lui associe le grand prêtre du culte des chênes, Merlin, dont la voix avait prophétisé les désastres de la patrie. On pleure avec lui sur les malheurs de la Bretagne; mais aussi on espère en entendant, avec lui encore, la forêt frémir et crier avec l'accent humain : "Viens, Cambrie ; ceins Cornouailles à ton côté, et dis à Guintonis : La terre t'engloutirai Alors il y aura un carnage des étrangers, les fontaines de l'Armorique se réjouiront, la Cambrie sera remplie d'allégresse, et les chênes de Cornouailles reverdiront."

Telle était la contrée où vint au monde le saint dont nous essayons de raviver le souvenir, tel était le peuple au milieu duquel il vit le jour.

Armel naquit vers l'année 4851, sous le pontificat du pape Simplieius, l'empire de Zenon, et le règne de Hoël Ier, en Bretagne-Armorique.

Il reçut à son baptême le nom par lequel on le désigne habituellement ; il est aussi appelé quelquefois Arzel. Nous ignorons quels sont les molifs de ce changement ; les légendaires n'en disent rien; mais il est certain que cette transformation n'est pas conforme aux règles grammaticales du langage breton. En breton on ne change jamais m en z, ni z en m, parce que ce sont des consonnes d'organes différents. Le nom de saint Armel se trouve exprimé en latin par celui d'Armagillus, dans des titres du xii° siècle et dans une hymne plus ancienne encore.












Selon le P. Albert et d'autres historiens, il serait né dans la province de Pennoheu, pays de saint Paul de Léon. Mais nos légendaires se sont évidemment trompés relativement à Pennohen; il n'y a jamais eu de province de ce nom dans la GrandeBretagne; on y connaissait seulement celle de PenGwenl et Gwent-Set, c'est-à-dire pays de Gwent, qui comprenait les comtés de Glamorgan, de Brecknock, de Montmouth et d'Hcreford, dans le SouthWnles, ou Galles du Sud; sa capitale était CaërGwent, l'ancienne Venta-Silurum, que le P. Albert a confondu avec Winchester au comté d'Hampshire, parce que Pen-Gwent est quelquefois latinisé en Pennavena. Le pays de Gwent parlait un dialecte particulier des Gallois; on lui donnait le nom de Gwenthuysaëg.

Nous avons donc tout lieu de croire que ce fut dans cette partie du pays de Galles que saint Armel prit naissance. Ses parents étaient nobles et riches. L'histoire ne nous dit point leurs noms; mais elle nous apprend qu'ils étaient illustres par le rang qu'ils occupaient dans leur province, sans doute aussi par les exploits guerriers qui étaient l'apanage de tous les nobles bretons .

Cum cordis concordia ; Quem honorât, honoremus Summi Régis curia. Ils étaient chrétiens : c'est là un fait qui doit nous paraître très naturel, car la foi du Christ était vénérée et chérie dans les montagnes de la Cambrie et sur ses rivages.

Elle y avait été apportée dès le n° siècle par de saints personnages venus à travers l'Océan pour annoncer l'Évangile dans l'île de Bretagne. On ne sait rien de positif, il est vrai, sur l'organisation de cette Église primitive ; elle avait pourtant, au dire de Tertullien, pénétré chez les sauvages Calédoniens; soutenue par la force d'en haut, elle avait franchi des barrières que l'épée des Romains n'avait pu renverser. La consécration du marlyre ne lui fut point refusée : plusieurs de ses enfants subirent la mort pendant la persécution de Dioclétien ; au premier rang parmi eux il faut citer le jeune diacre Alban, qui teignit dans la pourpre de son sang sa robe blanche de lévite.

L'ère des persécutions passée, l'Église bretonne apparaît au grand jour. Elle entretient des relations plus suivies avec le continent, reçoit la visite de Germain d'Auxerrc et de saint Loup, évêque de Troyes, accourus tous deux pour la fortifier contre les erreurs de Pelage, envoie ses évoques siéger comme juges de la foi dans les premiers conciles de l'Occident.

Elle survécut à la domina lion romaine. Ce ne fut que pour combattre encore et reculer enfin avec les dernières tribus bretonnes devant les envahisseurs saxons. Quand les chefs de clans, se voyant impuis sants à lutter sur toute l'étendue du territoire, cherchèrent un refuge dans les montagnes de Cambrie et de Cornouailles, ils emportèrent leur loi avec eux : leurs prêtres les suivirent, et là, au milieu des rochers , sur ces rives réputées inabordables, l'Église bretonne vit encore de beaux jours.

Le christianisme, du reste, allait admirablement au génie de ces peuples : ses dogmes frappaient vivement leur imagination. Promptement saisis par la poésie de nos mystères, les bardes gallois les avaient fait passer dans leurs chants; sur ces mêmes harpes qui avaient célébré les héros fabuleux de leurs légendes , ils racontaient avec amour la merveilleuse histoire du Christ et de la Vierge Marie. Ils étaient même devenus pour les missionnaires des auxiliaires précieux; tandis que ceux-ci prêchaient la parole divine, ces poètes chanteurs popularisaient par la musique les saintes vérités de la religion.

Armel trouva donc à son berceau le christianisme; la lumière de la vraie foi éclaira son entrée dans la vie et guida ses premiers pas. L'existence entière du bienheureux fut d'ailleurs parfaitement digne de ce premier bienfait du Seigneur; le caractère sacré qu'il reçut à sa naissance resplendit dans toute la suite de sa carrière d'un éclat qui alla sans cesse croissant.

CHAPTER I

Of birth and country of Saint Armel.

South-west Britain, bathed in three sides by the sea, defended by a fourth on the Severn, lies a large basin Peninsula, a vast region that seems designed by the likely to serve as a fortress in England. This part of the island, which contains high mountains, also contains a large number of grooves and almost inaccessible gorges. Her name means Cambria age, and now bears the name of country Wales. The people there used to live in possession of the whole country. But, Caesar, eager for new glory, constantly seeking nations to conquer, having crushed Gaul under his victorious foot, looking with his eagle eye on the ocean at the end of the old world, saw Briitain. He embarked with his legions, and the astonished eyes of barbarians saw the armed Republic tread the soil of their homeland. Defeated after a time, the conqueror was soon compelled to cross the seas without being able have them submit to him.

Less happy under his successors, the Bretons, having been crushed were reduced into a Roman province. But in chains, they still preserved their dignity and resolve, that the winners were powerless to make them adopt the laws and customs of the metropolis. Elsewhere on the head bent under the yoke of proconsuls; the proud Bretons had only contempt for the poor freedmen who act in the name of the Caesar and foolishly abd cruely squeeze the provinces.

Long before they were subjugated, that noble Celtic race had produced characters whose greatness and heroism shined a light in the midst of enduring the collapse like Caractacus, the Breton Vercingetorix, though reduced to captivity, could speak to the Emperor this courageous language: "We fight because you want to enslave us, for who told you everyone has wanted to your servitude? Boadicea, the warrior queen, who, to excite her subjects to revenge on her body showed the traces of the whip the Romans; Galgacus whom Tacitus himself immortalized the name by leading the men with sublime words, with which he inflamed the courage of his countrymen before the last battle fought for national independence.

When Rome threatened their homes, she had to recall the legions of the frontier and to abandon this Britain won with such difficulty. The Picts and the Scots, tribes that had never consented to undergo the yoke, descended from the mountains where they had kept their freedom, crossing the wall raised by the Romans. The opposing of their raids, fell upon the inhabitants of the plain who remained defenseless and unarmed. In the end, in their desparation, the unfortunate Britons addressed a letter to the consul Aetius. "The barbarians are pushing us towards the sea! This leaves us the choice between two kinds of death: being overwhelmed or massacred."

Aetius had other things to do, he let their petition to be unanswered. Some of the inhabitants fled then to Brittany, others were subjected to Picts and the Scots, and some, trusting in their courage, attacked the enemy and drove them back. Abandoned by the Roman magistrates, the leaders of the ancient tribes began to regain their authority. Since the rural residents had maintained the use of the Celtic language and national pride, and the chieftains and nobles, concluding that they to find salvation by uniting the people, readopted their language and habits. Soon all vestige of Roman servitude disappeared. The government of each clan recovered easily and the various tribes formed a kind of confederation together.

New dangers began to threaten their newly acquired independence. The Britons unwisely accepted the help of the warlike race of Anglo-Saxon, not less cruel than the Picts. These auxiliary armies became the conquerors of the country, and imposed a new rule. However, not all Britons lost their courage, although some of their countrymen migrated back into Armorica. The others, being driven from their towns and their fields, sought refuge in the mountains of Cambria. They founded a new state, which for centuries, braved all the efforts of Anglo-Saxons.

Refuge behind an impenetrable barrier, almost completely separated from the civilized world, this people have always aroused in us bright and warm sympathies. There are probably among the Cambrian certain vices, certain customs contrary to our modern uses, but we cannot help but recognize their dedication to country, their devotion to the memory of ancestors, and their fearlessness in battle. To them home hospitality was sacred; those were strangers were received into their homes as brothers sent by Providence.

Together with the arts of war, they cultivated the arts of peace. On the walls of every house, one would see a sword hanging and a harp: the sword to defend their independence, the harp to charm their leisure as they liked with passion poetry and music. One of their most pleasant pastimes was to celebrate the glory of heroes of their country.

The kind of life they led, and their misfortunes too, had given their most chivalrous and adventurous nature a qualified sweet and tender melancholy. In the legends that poets of the Middle Ages have left us, we see all of these people emulating these ideals. We enjoy reading the wonderful story of King Arthur and the twelve knights of the Round Table and the quest for the fabled Holy Grail, the cup in which Joseph of Arimathea had collected the blood the Savior. We can imagine with the joyous poet that Arthur is not dead. That he is asleep with his knights. We keep a faint hope that we will see him reappear today and wield that sword, with which was only able to defeat the Saxons.

In our imagination, we associate with the legendary Merlin, the high priest of the cult of oaks, whose voice had prophesied the disasters of the country. We cry with him about the misfortunes of Britain, but hoping that we will hear his voice again. That the forest will tremble as he shouts, "Come, Cambria and Cornwall gird swords at thy side, and tell Brutus that the Earth will engulf the foreigners with slaughter. The fountains of the Armorica will rejoice, Cambria will be filled with gladness, and the oaks of Cornwall will tells us their dreams."

This was the country where the saint was born of whom we are trying to revive the memory and of the people among whom he was born.

Armel was born around the year 482, under Pope Simplicius (468 to March 10, 483), Byzantine Emperor Zeno (c. 425 – 9 April 491) empire and the kingdom of Hoel I (son of Budig II (alias Emyr Llydaw) reigned from 544) in Brittany.

He received its baptism in the name by which we usually refers to him, though sometimes called Arzel. (Name from the Celtic "arz" (bear) and "Mael" (prince). Other forms: Armail, Armael, Armahel, Armel, Arthmael, Armelin, Armeline, Armelle Armilla, Arzhel, Ermel, Erme, Ermin, Ermyn, Hermel Hermelin Hermelin, Thiarmail. Latin name "Armagilus".) We do not know what this caused this name change, the legend says nothing but it is certain that this transformation does not conform to grammatical rules of language Breton. In Breton it never changes "m" to "z" or "z" to "m", because they are the consonants of different origins. The name of Saint Armel is expressed in Latin by that of Armagillus in records of the twelfth century and an even older song: " To celebrate Armel (Armagilus), in solemn devotion, let us give praise to him."

According to P. Albert and other historians, it would born in the province of Pennychen, country of St. Paul de Leon. But his legendary records were inaccurate regarding Pennychen as there never been a province of that name in Great Britain and there is only PenGwenl Gwent and-Set, that is to say, countries in Gwent, which included the counties of Glamorgan, Brecknock, of Monmouth and Hereford in SouthWales, and its capital was CaërGwent, the ancient Venta-Siluru, which P. Albert confused with Winchester in Hampshire County, because Gwent Pen is sometimes Latinized as Pennavena. The country spoke a dialect of Gwentian Welsh and was given the name of Gwenthuysaëg.

So we have every reason to believe that it was in this part of Wales that St. Armel was born. His parents were rich and noble. The story does not tell us their names, but it tells us that they were distinguished by their rank held in the province, probably also by the military exploits that were enjoyed by all a noble Britons.

They were Christians and this is a fact seems very natural, for the faith of Christ was worshiped and cherished in the mountains of Cambria and on its shores.

Christianity had been brought in the second century by saints from across the ocean to proclaim the Gospel in the island of Britain. We do know anything positive, it is true, but the organization of the early church, Tertullian had to say, penetrated to the wild Caledonians. Backed by God above, Chrisitianity crossed barriers by the sword of the Romans. A reversal of its children came with the consecration of several martyrs who suffered and died during the persecution of Diocletian. First among them we must mention the young deacon Alban, who died with the sacred purple of his blood on the white dress of Levite.

When the era of persecutions passed, the British Church appears to have open relations all over the continent. It was visited by Germain of Auxerre and St. Lupus, Bishop of Troyes, who both had come to strengthen it against errors of Pelagius. The British sent its bishops to sit as judges of faith in the first councils of the West.

The Church having survived the domination of the Roman lion then had to fight back together with recent British tribes against the pagan Saxon invaders. However, when the clan leaders, saw themselves powerless to control the fight over certain of their kingdoms, they sought refuge in the mountains of Wales and Cornwall. They took with them their law and their priests followed them, and there among the rocks and the banks of rivers, which they deemed inaccessible, the Church of Britain thrived.

Christianity, however, was guiding these peoples beautifully. Its dogmas strongly appealed to their imagination. Promptly inspired by the poetry of our mysteries, the Welsh bards, who had song their songs on harps celebrating the fabulous heroes of their legends, now told lovingly the wonderful story of Christ and the Virgin Mary. They even become missionaries giving precious aid to others, while they preached the word of God. These singing poets brought to the people by means of music the sacred truths of religion.

Christianity from the first in Armel's cradle, being based on the true faith, illuminated his entry into life and guided his first steps. His entire existence was blessed as perfectly worthy of this first blessing of the Lord. Thus the sanctity he received at birth shone throughout the rest his career with a brilliance that was constantly growing.

CHAPTER II

De l'éducation de saint Armel et des vertus qu'Il lit paraître durant sa jeunesse.

Le rayon de la grâce ne luit point dès la première heure chez tous les saints dans son entière plénitude. La pratique de la vertu semble à certains caractères difficIle et pénible ; Ils se débattent longtemps avant de se rendre tout à fait. Mais Dieu est bon et patient; Il ne s'impose point à eux dès le principe ; Il frappe doucement à la porte de leur âme, Il s'efforce de pénétrer graduellement dans leur intelligence: Il touche leur coeur, Il sollicite leur volonté jusqu'au jour où la lumière chasse enfin les ombres. Ou bien encore on rencontre parmi eux ce qu'on peut appeler les conquêtes subites et violentes de la grâce. Engagés dans une route perverse, Ils trouvent tout à coup, comme Saul, leur chemin de Damas; renversés par la foudre, Ils se relèvent vaincus.

Ce ne sont point là cependant les voies ordinaires du ciel. Quand Dieu choisit une âme pour en faire un vase d'élection, Il l'entoure dès l'enfance de soins assidus, et la prépare par une éducation chrétienne à une sainte vie. Ce fut le moyen qu'Il employa pour façonner l'esprit et le coeur d'Armel.

Selon le désir de sa famIlle, l'enfant prédestiné consacra ses premières années à l'étude. Or l'Eglise seule alors était en Cambrie dépositaire de la science. Le jour où son divin fondateur avait quitté la terre pour remonter au ciel, Il avait dit : "Allez et enseignez1..." Et l'Église allait, instruisant les nations, leur portant la science divine. Sur ses pas, elle avait rencontré la science humaine et l'avait accueIllie avec empressement. Plus tard, quand les invasions des barbares replongèrent les peuples dans les ténèbres de l'ignorance, l'Église sauva les lettres antiques du naufrage universel; elle ouvrit, pour leur donner asIle, les portes des évêchés et des monastères; ces saintes retraites devinrent d'ardents foyers d'où la science rayonna sur le inonde. Partout où pénétra la divine instIltutrice, elle se présenta portant d'une main la Bible, de l'autre les chefsd'oeuvre de l'antiquité profane. Certes, les anciens lettrés de Rome et d'Athènes eussent été bien étonnés de voir des moines et des clercs se reposer de leurs rudes travaux en commentant VirgIle et Homère, et rendre ainsi à la société l'inappréciable service de sauver de l'oubli la langue de Cicéron et celle de Thucydide. En Bretagne comme dans toutes les contrées où l'ÉvangIle avait été prêché, l'Église distribuait libéralement la nourriture de l'intelligence. On n'y voyait point encore ces universités célèbres au sein desquelles plus lard se formèrent tant d'Illustres personnages; néanmoins, dans les monastères, déjà des écoles étaient établies. Les jeunes Bretons venaient y apprendre non pas seulement à devenir meIlleurs, mais aussi à devenir plus civIlisés.

Ce fut auprès d'un de ces foyers de lumière qu'Armel vint passer le temps de sa jeunesse.

Non loin du lieu de sa naissance, dans le voisinage de Lancarvan, se trouvait un monastère bâti par un moine fameux dans les annales du Sonth-Walcs, et connu sous le nom d'Utul. Son père, appelé Bican, était un chef puissant; RenneguIllidy, sa mère, était fIlle de saint Salonion, roi de Bretagne et martyr. Dans sa jeunesse, Mut avait porté les armes; ses talents dans la guerre ainsi que sa prudence clans les conseIls lui avaient attiré la faveur du roi de Glamorgan. S'Il faut nous en rapporter à certaines légendes, Il aurait été pendant quelque temps un homme de proie et de rapines, détroussant les passants sur les grands chemins, lâchant la bride à la violence de ses passions. Mais, converti par saint Cadoc, disciple de saint Germain d'Auxerre, Il renonça à la guerre et au désordre; s'étant ensuite retiré du monde, Il s'adonna avec ardeur à l'élude, particulièrement à celle des saintes Écritures.

Depuis Il fonda sur ses propres domaines un monastère, qu'Il dota magnifiquement. L'auteur de la vie de saint Samson, évêque de Dol, rend témoignage de la grandeur et de la beauté de cette maison. Elle porta clans la suite le nom de Lan-Iltut ou Lan-Twit.

Iltut y acquit bientôt une grande réputation par la sainteté de sa vie et le talent particulier qu'Il déployait dans l'éducation de la jeunesse; aussi la plupart des chefs bretons lui confiaient-Ils l'instruction de leurs enfants.

La bonté de l'arbre parut à la beauté des fruits : toute une pléiade de saints sortit de cette école, et le nom du vieux moine cambrien se rattache à une foule de noms célèbres : Samson, Magloire, Paul Aurélien, Gildas, et plusieurs autres qui fleurirent tant dans la Grande-Bretagne que dans l'Armorique.

Tout nous porte à croire qu'Armel lut aussi l'un des disciples de saint Iltut. Ses biographes, en effet, nous racontent qu'Il fit ses études dans un monastère voisin de la maison paternelle. Le P. Albert le Grand, en particulier, rapporte que "ses parents, qui étaient des plus nobles et moyenncz du pays, l'envoyèrent en pension au monastère d'un saint personnage de cette contrée, qui faisait escolle à nombre de jeunes enfants de maison". Ces documents semblent évidemment s'appliquer à saint Iltut et à son monastère, situé au sud de la Cambrie, où se trouvait la demeure des parents d'Armel.

Dans une si sainte maison l'enfant croissait en âge et en sagesse, devant Dieu et devant les hommes. Entre toutes les vertus chrétiennes, l'humIlité était l'objet spécial de ses prédIlections. La vanité et l'orgueIl se développent facIlement dans un jeune coeur, principalement lorsque les dons de la nature viennent à s'y rencontrer avec ceux de la naissance et de la fortune. Armel ne succomba point à cette tentation trop commune; Il aimait à s'abaisser lui-même, et se considérait comme le dernier de tous. Ce fIls des fières races celtiques avait su plier l'orgueIl natif de sa famIlle ; ni la noblesse de son origine, ni les richesses de ses parents ne furent capables d'exciter en lui le moindre sentiment de vanité. La noblesse du chrétien lui paraissait bien plus grande et les richesses de la grâce plus précieuses ; s'Il se glorifiait de quelque chose, c'était, à l'exemple de l'Apôtre, de sa faiblesse et de ses infirmités.

Non content de ne se prévaloir jamais de son rang et de ses avantages naturels, Il s'exerçait suivant un de ses historiens, Albert le Grand, "es plus vIles et plus abjectes fonctions de la maison." Rien ne lui répugnait, parce que son unique occupation était d'accroître et de perfectionner la beauté de son âme.

Le jeune saint puisait ces sentiments d'humIlité dans l'oraison. Il s'y montrait très assidu; Il aimait à converser avec Dieu et à répandre son âme devant lui. Il admirait au cours de ses méditations les humIliations que le Sauveur du monde avait endurées pour le salut des hommes. Il l'y entendait dire : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur '." Puis son âme, s'élevant au-dessus de la terre, montait jusqu'au ciel pour y contempler les perfections divines et s'anéantir encore en présence de la gloire dont l'humanité du Christ avait été couronnée pour prix de ses abaissements ici-bas.

C'est aussi dans la méditation qu'Il puisait le goût des autres vertus. Il mortifiait ses sens, se montrait sobre et tempérant ; à un âge où l'amour de la parure et du luxe semble naturel, Il était d'une grande simplicité dans ses vêtements et dans sa manière de vivre.

Sévère à l'égard de lui-même, Il professait la plus tendre charité pour ceux qui l'entouraient. Un aimable abandon faisait le charme de sa conversation; jamais une parole dure et blessante ne sortait de ses lèvres; tous ses actes portaient l'empreinte d'une mansuétude céleste. Recevait-Il une injure, et cela est inévitable dans une réunion de jeunes gens au caractère allier et dans la fougue des passions, Il n'y opposait qu'une inaltérable patience. Dans chacun de ses frères Il voyait l'image de Dieu; écartant les défauts et les imperfections qui déparaient leur âme, Il les aimait comme le Christ avait aimé les siens.

Son dévouement pour ses condisciples n'avait point de bornes. Étaient-Ils sujets à la maladie ou à d'autres infirmités, Armel les assistait et les secourait de tout son pouvoir ; dans les peines du coeur Ils trouvaient en lui un consolateur plein de compassion, toujours disposé à répandre sur leurs blessures un baume salutaire.

Envers ses supérieurs, le pieux jeune homme était animé d'un respect profond. Bien loin de son esprit étaient ces tendances à la révolte, ce penchant à l'insubordination, si ordinaires aux étudiants. Pour lui, le précepte du maître était sacré ; Il recevait les ordres qu'on lui donnait comme venant de Dieu. Nouveau Samuel, élevé à l'ombre du sanctuaire, Il était toujours prêt à l'obéissance -. "Parlez, Seigneur, parlez, votre serviteur écoule."

A ces éminentes qualités, Armel joignait une chasteté admirable, une candeur si profonde, que l'Église, dans son office, ne craint point de l'appeler "vase de parfaite innocence, source de toute pureté '". Son âme était un miroir où Dieu pouvait se contempler, son coeur un autel sur lequel brûlait perpétuellement le feu du pur amour. La .pensée et le désir du mal ne trouvèrent jamais d'asIle en lui, et sa chair, comme spiritualisée, participait à la pureté des anges.

A peine arrivé à l'âge virIl, étant encore séculier, Armel surpassait en sainteté les plus anciens religieux du monastère. Des hommes qui pendant de longues années avaient porté les livrées de la pénitence, dont la tête avait blanchi dans la pratique des austérités, étaient obligés de s'avouer vaincus à la vue de cet enfant déjà ,si grand par sa vertu.

La piété d'Armel ne diminuait point son ardeur pour le travaIl. La science et la vertu étaient pour lui deux compagnes inséparables : s'Il était au-dessus de ses condisciples par la sainteté de sa vie, Il était aussi leur modèle par son application constante ii l'étude. Le Ciel l'avait doué d'une remarquable intelligence ; Il la cultivait soigneusement. Il saisissait avec promptitude les enseignements de ses maîtres, et se les appropriait avec une merveIlleuse facIlité '.

Ainsi le bienheureux préludait aux grandes choses qu'Il devait accomplir. Destiné par la Providence à devenir le conseIller d'un roi et à évangéliser les peuples, non seulement Il travaIllait à sa propre sanctification, mais aussi Il cherchait à acquérir l'autorité morale nécessaire à sa future mission.

Ne soyons clone pas surpris de la vénération profonde dont Il fut l'objet dès le_temps de ses éludes. L'auréole de sainteté qui l'environnait en faisait un être presque surnaturel; d'autre part, les connaissances-qu'Il possédait le faisaient regarder par les compagnons de son âge comme un maitre dont on écoute attentivement les oracles*. Le Seigneur, du reste, se plut à leur manifester la conversation, charitable envers son prochain, compatissant en ses infirmités, chaste d'àme et de corps, patient es : injures, obéissant à ses supérieurs, respectueux envers ses anciens." complaisance avec laquelle ses yeux se reposaient sur lui.

L'un d'eux était affligé d'un mal qui paraissait incurable. Rongé par une fièvre dévorante, Il ne pouvait obtenir aucun soulagement de l'art des médecins. Aux souffrances du corps étaient venues s'adjoindre les souffrances de. l'âme : des tentations continuelles le tourmentaient cruellement. Dans son angoisse, Il avait demandé à Dieu do le délivrer; pour toucher le coeur du médecin suprême, Il avait jeûné, Il avait répandu d'abondantes larmes; l'heure de la guérison ne sonnait point encore.

Un jour d'hiver que les élèves du monastère se chauffaient ensemble, mû par une inspiration soudaine, le malade toucha la robe d'Armel. Aussitôt, comme jadis de la robe du Christ, une vertu sortit du vêtement du saint : la fièvre cessa immédiatement, et la souffrance, disparut. En même temps la tentation s'évanouit, et une paix ineffable se répandit dans l'âme du jeune écolier. Rempli de joie, Il s'empressa de rendre grâces à Dieu d'une pareIlle faveur. Il voulut aussi en témoigner sa reconnaistance à son pieux condisciple ; mais, toujours humble, soujours modeste, Armel le conjura de lui garder le secret, semblable au Sauveur, qui, descendant du Thabor, où ses disciples l'avaient vu transfiguré et resplendissant d'une gloire divine, leur disait: «Vous n'en parlerez à personne, jusqu'à ce que le FIls de l'homme soit ressuscité d'entre les morts '."

Certains historiens de la vie du saint nous racontent ce miracle d'une manière un peu différente. D'après eux, un de ses amisv étant en proie à d'into- ' lérables souffrances, s'imagina que les vêtements d'Armel pourraient peut-être lui apporter quelque soulagement. Un jour donc que la fièvre était dans toute sa violence, Il prit le manteau du bienheureux jeune homme, s'en revêtit, et la maladie disparut sur-le-champ.

Quoi qu'Il en soit des détaIls, ce prodige, en faisant paraître aux yeux de tous la sainteté d'Armel, augmenta encore le respect qu'on lui portait.

Dieu, de son côté , préludait donc aussi aux prodiges qu'Il avait dessein d'accomplir par les mains de son serviteur. Il préparait dans l'ombre et le mystère cette graine féconde qui allait devenir un moine et un apôtre, Il enrichissait celte jeune âme, destinée à coopérer à l'extension de son règne sur la terre. Pour l'homme qui considère les événements à la lumière de la foi, qu'Il est admirable ce travaIl lointain que la Providence opère sur ses élus ! Qu'elles sont merveIlleuses les industries qu'elle emploie pour combiner ensemble l'éducation et la grâce afin d'en faire sortir l'instrument propre à seconder son action dans le monde !

CHAPTER II

Education of Saint Armel and the virtues that we read about his youth.

The halo of grace shines on his first hours, equal to that of all the saints in their entire lives. The practice of virtue often seems to some people a difficult and painful struggle long before they are chosen, but God is good and patient. If it is necessary to point them the way from the beginning, he knocks gently at the door of their soul and seeks to gradually penetrate into their minds, He touches their hearts and asks their willingness for the light of day to finally chase the shadows. Sometimes we may find among them in what might be called the sudden and violent conquests of grace. Though engaged in a perverse way, they, suddenly, like Saul on the road to Damascus, being reversed by a flash of light, submit to God.

Mostly, when God chooses to make a soul a vessel of election, He surrounds the child with diligent care and prepares him by a Christian education to a holy life. This was the method he employed to shape the mind and heart of Armel.

According to the desire of his family, this child was destined to spent his early years in the study. For the Church was then a depository of the Celtic knowledge. Ever since our divine Founder on Earth, before ascending to heaven, said, "Go and teach", the Church has been instructing nations, with Christ's divine knowledge. In its steps the Church became quickly acquainted with worldly knowledge, so that, later, when the invasions of barbarian peoples plunged the world into the darkness of ignorance, the Church saved these ancient universal writings from this shipwreck, giving them asylum The doors of bishoprics and monasteries of these holy retreats became ardent homes where knowledge shone into the world. Everywhere that was penetrated by the divine teacher, the Church came with one hand the Bible and the other on the masterpieces of worldly antiquity. While the former men of letters from Rome and Athens would have been much surprised to see monks and clerics, resting from their hard work, commenting on Virgil and Homer, it was thus that they performed an invaluable service to save the words of Cicero and Thucydides from oblivion.

In Britain as in all countries where the gospel was preached, the church distributed liberally the food of intelligence. There were not yet founded the famous universities in which later molded so many illustrious persons, however, in monasteries, schools were already established. Young Britons came to learn not only to become learned, but also to become more civilized.

It was from one of these schools that Armel could pass the time of his youth. For not far from his birthplace in the vicinity of Lancarvan, a monastery had been built by a person, Illtyd, who is less talked about in the annals of South Wales. His father, Bican, was a powerful leader. Rieingulid, his mother was daughter of St. Solomon, king of Bretagne and martyr. St. Solomon is known in Cornwall as St. Leven as 'Selevan' is the Celtic form of Solomon. In his youth, Illtyd had borne arms and his talents in the war and his prudence advice had attracted the favor of the king of Glamorgan. He was converted by St. Cadoc, disciple of St. Germain of Auxerre, and renounced war and disorder, then, having withdrawn from the world, he devoted himself zealously to study, particularly, that of the Holy Scriptures.

After that he founded his own monastastic grounds and endowed it beautifully. The author of the life of St Samson, Bishop of Dol, bears witness to the grandeur and beauty of this house. Its name was Lann-Iltud or Llantwit.

Illtyd soon acquired a reputation for the sanctity of life and, which the special talent that deployed in the education of youth, most of the British chiefs trusted him with the education of their children.

The goodness of this tree of knowledge appeared in the beauty its fruit as a host of saints came out of this school, and the name of the old monk is related to host of a famous Cambrian names: Samson, Magloire, Paul Aurélien, Gildas, and many others that flourished both in Britain and in Armorica.

Everything leads us to believe that Armel was one of the disciples of St. Illtyd. His biographers, indeed, tell us that he was educated in a monastery near the family home. P. Albert le Grand, in particular, reports that "his parents, who were of the noblest in the country, sent him to board at the monastery of this Saint of this this country, which was the home and school to many young children ." These documents clearly appear to apply to St Illtyd and his monastery south of Cambria, which was the home of the parents of Armel.

In such a holy house, the child grew of age and wisdom before God and man. the special object of his predilections. Vanity and pride grow easily in a young heart especially when the gifts of nature are to meet there with those of noble birth and fortune. Armel do not succumb to these temptations that often trip a person, but shun them to the last. This son of proud Celtic races was able to be neither influenced by the native pride his family nor the nobility of his origin. The wealth of his parents were unable to excite in him any sense of vanity. The nobility of the Christian path seemed much greater and the treasures of grace more precious. Thus, like the Apostles, he saw these worldly influences to be only weakness and infirmity.

Not content with the advantages of his rank, which according to the historian, Albert the Great, "are the most vile and despicable features of nobility", his only occupation was to increase and improve the beauty of his soul.

The young saint drew these feelings of humility in prayer. He was firm in his commitment and he loved to converse with God and spread his soul before him. He admired, during his meditations, the humiliation that the Saviour of the world had endured for the salvation of men. He could hear Him say "Learn from Me for I am meek and humble of heart ."Then his soul rising above the earth, ascended to heaven to contemplate the divine perfections and be purified by Christ, who, as the price of His humanity, had been crowned in glory from his wounds on earth.

In his meditation he practiced other virtues. He controlled his senses, appeared sober and temperate, at an age when love of fashion and luxury is natural, it was of great simplicity in his clothes and in the way he lived.

Hard on himself, he professed the most tender charity for those around him. His conversation was charming and never a harsh or offensive word passed from his lips. All his actions bore the stamp of a heavenly indulgence. He received an injury, which is inevitable in meeting of young people prone to anger, but he remained patient. In each of his brothers he saw the image of God, rather than their defects and imperfections which disfigured their souls, for he loved them as Christ loves his own.

His dedication to his fellow students had no bounds. Were they prone to illness or other disabilities, Armel's offerred them assistance and relief with all his heart and strength, thus they found in him a compassionate comforter, always willing to spread their wounds a healing balm.

To his superiors, the pious young man was animated by a profound respect. Far from his mind were inclinations to revolt, although this tendency to insubordination was so common to students. For him, the precept of the master was sacred, he received the orders given to him as coming from God, like St. Samuel, high in the sanctuary of his cave, always ready to obey, saying "Speak, Lord, I am your humble servant."

To these great qualities, Armel added an admirable honest chastity so deep that the authorities of the Church had no problem calling him "A vase of perfect innocence and a source of all purity." His soul was a mirror in which God could behold and his heart an altar on which burned perpetual fire of pure love. The thought or desire of evil never found refuge in him, and his flesh, thus spiritualized, participated in the purity of the angels.

Shortly after arriving at manhood, Armel, though not yet of the clergy, surpassed in the most ancient religious sanctity of the monastery. Men who for many years had worn the garb of penance, whose head had grown gray in the practice of austerities, had to admit defeat at the for this child already, so great by virtue.

Armel's piety did not diminish his zeal for work. Science and virtue were his two inseparable companions. He was above his peers by the holiness of his life and a model to them by its consistent application his study. Heaven had endowed him with a remarkable intelligence and he cultivated it carefully. He promptly seized the teachings of his masters, and appropriated them with wonderful ease'.

Thus was the blessed prelude to great things he had to do. Designed by Providence to become the adviser of a king and to evangelize the people, he not only worked on his own sanctification, but he sought to acquire the moral authority to his future mission.

Let us not be surprised to see the profound veneration which was the object of his studies at that times. The halo of sanctity that surrounded him and his complacency made him a be almost supernatural, on the other hand, the knowledge that he had made him look to the companions of his age as a master reminding them of the precepts of the Lord: "to be charitable toward one another, compassionate to others' infirmities, chaste of soul and body, patient, obedient to his superiors, respectful toward his elders."

One of his fellows was afflicted with a disease that seemed incurable. Consumed by a raging fever, he could obtain no relief of the art of doctors. The suffering of the body had come to enlist the suffering of the soul and temptations continually tormented him cruelly. In his anxiety, he asked God to deliver him. To touch the heart of the Supreme doctor, he had fasted and poured a flood of tears, but the healing had not yet occured.

One winter day the students of the monastery huddled together. Moved by a sudden inspiration, the patient touched the robe of Armel. Immediately like the robe of Christ, a virtue out from the clothing of the saint and the fever ceased immediately, and the pain disappeared. At the same time temptation vanished, and an ineffable peace filled the soul of the young schoolboy. Filled with joy, he hastened to give thanks to God for such a favor. He wanted to tell of the miracle show to his pious fellow student, but Armel, still humble and modest, begged him to keep him secret, like the Savior, who, descending from Mt. Tabor, where his disciples had seen him transfigured and resplendent in a divine glory, said, "You not to tell anyone until the Son of the man should be resurrected from the dead." (Matthew 17,9)

Some historians of the saint's life tell us about this miracle a little differently. According to them, one of his friends being in the grip of intolerable suffering, imagined that Armel's cloak could possibly bring him relief. One day the fever was in all its violence, he took the mantle of the blessed young man, put it on, and the disease disappeared on the spot.

Whatever the details, this prodigy, by publishing for all to see the holiness of Armel, further increased the respect felt for him.

God, for his part, having given a preview to the wonders that he intended to do by hand of his servant, prepared in the shadow and mystery that seed that would become a prolific monk and an apostle. He enriched this young soul, for cooperating with the extension of his rule on the earth. For the man, who considers experiences in the light of faith, performs admirable work as far away as Providence sends her elect! Providence creates uses to combine all education and through in order to bring out its instrument for assistance her work in the world!

CHAPTER III

Du sacerdoce de saint Armel el de son départ pour l'Armorique.

Les études d'Armel terminées, Il quitta le monastère où s'était écoulée son heureuse jeunesse. Ame sensible et tendre, Il dut être profondément ému quand Il lui fallut prendre congé de ses maîtres et de ses condisciples. Bien souvent, sans doute, par la suite, sa pensée se reporta vers ce séjour béni; bien souvent Il revit ce cloître, muet témoin de sa vertu, confident fidèle de ses pieuses aspirations. Grande dut être aussi la joie de ses parents en revoyant un enfant si accompli. Ils étaient chrétiens, Ils purent donc admirer les merveIlles que le Ciel avait opérées en lui. Dieu, d'aIlleurs, ne faisait que leur montrer un instant ce fIls bien-aimé; Il allait le leur demander de nouveau et exiger d'eux le sacrifice des espérances qu'Ils avaient placées sur sa tête.

A cette époque d'invasions et de troubles, tous les jeunes nobles cambrions portaient les armes; chacun marchait avec son clan et accompagnait le chef dans ses expéditions. On devait penser qu'Armel aussi prendrait la large et l'épée pour se joindre à ceux de ses compatriotes dont le courage avait jusque-là opposé une barrière redoutable aux envahisseurs saxons. Comme tous les fIls généreux de cette vieIlle el héroïque Bretagne, Il aimait passionnément sa patrie; mais Il savait que si, pour se défendre, elle avait besoin d'une mIlice temporelle, Il lui fallait aussi une mIlice spirituelle pour conserver intact le dépôt de la vérité. Armel résolut donc d'être soldat, mais soldat de Jésus-Christ. Ses parents , dans la naïve et confiante soumission qu'inspirai l la foi des premiers âges chrétiens, ne s'opposèrent point à son dessein. Comprenant que les droits de Dieu devaient l'emporter sur les projets humains, Ils consentirent sans résistance.

Ce noble désintéressement n'est point un fait isolé dans l'histoire de la nation bretonne. Les enfants du peuple n'étaient pas les seuls qui fussent attachés au service des autels; le Seigneur choisissait souvent ses ministres parmi les famIlles les plus Illustres , et beaucoup parmi les grands se faisaient gloire de lui donner leurs fIls.

Armel passa par les différents degrés de la cléricaturc ; ayant ensuite reçu le sacerdoce, Il se consacra exclusivement au ministère pastoral. Remplir les fonctions du sacerdoce n'était pas chose facIle au mIlieu d'une population remuante et toujours en armes. Les Bretons aimaient et. respectaient la religion ; mais la civIlisation n'avait point encore poli ces rudes natures. Ils se laissaient aller facIlement aux excès el à la licence. Quand Ils n'étaient point réunis contre l'ennemi commun, et ce fut là la cause de tous leurs désastres, les chefs ne pouvaient souvent s'entendre entre eux. MIlle divisions intestines sortaient de ces querelles au mIlieu desquelles les droits du faible n'étaient guère respectés. Dans les campagnes ravagées, Il devenait par moments impossible de faire paître les troupeaux. Autour des monastères même la sécurité ne régnait pas toujours, et plus d'une fois les moines virent leurs pieux exercices interrompus par les cris menaçants d'une troupe avide de pIllage et de butin.

Qui pouvait opposer un frein à de pareIls désordres? L'Église seule avait une autorité suffisante pour se faire entendre. Il arriva en maintes occasions que sa voix ne fut pas écoulée, que ses ministres furent maltraités; cependant elle finissait toujours par faire triompher la justice. Si l'on consulte les annales de ces temps reculés, les prêtres elles évoques nous apparaissent en tonte circonstance comme les protecteurs et les gardiens du bien des pauvres, de l'honneur des vierges, de la faiblesse des petits contre l'oppression, le pIllage, la violence et les extorsions des princes et des puissants.

VoIlà la tâche qu'Armel eut à. remplir dès le début de sa carrière sacerdotale. Il fallait avoir une âme fortement trempée pour ne jamais défaIllir au mIlieu de tant d'embarras et de pérIls; et ce n'est point une exagération do dire que les membres de la mIlice sacrée étaient alors, même en dehors de leurs fonctions spirituelles, des soldats et des combattants.

Le saint ne recula jamais devant aucun devoir ni devant aucun danger. L'histoire, Il est vrai, ne nous dit point qu'Il ait joué un rôle éclatant parmi ses compatriotes de Cambrie. On sait seulement qu'Il passa quelques années dans son pays natal, exerçant les oeuvres du ministère sacré, s'élevant avec courage contre tous les excès, combattant avec vigueur tous les excès. L'extrême simplicité de sa vie lui permettait de se laisser aller à son penchant pour la bienfaisance ; Il aimait les pauvres, et employait en aumônes la plus grande partie des revenus de son patrimoine".

Les événements qui remplissent ces quelques années nous sont donc peu connus. Dieu a laissé un grand voIle s'étendre sur cette partie de l'existence de saint Armel, comme Il laisse certains fleuves couler longtemps dans un lit caché, avant de révéler au grand jour la majesté de leur cours et la beauté de leurs eaux. Mais, en considérant d'un oeIl attentif la suite de cette vie, si humble au commencement, nous verrons que Dieu la conduisait au terme où elle devait se révéler el montrer toute sa splendeur. Cependant, bien que vivant dans les travaux et les fatigues du ministère, Armel n'était point satisfait; Il avait des aspirations plus élevées, Il sentait que Dieu ne lui avait pointdit son. dernier mot. Le goùl de la retraite se développait peu à peu clans son âme. Ce n'était point, en effet, au mIlieu du monde, mais au sein de la solitude que devait s'épanouir cette belle plante qui avait germé dans le sIlence du cloître. Il voulait être parfait cemme le Père céleste est parfait.

Or la perfection exige une entière abnégation, un renoncement absolu. Le Christ ne souffre point de partage; pour se revêtir de lui et vivre de sa vie, Il faut commencer par mourir à soi-même. C'est dans cette mort que le saint trouve la semence d'une vie nouvelle, comme le phénix dont les poètes nous ont légué la mystérieuse légende. Né dans les plaines fécondes de l'Arabie Heureuse, Il ne se nourrit, disent-Ils, que du suc des parfums el des larmes du baume. Lorsqu'Il sent sa fin approcher, Il construit lui-même le bûcher dont la flamme allumée par les rayons brûlants du soleIl doit le consumer. Il meurt, mais de sa cendre sort un nouvel oiseau plus jeune, plus brIllant que le premier, qui s'échappe vers la nue en chantant sa victoire sur la mort et sa jeunesse reconquise.

L'âme aussi , quand elle aspire à la perfection, bâtit un autel avec les matériaux qu'elle amasse chaque jour au pied de la croix, et monte sur cet autel pour y mourir. Dans celte immolation elle trouve une autre vie, une vie qui est la vie divine, sans mélange d'aliments terrestres; elle s'élance des cendres de son holocauste plus jeune, plus radieuse et plus belle.

Armel brûlait de vivre de celle vie ; Il voulait se donner complètement à Dieu. Méditant un jour sur cet endroit de l'ÉvangIle où Notre-Seigneur déclare que personne ne peut être son disciple s'Il ne renonce à toutes choses, Il prit ce commandement à la lettre. Il ne s'arrêta point à considérer, que le précepte divin regarde la volonté plutôt que le renoncement extérieur; Il crut que le détachement du coeur ne suffisait pas, que, pour être un véritable disciple de Jésus-Christ, Il fallait tout quitter et ne s'attacher qu'à lui '. Il forma donc le projet d'abandonner le monde et d'embrasser l'état monastique.

Albert le Grand raconte cette circonstance d'une façon plus dramatique.

Dans le temps qu'Armel, dit-Il, s'entretenait dans la pensée de quitter le siècle, Il entra dans l'église , au moment où le diacre chantait ces paroles de l'ÉvangIle : "Quiconque ne renonce à tout ce qu'Il possède ne peut être mon disciple '." Il prit cette sentence pour lui, et la regarda comme un signe manifeste de la volonté de Dieu à son égard. Toutefois, de peur de se tromper, Il alla consulter le saint abbé au monastère duquel Il avait fait ses études, Iltut vit immédiatement que le Seigneur avait des desseins tout particuliers sur son ancien élève. Il l'encouragea dans sa vocation et lui conseIlla d'y répondre sans plus tarder.

Armel, plein de confiance dans les lumières du saint vieIllard, prit la résolution de quitter sa patrie el d'aller demander à une terre lointaine, un asIle où Il pourrait servir Dieu sans être troublé par les vains bruits du inonde. Il commença par vendre ses biens pour en donner le prix aux pauvres ; Il estimait que la fortune lui serait désormais inutIle, que d'aIlleurs un solitaire ne doit posséder ni or, ni argent. Spectacle admirable ! On le vit, dit la légende, sur le seuIl du manoir de ses ancêtres, distribuer aux indigents tout ce qu'Il avait de précieux sur la terre. Il joignait à ses dons de sages avis, exhortait les pécheurs à la pénitence, menaçait de la. justice divine les hommes injustes et trompeurs.

Accourus à la nouvelle de son départ, ses amis désolés essayèrent de l'en dissuader. Ils lui représentaient les services qu'Il avait déjà rendus à ses concitoyens,' ceux plus grands qu'Il pouvait leur rendre encore. Armel fut inébranlable, rien ne put le retenir. A toutes les sollicitations, à toutes les prières Il se contenta d'opposer la volonté de Dieu. Plusieurs de ses anciens condisciples le vinrent aussi trouver, mais dans une intention toute différente. Leurs études finies, Ils n'avaient point cessé de marcher sur les traces d'Armel; Ils cherchaient à imiter encore, autant qu'Ils le pouvaient, ce modèle de leur jeune âge. Le voyant si disposé à quitter son pays, Ils conçurent un ardent désir de le suivre. Parmi eux on cite un parent de Paul-Aurélien, autrement dit Paul de Léon. C'était, paraît-Il, un homme riche et distingué ; les historiens le connaissent sous le nom de Caroncinalis '.

Armel accueIllit favorablement leur demande. Au moment où Ils allaient se mettre en route, l'un des voyageurs tomba tout à coup sans mouvement et presque sans vie. Le saint ne fut point effrayé d'un pareIl accident ; Il pria quelques instants ; ensuite Il ordonna à son compagnon do se lever. Le malade obéit sur-le-champ et se mit à marcher. La pieuse phalange se dirigea immédiatement vers le bord de la mer. Là les futurs cénobites trouvèrent des nautoniers qui les accueIllirent avec empressement: Ils s'embarquèrent, et, sous la garde de Dieu, Ils firent voIle pour l'Armorique.

CHAPTER III

The priesthood of Saint Armel el his departure for Armorica.

Armel studies completed, he left the monastery where he had spent his happy youth. Soul sensitive and tender, it must have been deeply moved when he had to take leave of his teachers and of his classmates. Often, no doubt, his thoughts would turn back to his blessed stay when he saw the cloister, silent witness to the virtue of his faithful and confidant pious aspirations. Great must have been the joy of his parents seeing his accomplishements. They were Christians, so they could enjoy the wonders that Heaven had made in him. God, however, was to show them only for a moment his beloved son, for He would ask and require them again to sacrifice the hopes they had placed on his head.

At the time of invasions and turmoil, all young Cambrian nobles were in arms, each walking with his clan and accompanying their chief in his expeditions. We had to think Armel was brave and would have wanted to take the sword to join those of his countrymen, whose courage had previously opposed a formidable barrier to the Saxon invaders. Like all generous sons of this old heroic el Britain, he passionately loved his country, but he knew that if, to defense, it needed a temporal militia, but also a spiritual army to keep intact the deposit of truth. Armel therefore resolved to be a soldier for Jesus Christ. His parents, in the naive and trusting submission inspired the faith of the early Christian ages, do not objected to his plan, agreeing that the rights of God should take precedence over human projects, and they agreed without resistance.

This noble selflessness is not isolated in the history of the Breton nation. Children the common people were not the only ones that were attached to the service of the altar, for the Lord often chose his ministers from among the most illustrious families, and many were pleased to give their son.

Armel went through the different degrees of cléricaturc, after having received the priesthood, he devoted himself exclusively to pastoral ministry.

Perform the duties of the priesthood was not easy in the middle of a restless population who were still in arms. The Bretons loved. respected religion but had yet no civilization to polish the rough nature. They indulged too easily licencious behavior. When they were not united against the common enemy, the leaders could not agree often among themselves, which was is the cause of all their disasters. A thousand petty squables ensued in which the rights of the weak were often not met. In the ravaged countryside, it was at times impossible to graze their flocks. Around monasteries the often was no security as more than once the monks had their devotions interrupted by the menacing cries of a band eager to pillage and plunder.

Who could oppose a barrier to such disorders? The Church alone had sufficient authority to be heard. It happened on many occasions that the Church's authority was not obeyed and his ministers were abused, but in the end justice always triumphed. If we consult the annals of ancient times, priests and bishops they appear to us in all circumstances as protectors and guardians of the poor, protecting the honor of the virgin, standing against oppression, looting, violence and extortion of the princes and the powerful.

This task Armel had to fill early of his priestly career. He had to have a soul strongly tempered, never faltering in the midst of so much anxiety and peril, and it is do not be an exaggeration to say that members of the sacred militia were then, even outside their spiritual functions, soldiers and combatants.

The saint never shrinks from any duty nor any danger. History, indeed, does say that he has played a brilliant one as a comrade of Cambria. We only know he spent several years in his native land performing the works of the sacred ministry. He rose bravely against all excess, fighting with a force all the excesses. The extreme simplicity of its life allowed him to indulge his penchant for charity and he loved the poor, and gave the most alms in history.

Events that fulfill these few years we are little known. God has left a mainsail extended over that part of life of Saint Armel, as it leaves some rivers flowing long hidden in a bed, before revealing the great day of their majesty and beauty of the course their waters. But, under the watchful eye of God, so humble in the beginning, we see that God was leading him to the important part later when it was needed most.

However, while living in the work and the hardships of the ministry, Armel was not satisfied and had higher aspirations. He felt that God had not told the last word. The taste of retirement grew little by little the years of his soul. It was not, in fact, in the middle of the world, but in the solitude that would make this beautiful plant flourish that had germinated in the silence of cloister. He wanted to be perfect as your heavenly Father is perfect.

But the perfection requires a complete self-denial, a absolute renunciation. Christ does not suffer from sharing; to clothe him and live his life, he must first die to self. It is in that death is the sacred seed of life new, like the phoenix, which poets have bequeathed the mysterious legend. Born in the plains fruitful of Yemen, it feeds, They say that the juice of the tears of and a perfume balm. When he feels his end approaching, he builds itself the stake which the flame lit by burning rays of the sun to the consumer. He died, but out of its ashes a new bird younger brighter than the first, escaping to the bare singing his victory over death and regained his youth.

The soul too, when it aspires to perfection, builds an altar with the materials it collects every day at the foot of the cross, and climbs on this altar to die. In Celtic sacrifice it is to find another life, a life that is the divine life, the pure source of life, she rushes to ashes of the Holocaust younger, more radiant and more beautiful.

Armel longed to live the life he wanted in order to given completely to God. Meditating one day on the place of the Gospel where Our ​​Lord says no one can be his disciple unless he gives up everything, he took the command at face value. It did not stop to consider that the will look at God's command rather than an external renunciation, he believed that the detachment of the heart was not enough and that to be true disciple of Jesus Christ, you had to leave everything and have no attachments. He formulates a plan to abandon the world and embrace the monastic state.

Albert Le Grand conveys that circumstance a most dramatically:

When Armel entered the church, the deacon sang the words of the Gospel: "Whoever does not renounce all that he has can not be my disciple. He took this sentence for him, as a sign of God's will made manifest for him. However, fearing of being wrong, he went to visit the holy abbot at the monastery where he had studied. Illtyd saw immediately that the Lord had special designs on her former student. He encouraged him in his vocation and advised him to respond without delay.

Armel, full of confidence in the inspiration of the holy old man, resolved to leave his homeland to go and find a distant land. A home where he could serve God without being disturbed by the vain noise of the world. He began by selling his property to give to the poor, he felt that his wealth would now be useless, that besides a hermit should have no gold, or money. Wonderful spectacle! He was seen, said the legend on the threshold of the mansion of his ancestors, distributing to the poor everthing he had that was precious on earth. He joined his gifts with wise advice, exhorting sinners to repentance, threatened to Divine Justice unjust men and cheats.

Rushed to the news of his departure, his friends were sad and tried to dissuade him. They represented to him the services he had rendered to his citizens, those larger that they could perform. Armel was shaken, but nothing could restrain him. In all solicitations, all prayers, he contented himself with opposing the will of God. Several of his former classmates came to him with a completely different intention. Finished their studies, they had not ceased to walk in the footsteps of Armel, they sought to imitate again, much as they could, this model their young age. Seeing him so willing to leave his countries, they conceived an ardent desire to follow him. Among them are quoted a relative of Paul-Aurélien in other words, Paul de Leon. It was, apparently, a rich and distinguished man; historians know as the Caroncinalis.

Armel welcomed their request. Just as they were setting off, one of passengers fell suddenly motionless and almost lifeless. The saint was not afraid of a such an accident, he begged a few moments, then he ordered his companion to stand up. The patient obeyed immediately and began to walk. obeyed immediately and began to walk. the pious phalanx immediately walked to the edge of the sea for future monks found the mariners who greeted them eagerly: they embarked, and, under the care of God, they did sail for Brittany

CHAPTER IV

De l'établissement de saint Armel et de ses compagnons dans l'Armorique.

Ce n'était point, nous le savons déjà, la première troupe de Bretons qui se dirigeait vers les rivages des Gaules. Tous les anciens habitants de la GrandeBretagne n'avaient pu se réfugier dans les montagnes de Cambrie et de CornouaIlles; pour échapper au joug de fer dont les menaçaient les Saxons, Ils émigrèrent en grand nombre. Se souvenant qu'Ils avaient des frères au delà de l'Océan, Ils traversèrent la mer dans de frêles barques ,de cuir, et, sous la conduite de leurs ptêtres, vinrent s'êtabur chez un peuple dans les veines duquel coulait le même sang, et qui parlait presque le même langage.

Sauf quelques cités où le culte du Christ était pratiqué, l'Armorique était encore païenne. C'était dans ses bois et parmi ses bruyères que les druides, refoulés par les Romains, maîtres de la Gaule, avaient caché les restes de leur religion vaincue. Sous ce ciel brumeux, au mIlieu des landes ou sous les ombrages impénétrables des forêts, se dressaient de toutes parts des dolmens, des menhirs, des cromlechs, monuments ou symboles d'un culte sombre et terrible.

Là, dans ces sanctuaires reculés, se pratiquaient des rites sanglants, des cérémonies mystérieuses; des prêtresses en robes de lin détachaient avec une faucIlle d'or le gui sacré; d'autres, animées d'une fureur divine, rendaient des oracles qu'on écoutait avec une crainte respectueuse; sur des autels de pierre, au mIlieu des ténèbres d'une nuit profonde, le sang des victimes humaines coulait à grands flots, et les druides cherchaient à lire l'avenir dans les entraIlles d'enfants immolés à. leurs impitoyables déités.

Là, à la pointe la plus avancée de la presqu'île, en face de l'île de Sein, se trouvait la fameuse baie des Trépassés, où le soir, disait-on, erraient les corps des naufragés auxquels l'Océan avait refusé une tombe.

Là encore, suivant une antique tradition, avait abordé Ulysse, errant depuis dix ans à travers toutes les mers sans pouvoir regagner sa patrie. Le monarque grec y avait fait des libations sacrIlèges, évoqué les âmes des morts, afin de les forcer à lui révéler ses destinées. Le repos des ombres en avait été troublé pour longtemps; pendant le sIlence des nuits, l'oreIlle épouvantée était frappée d'un bruit sinistre; on entendait des gémissements plaintifs mêlés aux sifflements du vent et de la tempête.

Ces fabuleuses traditions duraient encore au vi° siècle; car Procope, contemporain des enfants de Clovis, raconte que les pêcheurs qui habitaient ces côtes avaient été exemptés par les conquérants francs de tout tribut, parce qu'Ils étaient chargés de conduire les âmes des morts dans la GrandeBretagne.

C'est sur cette terre, où la fable et la légende se mêlent constamment à l'histoire, que s'abattirent des troupes innombrables d'émigrés bretons, fuyant la persécution des hommes du Nord. Les nouveaux venus apportèrent à leurs frères leur culte et leur nom. L'Armorique fut une nouvelle Bretagne dans laquelle bientôt s'élevèrent des églises et des monastères; on pria le vrai Dieu sous les chênes de ses forêts séculaires, et le chant des hymnes chrétiennes y remplaça les sanguinaires invocations des druides.

Une route désormais était tracée des rives occidentales de la Bretagne insulaire aux bords de l'Armorique. Peuplo à l'humeur voyageuse, les Cambriens portaient souvent leurs regards vers ce sol hospitalier où leurs frères exIlés avaient trouvé une patrie. Les moines surtout s'y sentaient attirés; et plus d'une fois on vit une barque se détacher du rivage, emportant quelque pieux solitaire qui s'en allait prier chez ses compatriotes d'outre-mer.

Armel et ses compagnons suivaient donc un courant déjà établi en allant chercher un asIle dans la Bretagne gauloise.

Leur voyage ne s'effectua point sans danger. Une violente tempête assaIllit la barque qui les portait; les passagers et l'équipage craignaient à chaque instant d'être engloutis; les matelots poussaient des cris de terreur; Ils imploraient l'assistance du saint homme. Avec son calme habituel, Armel leur recommanda la confiance, et lui-même recourut à Celui qui commande aux vents et à la mer. L'orage cessa immédiatement, le courroux des flots s'apaisa, et la barque put désormais continuer tranquIllement sa route.

Les voyageurs abordèrent dans cette partie de la Bretagne autrefois appelée le pays d'Ack, dans le diocèse de Léon. Le lieu où Ils débarquèrent est nommé en langue bretonne Aber-Beniguet, c'est-àdire le Jlavre-Béni. Terre bénie, en effet, celle que foulèrent les pieds de ces hommes évangéliques apportant avec eux la foi la plus ardente et la charité la plus pure!

Armel et ses disciples ne voulurent point rester sur le bord de la mer ; s'étant un peu avancés dans l'intérieur du pays, Ils y bâtirent un oratoire et de petites cellules.

Dans cet endroit s'éleva plus tard une vIlle qui fut appelée Plou-Arzel, du nom du bienheureux qui l'avait sanctifié par sa présence.

Parvenus au terme de leurs désirs, loin du monde et de ses vanités, les émigrés bretons commencèrent à mener la vie monastique.

Celte vie, si florissante en Orient, avait été apportée en Occident par saint Athanase, lorsque, chassé de son siège par les ariens, Il vint se justifier auprès du pontife romain. Elle y avait pris de rapides développements ; des personnages du rang le plus élevé abandonnaient leurs charges pour l'embrasser, comme ces deux officiers de la cour dont saint Augustin nous raconte l'histoire dans ses Confessions. Se promenant dans la campagne hors des murs de Trêves, Ils étaient entrés dans une maison habitée par des serviteurs de Dieu, par des moines. La lecture de la vie de saint Antoine, qu'Ils trouvèrent sur une table, toucha tellement leurs coeurs qu'elle les détermina à imiter cet Illustre patriarche de la vie cënobitique.

Mais la terre monastique par excellence, c'était la Gaule. Dès le ive siècle, saint Martin avait fondé les fameux couvents de Ligugé et de Marmoutier. Sur tous les points du territoire s'étaient établies des colonies religieuses ; au v siècle, cette région, que les soldats romains avaient abandonnée et que menaçait la barbarie, était gardée par une autre année, les moines. Cette mIlice, plus puissante que les légions des Césars dégénérés, arrêta les barbares, les convertit et les civIlisa. Armel et ses amis étaient venus se joindre à cette phalange sacrée. Sans autres armes que la prière, Ils marchaient vaIllamment à la conquête du ciel. Les austérités de la pénitence, l'oraison et la méditation des saintes Écritures étaient l'unique occupation des nouveaux religieux.

Au mIlieu de ses frères, Armel paraissait comme un flambeau dont la douce lumière pénétrait leurs âmes de sublimes clartés, comme un livre sur lequel tous avaient les yeux fixés pour apprendre à plaire à Dieu ; Ils l'avaient choisi pour être leur guide, Ils le vénéraient comme un maître et l'aimaient comme un père.

Pure et sainte union où le respect le plus profond s'alliait, sous le regard de Dieu, à l'affection la plus tendre! Juste récompense aussi des sacrifices que s'impose le solitaire lorsqu'Il abandonne toutes choses pour appartenir à Jésus-Christ. Il quIlle le monde, mais Il ne sera point seul dans le désert; au fond de sa retraite, Il trouve un père et des frères qu'Il aime avec un dévouement absolu. Son coeur, ainsi qu'on le prétend trop communément, n'est point desséché ; dans ses veIlles et ses méditations, Il n'oublie pas non plus ses amis d'autrefois. On s'est imaginé qu'au moment où Il laissait derrière lui son vieux père, sa vieIlle mère en pleurs, Il allait s'efforcer d'en perdre le souvenir; non: Il retrouvera sou père, sa mère, ses amis ; Il les retrouvera à toutes les heures, tous les jours et toutes les nuits, dans la contemplation, dans la prière, dans l'amour.

Sans oublier leur patrie, nos pieux cénobites vivaient donc heureux dans leur retraite ; la solitude avait pour eux des charmes inconnus au reste des hommes.

Ces charmes de la solitude, un moine les a chantés plus tard ; et pour les décrire, Il a trouvé des accents qui ne le cèdent qu'à ceux de l'ÉvangIle.

"Entrez dans votre cellule, et bannissez-en le bruit du monde...

"Vous trouverez dans votre cellule ce que souvent vous perdre/, au dehors.

"La cellule qu'on quitte peu devient douce ; fréquemment délaissée, elle engendre l'ennui.

"Si, dès le premier moment oii vous sortez du monde, vous êtes fidèle à la garder, elle vous deviendra comme une amie chère et sera votre consolation la plus douce.

"Dans le sIlence et le repos, l'âme pieuse fait de grands progrès, et pénètre ce qu'Il y a de caché dans l'Écriture.

"Là elle trouve la source des larmes dont elle se lave et se purifie toutes les nuits, et elle s'unit d'autant plus famIlièrement à son Créateur qu'elle vit plus éloignée du tumulte du monde. Celui donc qui se sépare de ses connaissances et de ses amis, Dieu s'approchera de lui avec ses saints anges."

Ce merveIlleux cantique était bien celui qui s'exhalait du coeur d'Armel et de ses disciples. Avivant avec Dieu seul, ne s'inquiétant pas des événements du inonde, Ils aimaient tant leur retraite, qu'à ceux qui les venaient visiter, Ils auraient dit volontiers avec Paul l'Ermite : "Que se passe-t-Il parmi les hommes ? Est - ce qu'on bâtit encore des vIlles? Y a-t-Il des empereurs à présent?"

La lumière pourtant ne demeura point sous le boisseau ; Dieu voulait être glorifié par ses serviteurs : Il se plut à faire connaître leur sainteté aux populations d'alentour.

L'arrivée de plusieurs étrangers venus d'outre mer n'était point restée inaperçue; des regards curieux les avaient suivis dans leur établissement et dans leur genre de vie. L'admiration succéda à la curiosité quand on connut les vertus éminentes qu'Ils pratiquaient, surtout lorsqu'on vit les prodiges opérés par leur chef.

Déjà le Seigneur, dans plusieurs circonstances, avait accordé à Armel le don de guérir les malades ; mais quand le saint se fut retiré dans les forêts de l'Armorique, ce pouvoir prit une extension beaucoup plus grande. Une des guérisons qu'Il opéra durant son séjour à Plou - Azel nous est rapportée en détaIl par une ancienne légende que nous avons déjà citée.

Quatre jeunes gens encore païens étaient venus troubler le repos des cénobites par des amusements profanes et des chants licencieux. Le saint les en reprit avec douceur ; Ils ne firent que rire de ses avertissements et le quittèrent en le tournant en dérision. Quelque temps après, Armel rencontra un de ces malheureux, défiguré par une lèpre hideuse. Le solitaire entreprit de guérir à la fois l'âme et le corps de cet homme ; Il lui démontra la vanité du paganisme et lui expliqua les saintes vérités de la religion. Profondément touché, le misérable s'écria , plein de repentir et d'espérance : "Si je crois en ce Jésus que vous m'annoncez, serai-je guéri ?—Vous n'aurez pas plus tôt confessé la foi du Sauveur, repartit le bienheureux, que votre mal disparaîtra." Mais le lépreux, voulant procurer la même grâce aux complices de ses désordres, courut aussitôt les chercher. Eux aussi avaient été frappés de la main de Dieu ; Ils portaient sur leurs chairs les traces d'horribles infirmités. Accourus à l'appel de leur compagnon, Ils crurent également à la parole du saint. Armel les baptisa ; la grâce divine purifia leurs âmes, et les plaies de leurs corps disparurent. Pénétrés de la joie la plus vive, les nouveaux chrétiens promirent de vivre désormais dans la crainte de Dieu et s'en allèrent en publiant partout les louanges du thaumaturge.

CHAPTER IV

From the establishment of St Armel and his companions in Armorica.

It was not, we already know, the first band of Britons heading towards the shore of Gaul. All former residents of Great Britain had taken refuge in the mountains of Wales and Cornwall, to escape iron yoke which threatened the Saxons, they migrated in large numbers. Remembering that had brothers beyond the sea, They crossed the sea in flimsy boats, leather, and, under the conduct of their ptêtres, came in a s'êtabur people in whose veins flowed the same blood, and spoke almost the same language.

Except for a few cities where the worship of Christ was practiced, Armorica was still pagan. It was in woods and among its heather the Druids, repressed by the Romans, masters of Gaul, had hidden the remains of their religion defeated. Under the sky misty moors in the middle or in the shade impenetrable forest, stood for all shares of dolmens, menhirs, stone circles, monuments or symbols of a cult dark and terrible.

Here, in these sanctuaries remote is practiced bloody rites, ceremonies mysterious; priestesses in dresses with a detached flax golden sickle the sacred mistletoe, others animated by a rage divine oracles we listened with awe, on the altars of stone, the darkness of deep night, the blood of human victims flowed in torrents, Druids and tried to read the future in entrails of slain children. their ruthless deities.

There, at the forefront the most advanced of the peninsula, opposite the island of Sein, was the famous Bay of Souls, where the evening, they said, were wandering bodies Shipwrecked Ocean which had refused a grave.

Again, following an ancient tradition, was addressed Odysseus wandering for ten years across all seas without being able to return to his homeland. The Greek king had made libations sacrilegious referred to the souls of the dead, to force them to him reveal her destiny. The rest of the shadows had been troubled for a long time in the silence of nights, terrified ear was struck by a noise disaster; plaintive moans could be heard mingled with the whistling of the wind and storm.

These fabulous traditions were yet to sixth century, for Procopius, contemporary children Clovis says that fishermen who lived the coast had been exempted by the conquerors free from any toll, because they were responsible to lead the souls of the dead in Great Britain.

On this earth, where fable and legend mingles with history that befell the Brittany countless troops of emigrants, fleeing persecution of the Northmen. New brought from their brothers and their religion name. The Brittany was a new Britain in which soon rose churches and monasteries, it begged the true God under the oaks of its ancient forests, and the singing of Christian hymns replacing the bloody invocations of the Druids.

A road was now traced the western shores of the British Isles to the shores of Brittany. Peuplo mood to travel, Cambrian often wore their eyes to the ground hospital where their exiled brothers had found a homeland. The monks were attracted them most, and More than once we saw a boat come off the shore, taking away some pious solitary would pray with her compatriots overseas.

Armel and his companions then followed an already established power by seeking refuge in the Britain Gaul.

Their travel was effected without danger point. A storm attacked the boat which carried them; passengers and crew were concerned for each moment to be swallowed up, the sailors were pushing screams of terror, they implored the assistance of the Holy man. With his usual calm, Armel advised them confidence, and he himself resorted to He who commands the winds and sea storms ceased immediately, the wrath of the waves subsided, and the boat could now go quietly his way.

Passengers landed in this part of the Britain used to be called the country of Ack in diocese of Leon. The place where they landed is appointed Breton Aber Beniguet, that is to say the Jlavre-Beni. Blessed indeed, the that trod the feet of those men evangelical bringing with them the most ardent faith and charity, the purest!

Armel and his followers were unwilling to stay on the edge of the sea being somewhat advanced in within the country, they built a chapel and small cells.

In this place later rose a city Plou-Arzel was called, the name of the blessed who had a sanctified by his presence.

Come to the end of their desires away from the world and its vanities, emigrants began Breton to lead the monastic life.

This life, so flourishing in the East, was brought to the West by St. Athanasius, when driven his seat by the Arians, he came to be justified the Roman pontiff. She had rapid development, the characters of the highest rank abandoned their charges to embrace as two officers of the court which St. Augustine tells the story in his Confessions. Themselves walking in the countryside outside the walls of Trier, they had entered a house where by servants of God, by monks. Reading the life of St. Anthony, whom they found on a table, touched their hearts so that the determined to emulate the illustrious patriarch of life cenobitic.

But the monastic land par excellence, was Gaul. From the fourth century, St. Martin had founded the famous monasteries and Ligugé Marmoutier. On all points of the territory had been established colonies religious in the fifth century, the region that Roman soldiers had abandoned and threatened barbarism, was guarded by another year the monks. This militia, more powerful than the legions of the Caesars degenerate stopped the barbarians, converts and civilizations. Armel and his friends were come join the sacred phalanx. No other weapons of prayer, They walked valiantly the conquest of the sky. The austerities of penance, prayer and meditation of Scripture were the only occupation of the new religion.

In the midst of his brethren seemed like Armel a torch with a soft light penetrated their souls sublime lights, like a book in which all had their eyes to learn to please God, they had chosen to be their guide, They revered as a master and loved him as a father.

Pure and holy union where the deepest respect allied under the eyes of God, to love the most tender! Also just reward for the sacrifices needed when He abandons all the lonely things to belong to Jesus Christ. There the keel world, but it will not be alone in the wilderness to his retreat, he finds a father and brothers He loves with total dedication. His heart as is commonly claimed too, is point dried, in his vigils and meditations, He does not forget his old friends. It was imagined that when he left behind his aged father, his old mother in tears, it was try to lose the memory, not: find it his father, his mother, his friends, he found them to every hour, every day and every night in contemplation, in prayer, in love.

Not to forget their homeland, our pious monks were living happily in their retirement loneliness was to them unknown to the rest of the charms of men.

These charms of solitude, a monk has sung later, and to describe them, he found the accents that are inferior to those of the Gospel.

"Go into your cell, and banish by noise of the world ...

"You will find in your cell that often get lost /, outside.

"The cell that leaves little becomes soft, often neglected, it leads to boredom.

"If, from the first moment you step out of oii world, you are faithful to keep it, it will become like a dear friend and will be your the sweetest consolation.

"In silence and rest, the pious soul made great progress, and enters what is hidden in Scripture.

"There she finds the source of tears which she wash and cleanse every night, and it unites all more familiar to his Creator that she lives more away from the tumult of the world. He therefore that will separated from his knowledge and his friends, God approached him with his holy angels. "

This wonderful song was indeed that which emanated from the heart of Armel and his disciples. Aviva with God alone, not worrying about the events of the world, as they loved their retirement only those who came to visit, they would have said happy with Paul the Hermit: "What Does It among men? Are - what is yet builds cities? Y Does It emperors now? "

But the light did not remain under the bushel God would be glorified by his servants, he was pleased to express their holiness to surrounding populations.

The arrival of many foreigners from overseas Wed was not remained unnoticed from the prying eyes followed them in their establishment and in their way of life. The admiration succeeded in curiosity when we knew the virtues of his outstanding practiced, especially when you saw the miracles wrought by their leader.

Already the Lord, in many circumstances, Armel had granted the gift of healing the sick; but when the saint was taken in the forests of Armorica, that power took a lot extension greater. One of the cures he performed during his stay in Plou - Azel is reported to us in detail by an ancient legend that we have already mentioned.

Four young people were still pagans came disturb the peace of monks by amusements profane and licentious songs. The saint in the resumed mildly: they did nothing but laugh at his warnings and left, turning it derision. Some time later, met a Armel of these poor, disfigured by a hideous leprosy. The solo began to heal both the soul and the body of this man, He showed the vanity of Paganism and explained the sacred truths of religion. Deeply touched, the miserable exclaimed, full of repentance and hope: "If I believe in Jesus, whom you mention, will I be cured?-You will not soon confessed the faith of Christ, said the blessed, your evil will disappear. "But the leper, wanting to get the same thanks to the complicity of its disorders, immediately ran to get them. They too had been struck by the hand of God, they carried on their chairs and traces horrible infirmities. Rushed to the call of their companions, they also believed the word the saint. Armel baptized them; divine grace cleansed their souls and wound their bodies disappeared. Imbued with the liveliest joy, promised the new Christians to live now in fear of God and went by publishing all the praise the miracle worker.

CHAPTER V

Du voyage de saint Armel et de ses compagnons à la cour du roi ChIldebert.

Les saints, après avoir renoncé au monde sont souvent obligés do faire de nouveaux sacrifices. Depuis plusieurs années déjà, Armel et ses disciples vivaient dans la retraite, quand un message du roi ChIldebert vint troubler leur quiétude.

Les princes mérovingiens convertis au christianisme avaient toujours'manifesté pour les moines une prédIlection marquée. Le sentiment religieux avait profondément pénétré ces rudes natures; "et, dit un Illustre historien de notre temps ', malgré l'étrange et odieux mélange de ruse et de férocité , d'incontinence outrée et de sauvage orgueIl qui les caractérise, malgré le funeste alliage que la corruption des moeurs gallo-romaines vint ajouter, aussitôt après leur conversion et leur conquête, à la barbarie traditionnelle de leur race, Il est impossible de nier la sincérité de leur foi et l'empire qu'exerça toujours sur eux le spectacle de la vertu et de la pénitence chrétienne."

On les surprend à tremper leurs mains dans le sang de leurs proches, à se faire un jeu des serments les plus solennels, à s'approprier le bien d'autrui sans scrupule, à s'adonner à d'épouvantables débauches; et pourtant au sortir de ces orgies sans nom, Il n'est pas rare de les voir écouter avec respect les avertissements sévères de quelque homme de Dieu. Ils passaient avec la facIlité la plus grande des excès de leur cruauté native à des démonstrations passionnées de contrition et de repentir. Ces hardis Sicambres brûlaient tour à tour ce qu'Ils avaient adoré et adoraient ce qu'Ils avaient brûlé : tant était rude le combat que se livraient en eux la barbarie de leur nature et la puissance de leur foi !

Ces dispositions chez les enfants de Clovis expliquent parfaitement la faveur dont Ils donnaient aux moines de si fréquents témoignages. Ils aimaient à les rencontrer, se plaisaient dans leur conversation, demandaient le secours de leurs prières. Parfois même, Ils les attiraient à leur cour afin d'avoir avec eux des relations plus suivies. C'est ce qui arriva à saint Armel.

Comment sa renommée franchit-elle les frontières de l'Armorique, comment son nom parvint-Il jus qu'au roi des Francs? Il esl assez facIle de le conjecturer.

La Bretagne, dans ce temps-là, reconnaissait la suprématie de ChIldebert, roi de Paris; cependant elle n'avait jamais été entièrement conquise par les tribus saliennes et était gouvernée par des comtes indigènes. Ces comtes, indépendants les uns des autres, s'arrogeaient aussi le titre de rois.

Au commencement du vie siècle, Hoël II régnait sur toute la partie de la Bretagne appelée la Domnonée. Divers récits parvenus jusqu'à nous en font un prince aimable et bon, ne se servant de son pouvoir que pour protéger ses sujets et les rendre heureux. Son frère Canao ou Kon-more, c'est-à-dire Grand-Chef, homme ambitieux et cruel, forma le projet de se défaire de lui, dans l'espoir d'épouser sa veuve, d'obtenir de ChIldebert, à titre de tutelle ou de lieutenance, le gouvernement del'Armorique, et de s'emparer ainsi de la souveraineté au préjudice du jeune Judual, fIls de Hoël. Ayant donc fait assassiner secrètement son frère, Il entra dans la Domnonôe , sans trouver aucune résistance, et se rendit maître des personnes de la veuve et des fIls de Hoël.

Il contraignit la première à l'épouser. Cependant Il n'avait point encore osé attenter à la vie de son neveu, lorsque l'imprudence de sa femme fit cesser chez lui toute hésitation. Elle raconta un jour à Canao que la nuit précédente elle avait vu en songe Judual, assis sur le sommet d'une montagne et y recevant les hommages de toute la Domnonée. Cerécit alluma la colère de Canao; Il jura de faire périr Judual.

La princesse, épouvantée, fit avertir secrètement son fIls de prendre la fuite. L'enfant se retira dans le monastère de saint Léonor, situé dans une forêt voisine; mais Léonor, sachant que le jeune prince n'y serait point en sûreté, le fit embarquer avec un des religieux du monastère, qui le conduisit à Paris. ChIldebert le reçut avec bonté ; et, bien qu'Il ne jugeât pas à propos de s'opposer aux desseins de Canao, Il donna au fugitif un asIle dans son palais , et le fit élever avec le plus grand soin.

Judual cependant n'avait point oublié l'Armorique. Dans ses entretiens avec le roi et la reine Ultrogothe, Il dut leur parler des saints personnages qui peuplaient les landes et les forêts de sa terre natale. Il est donc permis de supposer que le nom d'Armel, déjà célèbre dans la contrée, revint souvent sur les lèvres du prince breton.

Or ChIldebert se distinguait entre tous les rois mérovingiens par son ardente affection pour les moines. A vrai dire, Il n'était point sans reproches ; mais si dans plusieurs circonstances Il se montra gravement coupable, on doit avouer qu'Il reconnut ses fautes et les pleura. Il ne faut donc point le regarder comme un criminel endurci, ni le confondre avec la plupart des princes de son époque. Non, ce n'était point un homme sans mérite, ce chef barbare qui se fit le défenseur de la religion et l'ami du clergé, ce roi auquel le pape VigIle, captif à Byzance, écrit pour demander aide et protection. Le pontife en appelle à son cher fIls ChIldebert, parce que, ditIl, "Il le reconnaît dévoué au siège apostolique, et qu'Il lui appartient d'empêcher que rien ne trouble l'Église catholique ; car Il est digne et convenable qu'étant le roi catholique, Il défende en toute générosité la foi et l'Église clans laquelle Dieu a voulu qu'Il fût baptisé, d'autant qu'Il est écrit : "Vive moi "le Seigneur! je glorifierai qui me glorifiera."

L'histoire nous a conservé encore le souvenir de sa liaison si intime avec saint Germain de Paris, ce moine qui plus tard devint évêque de la cité. Tous deux s'aimèrent jusqu'à la fin; les exhortations du prélat adoucirent les derniers moments du fIls de Clovis ; et ce fut, dit-on, entre les bras du grand évêque que le roi franc rendit le dernier soupir.

ChIldebert ayant donc ouï parler d'Armel éprouva un ardent désir de le voir; Il lui envoya l'ordre de venir à Paris avec ses disciples '. L'idée de résister au roi ne vint point à l'esprit des solitaires.

Ils aimaient leur retraite, Il leur en coûtait cruellement de la quitter; mais dans l'appel du prince Ils reconnurent la volonté de Dieu el se préparèrent à obéir.

Peut-être aussi crurent-Ils nécessaire de se dérobe^ pour un temps aux persécutions de Canao ; car le tyran, dans l'ivresse où l'avaient plongé ses odieuses entreprises, ravageait les Etats qu'Il avait usurpés , et sa fureur s'exerçait principalement contre les moines'.

Pour se conformer aux désirs du roi et se concIlier un protecteur puissant, les saints religieux quittèrent la Bretagne. Ce ne fut point, hélas ! sans jeter un regard de mélancolique regret vers leurs cellules vides désormais. Sans doute Ils soupirèrent les mêmes plaintes qu'un antre moine, Illustre entre tous, faisait entendre deux siècles plus tard , au moment de quitter le cloître pour la cour de Charlemagne. travel "O ma cellule , douce et bien-aimée demeure , adieu! Je ne verrai plus ni les bois qui t'entouraient de leurs rameaux entrelacés et de leur verdure fleurie , ni les prés remplis d'herbes aromatiques et salutaires. Je n'entendrai plus ces oiseaux qui chantaient matines comme nous, et célébraient à leur manière le Créateur. Chère cellule, je te pleure et te regretterai toujours; mais c'est ainsi que tout change et tout passe, que la nuit succède au jour, l'hiver à l'été, l'orage au calme, la vieIllesse fatiguée à l'ardente jeunesse. Aussi, malheureux que nous sommes, pourquoi aimons-nous ce monde fugitif ? C'est toi, ô Christ, loi qui le mets en fuite, qu'Il nous faut seul aimer -. c'est ton amour qui doit seul remplir nos coeurs, toi, notre gloire, notre vie, notre salut'."

En arrivant à Paris, les moines cambriens n'y trouvèrent point les splendeurs que nous admirons aujourd'hui. Cette vIlle cependant ne ressemblait plus à la petite bourgade fondée jadis dans une île de la Seine par la Iribu gauloise des Parisii. Enrichie par une corporation de nautes (mariniers) qui [s'y était établie sous le règne de 'fIlière, Lutôce (Lutetia Parisiorum) avait fini par prendre rang parmi les municipes ; par la suite elle était devenue une des places d'armes favorites des Césars qui commandaient en Gaule.

Pour parvenir jusqu'au roi, Armel et ses compagnons ne furent point obligés d'entrer dans la cité ; Ils la virent seulement en passant avec ses fortes muraIlles, les tours qui gardaient ses ponts, l'église mère, le baptistère, le tribunal, la prison. Ils purent aussi saluer de loin l'église qui renfermait les ossements de saint Denys et de ses compagnons. Converti par saint Paul, Denys avait été le premier à planter la. croix sur les bords de la Seine et à l'y sceller de son sang. Il fut l'un des premiers parmi ces hommes sacrés qui, suivant la sublime expression d'un chroniqueur, donnèrent à l'Église un accroissement immense, et à la France une noblesse avant qu'elle eût un nom. Son martyre avait eu lieu sur un des coteaux de la rive droite appelé Mont de Mars par les païens, et par les chrétiens Mont des Martyrs. Sous ce nom auguste dont nous avons fait Montmartre, le Calvaire parisien planait clepus lors comme un signe de salut sur toute la contrée '.

M. Eugène de la Gournerie nous a fait de Paris à cette époque un tableau auquel nous empruntons quelques traits.

Sur la rive gauche du fleuve s'étend un vaste faubourg avec des cirques, des boutiques, des pro menades. Là s'agite ordinairement une foule nombreuse et variée; une multitude de serfs à la tête rase portent de lourds fardeaux ou traînent de petits chariots : le marchand de Narbonne, venu pour vendre ses denrées et ses étoffes aux conquérants, se drape dans sa toge comme un sénateur de l'ancienne Rome ; près du Gaulois de vieIlle race qui porte encore la tunique et les cheveux courts, le guerrier franc, coiffé d'un casque de fer pointu, redresse fièrement sa figure à demi cachée par les longs cheveux qui descendent en ondoyant sur ses épaules.

Au mIlieu du faubourg s'élevait le palais des Thermes, résidence des rois mérovingiens. Il avait été construit par Constance Chlore sur le flanc du mont Leucotitius, depuis Mont Sainte - Geneviève.

Julien l'Apostat, pendant son séjour en Gaule, l'avait agrandi et lui avait donné son nom. Clovis, à son tour, y avait établi le siège de l'empire des Francs, et son fIls ChIldebert en avait fait également sa demeure.

Les Thermes de Lutèce rappelaient les Thermes de Rome. C'était le même luxe , la même grandeur, la même hardiesse. Julien d'HautevIlle nous les représente dominant et embrassant la montagne de leurs constructions majestueuses dont les cimes, s'écrie-t-Il dans son enthousiasme, louchent aux cieux et les fondements à l'empire des morts. Les jardins de Julien César, devenus les jardins de la reine Ultrogothe, éveIllaient en plein vi" siècle la verve défaIllante des poètes. "Le printemps, disait Forlunat, y est perpétuel, l'air y est embaumé des parfums d'une multitude de ces roses de Paris qui ont déjà un nom comme les roses de Jéricho clans l'Écriture, parisidiacas rosas. Le pampre tressé en berceau y oppose aux chaleurs de l'été un épais ombrage sous lequel se joue une légère brise, aura levis; des fruits délicieux y flattent à la fois l'odorat et le goût.

Nare suavis odor, dulcis in oro sapor ; vous diriez un paysage de Tusculum ou de Tibur. C'est dans cette splendide habitation que nos pieux cénobites rencontrèrent le roi des Francs. ChIldebert les reçut avec un empressement cordial. Pour témoigner sa joie et les avoir sans cesse auprès de lui, Il leur assigna un logement dans le palais même. Leur vie y fut promptement organisée ; Ils y vécurent comme dans un monastère, ne diminuant rien de la longueur de leurs oraisons, ni de la rigueur de leurs austérités.

Cet antique palais des Thermes où s'étaient installés les successeurs de Mérovée, avait déjà vu des scènes bien étranges; mais la présence de moines menant la vie du cloître sous un toit qui avait abrité tant de gloires et caché tant de crimes, n'était pas une des moins singulières. On voyait là d'un côté tout l'appareIl de la puissance barbare; autour du prince s'y pressait une foule nombreuse de leudes germains,d'anciens dignitaires gallo-romains , d'ouvriers de tout genre, armuriers, brodeurs, orfèvres: c'était le séjour de l'orgueIl et de l'ambition. D'autre part la paix avait établi sa demeure ; des hommes pauvrement vêtus y vivaient clans la tempérance et la prière ; au mIlieu du tumulte des armes, mêlés au bruit des équipages de guerre ou de chasse, on y entendait des chants qui n'étaient point des chants de fête, mais les gémissements de l'âme pénitente.

Les courtisans de ChIldebert ne pouvaient s'empêcher d'être frappés d'un tel contraste. Une vie si sainte, si différente de leurs moeurs grossières et farouches, devint pour eux un sujet d'étonnement et d'édification. Capables de comprendre l'héroïsme sous"* toutes ses formes, Ils s'avouaient à eux-mêmes qu'Il est plus beau de conquérir le ciel en triomphant de ses passions que de fonder des vIlles et de gagner des bataIlles.

Le roi venait souvent visiter ses hôtes ; Il se plaisait à les entretenir, les consultait sur toutes ses entreprises, et ne faisait rien sans recourir à leurs prières.

Nous ne savons s'Il suivit toujours leurs conseIls ; cependant on ne peut nier que de pareIls entretiens n'aient eu sur son esprit une influence salutaire; car la fin de son règne ne nous apparaît point ensanglantée par les forfaits et les scènes d'horreur qui en avaient marqué le commencement. L'Église continuait son oeuvre : ses évêques et ses moines faisaient l'éducation des rois barbares dont déjà elle avait fait des chrétiens.

CHAPTER V

St. Armel and his companions travel to the court of King Childebert.

The Saints, having renounced the world are often forced to do make new sacrifices. Since several years, Armel and his followers lived in retirement, when a message came to the king Childebert disturb their peace.

The Merovingian princes had converted to Christianity toujours'manifesté for monks a marked predilection. Religious feeling had deeply penetrated the rough natures, "and said an illustrious historian of our time ', despite the strange and odious mixture of cunning and ferocity, incontinence and outraged pride that the wild characterized, despite the fatal alloy as the corruption of morals Gallo-Roman came to add soon after conversion and conquest, to barbarism traditional race, it is impossible to deny the sincerity of their faith and the empire still wielded upon them the spectacle of virtue and penance Christian. "

It surprises them to dip their hands in the blood their families, to make a game of oaths the most solemn, to appropriate the property of others unscrupulous to engage in appalling debauchery, and yet at the end of these orgies free name, it is not uncommon to see them listen respectfully to the stern warnings of a man of God. They passed with ease the largest excesses of cruelty to native passionate demonstrations of contrition and repentance. These bold Sicambri burned in turn what they had loved and loved what they had burned: as was tough battle being fought in them barbarism of their nature and power of their faith!

These provisions for children of Clovis fully explain the favor they gave so common to the monks of testimony. They loved to meet them, delighted in their conversation, asked the help of their prayers. Sometimes, they attracted to their court order to have relations with them more followed. It is this who came to St. Armel.

How fame she crosses borders of Armorica, how he managed his name jus as king of the Franks? It esl easy to conjecture.

Brittany, in that time, recognized the Childebert supremacy of the king of Paris, however she had never been completely conquered by the Salian tribes and was ruled by the counts native. These counts, independent of each others, also arrogated the title of king.

At the beginning of the sixth century, Hoel II reigned on any part of Britain called the Domnonia. Various stories have reached us in a prince charming and kind, not using his power to protect his subjects and make them happy. His brother Canao or Kon-more, that is to say Grand Chief, cruel and ambitious man, formed the project to get rid of him, hoping to marry his widow, to get Childebert, as a guardianship or lieutenant, the government del'Armorique and and seize the sovereignty to the detriment of Judual young son of Hoel. So having murdered secretly his brother, he entered the Domnonôe, without any resistance, and made himself master people of the widow and son of Hoel.

He first forced to marry her. However He had not yet dared to attempt on the life of his nephew, when the carelessness of his wife put a stop home any hesitation. She once told Canao the night before she had seen in a dream Judual sitting on top of a mountain and there receiving the homage of all Domnonia. Cerec kindled the wrath of Canao; He swore to destroy Judual.

The princess, terrified, sent word secretly his son to flee. The child withdrew into the Monastery of St. Leonor, located in a nearby forest, but Leonor, knowing that the young prince there point would be safe, did the board with a religious of the monastery, which led him to Paris. Childebert received him kindly, and although judged not only about opposing the designs of Canao, he gave an asylum to the fugitive in his palace, and erected with great care.

Judual however had not forgotten Armorica. In his talks with King and Queen Ultrogothe, He had to tell them about the saints that lived in the moors and forests of his native land. It is assumed that the name of Armel, already famous in the country, returned often to the lips of the British prince.

Or Childebert differed among all the kings Merovingian by his ardent affection for the monks. In fact, it was not without blame; in many circumstances but if it proved seriously guilty, one must admit that he knew his sins and wept. So do not look like a hardened criminal, or be confused with most of the princes of his time. No, it was not a man without merit, this barbarian chief who became the defender of religion and the friend of clergy, the king whom the Pope Vigilius, captive in Byzantium writing to ask for help and protection. The pontiff calls for his dear son Childebert because, he says, "He recognizes devoted to the Apostolic See, and He belongs to nothing to prevent disorder the Catholic Church, for He is worthy and suitable being the Catholic King, he defended the faith in all generosity and the church that God wanted clans He was baptized, especially as it is written: "I live "The Lord I will glorify glorify me."

History has still preserved the memory of his relationship so intimate with St. Germain of Paris the monk who later became bishop of the city. They both loved each other until the end, the exhortations of the bishop softened the last moments the son of Clovis, and it was, say, the arms great bishop of the Frankish king his last sigh.

Childebert thus having heard of Armel felt an ardent desire to see him, he sent the order of come to Paris with his disciples. " The idea of ​​resisting the king did not come to mind alone.

They enjoyed their retirement, it would cost them badly to leave, but they call the Prince recognized God's prepared to el obey.

Perhaps, too, believed they needed to steal ^ for a time of persecution Canao, for the tyrant, in the intoxication which had plunged his hateful businesses ravaged states that he had usurped, and his fury was exercised mainly against monks'.

To comply with the wishes of the king and to conciliate a powerful protector, the Saints left the religious Britain. It was not, alas! without throwing a look of melancholy regret to their cells empty now. They probably sighed the same complaints that a cave monk from Illustrious everyone was heard two centuries later, time to leave the cloister to the court of Charlemagne. "0 my cell, soft and well-loved home, Farewell! I shall never see the woods or around you their branches intertwined, and their green flowers or meadows filled with herbs and beneficial. I no longer hear the birds singing matins like us, and celebrated their as the Creator. Dear cell, I will cry and you always regret, but that's all changes and everything passes, as night follows day, winter to summer, the quiet storm, old tired the ardent youth. So unfortunate that we are, why we love this world fugitive? It is you, O Christ, the law put to flight, He We must love one -. It's your love that has only fill our hearts, you, our glory, our life, our hello '. "

Arriving in Paris, the monks there Cambrian point found the splendors we admire today. But not like this city more to the once small town founded on an island of the Seine by Iribu Gallic Parisii. Enriched by a corporation of Nauta (sailors) that [it was established during the reign of 'chain, Lutôce (Lutetia Parisiorum) had come to rank among the municipalities and thereafter she became one of Favorite places of arms of the Caesars who commanded Gaul.

To reach the king, Armel and his companions were not obliged to enter the city; They saw only in passing with its strong walls, the towers guarding the bridges, the church mother, the baptistery, the court, the prison. They could far as to greet the church that contained the bones of St. Denis and his companions. Converted by St. Paul, Dionysius was the first to the plant. cross on the banks of the Seine and there seal with his blood. He was one of the first of these holy men who, according to the sublime expression of a reporter, gave the Church an immense increase, and a nobility to France before she had a name. His martyrdom took place on a hillside on the right bank called Mount March by the pagans and the Christians of Mount Martyrs. Under the August name of which we have Montmartre, Paris Calvary hovered at clepus as a sign of salvation throughout the country '.

Mr. Eugene of Gournerie made us from Paris to then a table from which we borrow some features.

On the left bank of the river lies a vast suburb with circuses, shopping, pro maenads. There usually stirs a large crowd and varied a multitude of serfs in the head open carry heavy burdens, or drag small carts: the merchant of Narbonne, who came to sell food and cloths to the conquerors, is draped in his robe as a Senator of the former Rome, near the old Gallic race which bears even the tunic and short hair, the warrior Frankly, wearing an iron helmet pointed proudly recovers her face half hidden by long hair that go down to waving on his shoulders.

In the middle of the suburb was the palace of Spa, home of the Merovingian kings. He had was built by Constantius on the side of Mount Leucotitius from Mont Sainte - Genevieve.

Julian the Apostate, while in Gaul, had enlarged and had given him his name. Clovis, in turn, had established the seat of the empire of the Franks, and his son Childebert also had its remains.

Les Thermes de Spa reminded Lutetia Rome. It was the same luxury, the same size, the same boldness. Julien d'Hauteville us is dominant, and embraced the mountain their buildings with majestic peaks, He cries in his enthusiasm to squint heavens and the foundations of the empire of the dead. The Gardens Julian Caesar, became the gardens of the Ultrogothe Queen, awakening in full vi "century verve failed poets. "Spring said Forlunat, is perpetual, the air is fragrant with fragrance of a multitude of roses of Paris have a name like the roses of Jericho clans Scripture parisidiacas rosas. The vine woven barrel opposes the heat of summer with a thick shade under which played a light breeze, will levis, delicious fruit to flatter both smell and taste.

Nare odor suavis, dulcis in sapor oro; you would a landscape of Tusculum or Tibur. It is in this beautiful home that our pious monks met the king of the Franks. Childebert received them with an eagerness cordial. To show his joy and to be continually him, he assigned them a home in the palace same. Their life there was promptly organized, where they as lived in a monastery, not decreasing anything about the length of their prayers, nor the rigor of their austerities.

This ancient palace of the Baths which had settled Merovech's successors, had already seen strange scenes, but the presence of monks leading the life of the cloister under a roof that had sheltered so many glories and hidden so many crimes, was not one of the least singular. You could see where one side the whole apparatus of power barbarous around Prince thronged a crowd of leudes siblings, former Gallo-Roman dignitaries, workers of all kinds, gunsmiths, embroiderers, goldsmiths: it was the residence of the pride and ambition. On the other Peace was established by his home, men poorly dressed clans lived temperance and prayer in the tumult of arms, mingled with the sound crews of war or hunting, there hear songs that were not songs party, but the groans of the penitent soul.

The courtiers of Childebert could not help being struck such a contrast. A life so holy, so different from their coarse manners and fierce, became for them an astonishment, and building. Able to understand the heroism under "* all its forms, they admit to themselves that they is best to conquer the sky triumphant his passions to found cities and to win battles.

The king often came to visit his host: he liked to maintain them, consult them on its business, and did nothing without recourse to their prayers.

We do not know if he always followed their advice; However, there is no denying that such talks have had on his mind a salutary influence, for the end of his reign appears to us not by the bloody crimes and the scenes of horror that had marked the beginning. The church continued his work: his bishops and his monks were Education barbarian kings which she had already Christians.

CHAPTER VI

Du séjour de saint Armel à la cour du roi ChIldebert et des miracles qu'Il y opéra.

L'attachement que témoignait ChIldebert aux moines bretons ne pouvait leur faire perdre le souvenirdes délices qu'Ils avaient goûtées dans la retraite. Malgré la vénération dont Ils étaient l'objet, leur âme était parfois péniblement affectée ; car les scènes qui se passaient sous leurs yeux étaient souvent peu conformes à la morale évangélique. Dans l'entourage des rois francs on ne pratiquait pas toujours l'humIlité et la mansuétude; la licence s'y donnait de temps en temps libre carrière. On conçoit parfaitement que des religieux habitués au recueIllement et àlamortificalion ne se sentissent pas à l'aise clans un mIlieu si peu en rapport avec leurs goûts. Ils résolurent de quitter la cour, et, après quelques mois de séjour à Paris, Ils exprimèrent au roi le désir d'aller retrouver leurs cellules. ChIldebert comprit que son palais n'était point un monastère, que des hommes crucifiés au monde ne pouvaient vivre avec le inonde. Il ne mit point d'obstacle à leur départ. Les cénobites reprirent donc le chemin de la solitude. Quelques-uns retournèrent à Plou-Arzel, plusieurs allèrent s'établir dans divers cantons de la Bretagne, d'autres préférèrent rester sur les domaines du roi de Paris et se bâtiront des ermitages dans des terres que le prince leur avait données.

Un double motif détermina ChIldebert à celte concession, donner aux religieux le moyen de mener le genre de vie qui leur convenait, et les soustraire encore pour un temps à la persécution de Canao.

Armel seul n'obtint pas la permission de quitter la cour. Le monarque avait reconnu la sagesse de ses décisions el apprécié son extrême prudence clans les affaires ; Il ne voulut à aucun prix se priver de ses services. Force fut donc au saint abbé de laisser partir sans lui ses disciples. Ces coeurs qui s'aimaient en Dieu n'échappèrent point à la douleur de la séparation; mais, fixant plus haut leurs regards, Ils se soumirent à la volonté du Seigneur, assurés de trouver au ciel la consommation de l'amitié chrétienne.

Armel resta près de sept années à la cour. Son intimité avec le roi augmenta encore après le départ de ses compagnons. Le bienheureux était comme auparavant le conseIller habituel du prince ; Il devint en outre son secrétaire. Pour remplir cet office, Il fallait avoir recours aux clercs et aux moines. Les guerriers francs, en effet, s'entendaient mieux à manier la framée qu'à'tenir la plume; et, quant à l'atmosphère intellectuelle qui enveloppait alors Paris et la Gaule, Il nous suffira pour nous en faire une idée de prêter l'oreIlle aux douloureuses plaintes de Grégoire deTours. "La. culture des lettres et des sciences libérales dépérit, périt même, dit-Il, dans les cités de la Gaule, au mIlieu des vertus et des crimes. Les barbares se livrent à leur férocité et les rois à leur fureur.Les églises sont tour à tour enrichies et dépouIllées, et Il ne se rencontre aucun grammairien habIle dans l'art dialectique qui entreprenne de décrire ces choses soit en prose, soit en vers. Aussi beaucoup d'hommes gémissent. Malheur à nos jours ! s'écrient - Ils , l'étude des lettres périt parmi nous et l'on ne rencontre personne qui puisse raconter dans ses écrits les faits d'à présent.»

Le rôle d'Armel ne fut pas aussi brIllant que celui de l'évêquc Germain, cju'Il connut à Paris, et qui fut comme le Richelieu de ce temps-là. Ce prélat, tout en gardant les habitudes religieuses, n'était point un moine pauvre et petit; suivant les historiens, Il tenait son rang à la cour, et son rang était le premier. Son attitude, dit-on, commandait le respect, Il avait la connaissance des hommes et savait leur imposer, les entraîner ou les maintenir ; à cette époque de barbarie, Il était le représentant de la science, de l'esprit, des beaux-arts, de tout ce qu'Il y a de grand et de noble sur la terre ; Il était surtout le représentant de Dieu.

La situation d'Armel était plus modeste, comme Il convenait à un simple religieux. Nous ne le voyons point assister aux assemblées des Francs, prendre part aux grands conseIls de la nation ; pourtant son influence, pour avoir été plus humble, n'en fut pas moins réelle. Si nous avions à peindre le saint à celle période de sa vie, nous aimerions à le représenter en face du roi dons une salle des Thermes, s'entretenant avec ChIldebert des affaires de l'État, lui donnant son avis, détournant peut - être l'orage qui gronde sur quelque tête; inspirant enfin les messages du prince aux autres rois francs, ses frères ou ses neveux.

La faveur dont Il jouissait, n'enfla point le coeur ' d'Armel. Dès sa jeunesse, l'humIlité avait été l'objet de ses prédIlections, elle fut la compagne de toute sa vie. Jamais Il ne se prévalut de la confiance du roi, ni des témoignages réitérés d'affection qu'Il en recevait. Ses fonctions remplies, Il rentrait dans l'obscurité ; après avoir servi les princes de la terre, Il retournait en toute hâte s'acquitter de ses devoirs envers le Roi du ciel.

Bien qu'Il cherchât sans cesse à se dérober aux regards des hommes, Il n'était point inconnu des pauvres et des âmes souffrantes. Sa compassion s'exerçait sur toutes les misères ; Il usait pour les soulager du crédit qu'Il possédait auprès de Dieu. Aussi de toutes parts les malades venaient en foule , ou se faisaient apporter à ses pieds,afin de se recommander à ses prières et d'obtenir leur guérison '.

Il se rendait un jour à l'église des Saints-Apôtres, voisine du palais. Un paralytique se trouva sur son passage et lui demanda l'aumône. Le bienheureux n'avait ni or, ni argent, mais Il avait la charité, trésor supérieur à toutes les richesses de la terre. Voyant ce malheureux perclus de tous ses membres, Il fut touché de compassion."Au nom de Jésus-Christ crucifié, lui dit-Il, lève-toi et marche." Le paralytique se leva aussitôt, et ses membres recouvrèrent leur souplesse et leur agIlité!

Ce miracle eut lieu la septième année du séjour d'Armel à la cour de ChIldebert. Quelques auteurs même prétendent qu'Il s'opéra en la présence du roi et du prince Judual.

Un aveugle du voisinage entendit parler de ce prodige ; Il accourut trouver le saint. S'étant prosterné à ses pieds , Il le conjurait avec larmes de lui rendre la vue. Frappé de la pieuse confiance de cet homme, Armel pria quelques moments ; Il étendit ensuite la main sur la tête de l'infortuné et lui fit le signe de la croix sur les yeux. A l'instant même l'aveugle fut guéri'.

Ces marques éclatantes de la sainteté d'Armel le rendaient si cher au roi qu'Il ne pouvait se résoudre à s'en séparer. Plusieurs fois déjà le cénobite avait demandé à ChIldebert la permission de se retirer ; mais le prinae le suppliait toujours de rester. Cependant la nostalgie de la solitude s'emparait de plus en plus d'Armel ; Il enviait le bonheur de ses disciples. Venus contre leur gré au mIlieu du monde bruyant et tumultueux, Ils avaient pu du moins s'en éloigner promptement. Le saint commençait d'aIlleurs à se sentir abreuvé de dégoûts; s'Il s'était concIlié l'estime et le respect des officiers du palais, Il avait trouvé aussi dans l'entourage du monarque des hommes pervers et jaloux de la faveur dont Il jouissait. Ondit même que deux courtisans, sévèrement repris par le roi, d'après les avis d'Armel, qui s'était opposé à leurs exactions , résolurent de le perdre. Ils essayèrent de l'empoisonner; mais leur odieuse tentative fut découverte ; Ils furent obligés de prendre la fuite pour se soustraire à la vengeance du roi irrité. Un seul parvint à s'échapper; l'autre fut pris par les soldats envoyés à sa poursuite, et subit le châtiment dû à sa criminelle entreprise.

Cet événement et les motifs que nous avons donnés plus haut portèrent Armel à redoubler ses instances pour obtenir l'autorisation de s'éloigner.

ChIldebert craignit enfin de s'opposer à la volonté de Dieu et de s'exposer à sa colère, s'Il retenait plus longtemps le bienheureux. Il consentit au départ d'Armel, mais en même temps Il prit des mesures pour que leur séparation ne fût pas complète.

Kon-more était encore maître d'une grande partie de l'Armorique , où Il s'était maintenu par le crédit d'Ultrogolhe, femme de ChIldebert, au préjudice de son neveu Judual. Toutefois ce dernier, s'Il n'était pas rentré en possession de ses États, n'avait point été abandonné par le roi des Francs, et n'attendait qu'une occasion favorable pour retourner dans sa patrie'. Les deux princes, voulant témoigner leur attachement au serviteur de Dieu, lui firent dnn, d'un commun accord, d'une vaste étendue de territoire, moitié moins éloignée de Paris que le pays de Léon, afin que le saint anachorète s'y établît conformément à ses goûts, et que cependant ChIldebert pût avoir fréquemment de ses nouvelles et recourir à ses avis.

Cette terre était située non loin de Rennes, sur la rivière de Sèche, dans un lieu qu'on nomme aujourd'hui Saint-Armel-des-Boschaux.

CHAPTER VI

the living room of Saint Armel at the court of King Childebert and wonders that there opera.

The attachment showed the Childebert Breton monks could make them lose the delights he had tasted souvenirdes in retirement. Despite the veneration with which they were subjected, their souls was sometimes painfully affected, for scenes that were happening before their eyes were often slightly consistent with the Gospel morality. In the entourage the Frankish kings is still not practicing humility and meekness, the license it gave Occasionally free rein. We can understand that perfectly accustomed to meditation and religious àlamortificalion do not feel comfortable with a clan middle so little related to their tastes. They resolved to leave the court, and after a few months stay in Paris, the king They expressed the desire to go return to their cells. Childebert realized that his Palace was not a monastery, that men crucified to the world could live with floods. He did not put no obstacle to their departure. The cenobites therefore resumed the path of solitude. Some returned to Plou-Arzel, several established themselves in various districts of Brittany, others preferred to remain on the areas of King of Paris and will build hermitages in land that the prince had given them.

Two reasons Childebert determined to Celtic concession, provide the means to conduct religious the kind of life that suited them, and subtract even for a time in the persecution of Canao.

Armel alone did not obtain permission to leave the court. The monarch had recognized the wisdom of his el decisions enjoyed his extreme caution clans business; He would on no account be deprived of services. Force was therefore to leave the Holy Father leave without him his disciples. These hearts that loved each other in God did not escape the pain of separation, but setting above their eyes, They subject to the will of the Lord assured find in heaven consumption of Christian friendship.

Armel remained nearly seven years in court. Its intimacy with the king further increased after the start his companions. Blessed was like The usual advice before the prince, he became In addition, a secretary. To fill this office, it had to resort to the clergy and monks. The Frankish warriors, indeed, get along better handle the Framee qu'à'tenir the pen, and as to the intellectual atmosphere that enveloped Paris and then Gaul, it will suffice for us to get an idea to listen to complaints of Gregory painful detours. "La. culture of Humanities and Sciences liberal decays, perishes even said it in the cities Gaul, in the middle of the virtues and crimes. The barbarians engaged in their ferocity and their kings fureur.Les churches are in turn enriched and robbed, and it is not found any clever grammarian in art dialectic undertake to describe these things either in prose or in verse. A lot men groan. Woe to the present day! cry - they, the study of letters among us and died can not meet anyone who can tell in the facts of his writing now. "

Armel's role was not as bright as the bishop Germain, cju'Il knew in Paris, and was Richelieu as of this time. This prelate, while keeping the religious habits, was not a less poor and small; following historians it took his rank at court, and his rank was the first. Its attitude, it is said, commanded respect, He was knowledge of men and knew they impose, the cause or maintain, at this time barbarism, he was the representative of science, mind, fine arts, of everything that is great and noble on earth it was mostly the representative of God.

Armel's situation was more modest, as it suited to a simple monk. We do not see point to attend the meetings of the Franks, taking part in the great council of the nation, yet its influence, have been more humble, was not less real. If we had to paint the saint the period of his life, we would like to represent him before the king donated a room Spa, Childebert talking with the affairs of the State, giving its opinion, diverting may - be the storm rumbling of a head, finally inspiring Prince messages to other Frankish kings, its brothers or nephews.

He enjoyed the favor, igniting point the heart ' Armel. From his youth, humility was the subject of her choice, she was the companion of all his life. He never took advantage of the king's confidence, or the repeated testimonies of affection he received. Fulfilled his duties, he returned in the dark; after serving the princes of the earth, He returned in haste to fulfill his duties to the King of Heaven.

Although he sought constantly to escape the eyes of men, it was not unknown poor and the suffering souls. Compassion exerted on all the miseries He used to relieve the credit he had with God. So everywhere the sick came in droves, or were made at his feet, to recommend themselves to his prayers and receive their healing. "

He went one day to the church of the Holy Apostles, near the palace. A paralytic was on his passage and asked for alms. Blessed had neither gold nor silver, but it was charity, treasure than all the riches of the earth. Seeing this unfortunate crippled in every limb, He was moved with compassion. "In the name of Jesus Christ crucified, he said, get up and walk. "The paralytic rose immediately, and its members recovered flexibility and agility!

This miracle took place in the seventh year of stay Armel at the court of Childebert. Some authors even claim that they came over the king's presence and Prince Judual.

A blind man in the neighborhood heard about this prodigy, he ran to find the saint. Having prostrated at his feet, he implored him with tears of his restore sight. Struck by the confidence of the pious man, Armel asked a few moments, he spread Then hand over the head of the unfortunate and made him the sign of the cross on the eyes. At the moment the blind man was healed. "

These striking marks of the sanctity of the Armel made the king so much that he could not bring himself to part with it. Several times already had the monk Childebert asked permission to retire; prinae but begged him to stay still. But the nostalgia of loneliness seized more more Armel; He envied the happiness of his disciples. Against their will from the middle of the noisy world and turbulent, they could at least move away promptly. The saint is beginning to be feel overwhelmed with disgust, if He had the esteem and respect for officers of the palace, he found also in the entourage of the king of men perverse and jealous of the favor he enjoyed. Ondit well as two courtiers, taken seriously by King, according to the notice of Armel, who had opposed their exactions, resolved to lose. They tried to poison him, but their odious attempt was discovered, they were obliged to take flight to escape the vengeance of the king angry. One escaped and the other was taken by the soldiers sent in pursuit, and suffered the punishment for his criminal enterprise.

This event and the reasons we have given above Armel carried to increase its authorities for permission to leave.

Finally Childebert feared opposing the will God and incurring his wrath if he kept longer the blessed. He consented at the outset Armel, but at the same time he took action that their separation was not complete.

Kon-more was still master of much of Brittany, where he was held by the credit Ultrogolhe of the wife of Childebert, to the detriment of Judual his nephew. However the latter, if they were not come into possession of his dominions, had not been abandoned by the king of the Franks, and waiting a favorable opportunity to return to his homeland '. The two princes, wanting to show their attachment to the servant of God, made him DNN, by mutual agreement, a vast expanse of land, half distance from Paris to the country Leon, that the holy hermit was established there in accordance with his tastes, and yet could Childebert have frequently from him and use his opinion.

This land was located not far from Rennes, the Dry River, a place now called Saint-Armel-des-Boschaux.

CHAPTER VII

Du retour de saint Armel en Bretagne et de son passage en Touraine.

Armel prit congé du roi et se mit en route pour l'Armorique. Quel fut l'itinéraire suivi par le saint voyageur dans son retour vers sa patrie d'adoption ? Une ancienne tradition qui subsiste en diverses localités du diocèse de Tours, nous fournit à ce sujet quelques données intéressantes et précieuses. Au palais des Thermes aboutissait une voie mIlitaire jadis construite par les Romains et passant par Orléans et Autun (Genabum el Augustodunum) : suivant la tradition dont nous parlons, tradition confirmée par des monuments respectables et dignes de foi, saint Armel, on quittant Paris, se dirigea par cette route vers Orléans ; Il suivit ensuite le cours de la Loire jusqu'à trois lieues à peu près en amont de la vIlle de Tours, à l'endroit où se trouve actuellement le bourg de Montlouis; puis Il entra dans fintéiïeur des terres pour prendre le chemin de l'Armorique. Il se serait arrêté sur sa route en quelques endroits afin d'y prêcher l'ÉvangIle à des populations encore païennes. La dévotion conservée à saint Armel sur divers points de la Touraine, tels que Montlouis, que nous venons de citer, Crotelles et Bcaumont-la-Ronce, vient à l'appui de cette tradition et semble être la trace ineffaçable laissée par chaque élape de l'homme de Dieu.

Chose étonnante et digne de toute notre attention, les savants seuls connaissent d'une manière à peu près certaine les traces du passage de César et de ses légions à travers la Gaule; la multitude les ignore ; et pourtant César nous a laissé des Commentaires où sont décrites minutieusement et avec complaisances ses expéditions dans cette contrée ; ses soldats ont fait des travaux gigantesques, remué profondément et sur tous les points le sol de notre pays. Or voici qu'un moine, qui a voulu vivre obscur et caché, entreprend un long voyage à travers des populations inconnues ; et nous pouvons le suivre , pour ainsi dire, pas à pas dans sa marche. C'est que les peuples ne se trompent guère sur le mérite des hommes qui passent au mIlieu d'eux; le souvenir des conquérants et de leurs dévastations demeure gravé dans les esprits par la crainte; la trace des saints, conservée par l'amour, est plus durable : la mémoire de leurs bienfaits, recueIllie d'âge en âge, se transmet à leurs générations, accompagnée de pieux et touchants détaIls, vivants témoignages de leur action sur les âmes.

L'endroit cependant où saint Armel paraît s'être arrêté le plus longtemps à son passage clans la Touraine est le bourg de Beaumont-la-Ronce, situé dans je nord de celte province. En traversant la Touraine, dit expressément l'ancien bréviaire du diocèse de Tours, le saint guérit beaucoup de malades, surtout dans un bourg où l'on éleva plus tard une église devenue célèbre par la dévotion des peuples et par les miracles qui s'y sont opérés. Il est certain que le Heu dont Il est ici question n'est autre que le bourg de Beaumont-la-Ronce, où, de temps immémorial, on trouve en effet une chapelle dédiée à saint Armel et fréquentée encore de nos jours par de nombreux pèlerins. A l'appui de cette assertion, une ancienne chronique nous apprend que le bienheureux, s'étant détourné du cours de la Loire, s'arrêta dans un heu rempli de ronces.

Nous possédons en outre un Abrégé de la vie de saint Armel, en vers , dans lequel on nous assure comme une chose parfaitement certaine , qu'Armel, traversant la Touraine, résolut de ne pas continuer sa route, du moins immédiatement. Il choisit pour sa demeure, toujours d'après la même Vie, "un bois inhabitable ," dans le lieu appelé maintenant Beaumont-la-Ronce '.

Il y vécut pendant un certain temps, dans une retraite profonde, ne sortant de la grotte qui lui servait d'asIle que pour annoncer la parole de Dieu. Il s'efforçait surtout de cacher à tous le pouvoir qu'Il possédait d'opérer des miracles. Il ne put néanmoins en dérober longtemps la connaissance à ceux qui l'approchaient, et bientôt une foule de malades et d'infirmes vinrent implorer son secours. La charité qui embrasait le coeur d'Armel triomphait de ses répugnances; Il invoquait le nom du Seigneur, imposait les mains sur les malades et leur rendait la santé.

Son nom devint par là promptement célèbre dans la contrée ; la lumière de sa sainteté répandit dans ce canton éloigné de la Touraine le même éclat qu'à Plou-Arzel et dans le palais du roi des Francs.

Pour échapper aux honneurs qu'on lui rendait, Armel se remit en route pour la Bretagne. Mais, nous dit le naïf historien, "Plus Il fuit la gloire, et plus Dieu la fait voir." La renommée de ses miracles le précédait ; les habitants des vIlles et des campagnes accouraient à sa rencontre "pour admirer en lui le céleste pouvoir».

On jetait des fleurs et des rameaux de verdure sur le chemin où Il devait passer ; on ramassait précieument les objets sur lesquels Il avait marché , et on les appliquait sur les malades, comme un remède à leurs douleurs. Ceux qui pouvaient toucher sa robe s'estimaient heureux ; le contact de ses vêtements était regardé comme une insigne faveur.

De telles démonstrations, un enthousiasme si marqué affligeaient le coeur du serviteur de Dieu ; Ils ne l'empêchaient point cependant de prier pour les infirmes qu'on lui amenait; Il faisait sur eux, suivant sa coutume, le signe de la croix, et les renvoyait guéris'.

Il traversa ainsi la Touraine et l'Anjou, où nous retrouvons des signes de son passage à Soucelles, paroisse dont Il est resté le patron.

Etant arrivé sur le territoire de Rennes , Il entra dans un vIllage dont les habitants manquaient d'eau. Armel prit en pitié leur détresse; Il planta en terre son bâton et se mit à prier. Son oraison terminée , Il retira le bâton du sol où Il était enfoncé ; aussitôt Il en jaIllit une source d'eau vive, qui depuis n'a jamais cessé de couler. On nomme encore aujourd'hui cette fontaine la fontaine de Saint-Armel.

Lorsqu'Il eut atteint les terres qui lui avaient été cédées, son premier soin fut de se bâtir un ermitage avec un oratoire. Il se proposait d'y vivre seul, occupé à la prière et à la contemplation ; mais plusieurs clercs, attirés par sa réputation , vinrent se placer sous sa conduite; Il se trouva donc une seconde fois à la tête d'une petite communauté. Elle grandit dans la suite et devint un véritable monastère ; de là le nom de Mouslier que ce lieu a porté depuis longtemps'. Le père Albert le Grand nous dit qu'Armel et ses nouveaux disciples y vivaient "des aumônes et charités que les fidèles du voisinage leur faisaient, et qu'en récompense Ils les instruisaient et les confirmaient en la foi par leurs prédications".

L'existence du saint abbé ressemblait donc à celle qu'Il avait menée au mIlieu de ses premiers disciples. Il pratiquait les mêmes vertus, s'adonnait aux mêmes occupations ; on remarque seulement qu'Il se livrait aux. exercices d'une pénitence plus rigoureuse encore.

Il avait fait de la pénitence, en effet, une partie essentielle de sa vie. A mesure qu'Il avançait en âge, Il aspirait à une plus haute perfection; les fautes inévitables à la faiblesse humaine, si légères qu'elles fussent, prenaient à ses yeux de graves proportions; Il les pleurait amèrement, et se vengeait sur sa chair innocente. Le corps, pour lui, était un ennemi qu'Il fallait châtier chaque jour, car chaque jour Il se révolte et secoue ses chaînes. Membre vivant du corps mystique de Jésus-Christ, Armel voulait aussi, à l'exemple de l'Apôtre, accomplir dans sa chair ce qui manquait à la-passion du Sauveur '. Telle, du reste, nous apparaît la vie de tous les prédestinés ; le Calvaire est toujours dressé devant eux, une voix crie sans cesse à leurs oreIlles : "Crucifiez ! crucifiez !" Et le crucifiement s'opère, la passion continue, et elle se prolongera tant qu'Il y aura des saints sur la terre, c'est-à-dire jusqu'à la consommation des siècles.

A cette époque de la vie d'Armel se rattache le trait fameux dont le souvenir est resté inséparable de son nom. Quand Il vint se fixer dans la contrée, un dragon d'une grosseur monstrueuse, et qui avait établi son repaire sur les bords de la Sèche, exerçait d'affreux ravages dans le pays. Son haleine brûlante et empoisonnée suffisait pour terrasser ceux qui passaient à sa portée. Ces malheureux périssaient dans d'atroces souffrances. La terreur régnait partout, personne n'osait se présenter pour combattre l'horrible bête. On eut recours à Armel. Les habitants , consternés, accourent en foule auprès de lui : "Père, lui disent-Ils, nous savons que le fléau qui nous afflige est une juste punition de nos péchés; mais vos prières, ô homme de Dieu, sont toujours exaucées, vous avez déjà opéré mIlle prodiges, ayez pitié de nous. Mes frères, répond le saint, revenez sincèrement ii Dieu, faites pénitence, et sans aucun doute vous serez délivrés."

Quelques jours se passent; de nouvelles instances sont faites auprès d'Armel. Le bienheureux, à la fin, se laisse attendrir ; Il promet de mettre un terme à cette calamité. Le lendemain donc, après avoir célébré le saint sacrifice de la messe, laissant tout le peuple prosterné et en prière, Il quitte l'autel, encore revêtu de ses ornements sacerdotaux, et marche hardiment à la rencontre de l'ennemi. Parvenu au lieu de sa retraite, Il lui ordonne impérieusement de sortir. Le dragon, à la vue de l'homme de Dieu, reconnaît son maître et devient docIle comme un agneau; Il sort de sa caverne, baissant la tête à la façon d'un coupable prêt à subir son châtiment. Armel lui jette son étole autour du cou, et, le tenant ainsi enchaîné, Il le traîne jusqu'au sommet d'une colline voisine. Là, Il le précipite dans la rivière, et le monstre périt au mIlieu des eaux.

En mémoire de ce prodige, le sentier par lequel le saint avait traîné le dragon demeura sec et aride, et la colline où le fait se passa porta le nom de Saint-Armel. De là aussi vient l'usage traditionnel de représenter le bienheureux revêtu d'une étole par-dessus sa robe de moine, et tenant le dragon enchaîné sous ses pieds. Ce miracle est rapporté par plusieurs historiens et consigné dans l'office de presque tous les anciens diocèses de Bretagne '. Néan moins quelques auteurs, entre autres dom Lobineau-, en ont contesté la réalité. Les critiques ont vu dans le dragon l'image du serpent infernal, qui n'était point entièrement chassé de ces contrées, livrées encore en grande partie aux superstitions druidiques. Selon eux, Armel vainqueur du serpent n'est autre qu'Armel vainqueur de l'idolâtrie; et, en le représentant avec le dragon enchaîné, on a voulu exprimer les triomphes qu'Il a remportés sur le démon par la parole évangélique.

Sans doute, la fable s'est mêlée quelquefois à la réalité dans les récits de la vie des saints ; l'imagination, comme le fait observer très justementM. deMonlalembert dans les Moines d'Occident, s'est alliée à la tradition authentique, pour l'altérer ou la remplacer. Aussi l'Église n'oblige-1-elle de croire à aucun des prodiges, même les mieux avérés, que l'on trouve racontés dans les légendes. Mais quand ces faits sont rapportés par des auteurs graves et dignes de foi, elle les recommande à l'admiration des chrétiens, comme une preuve de la fidélité des promesses de Celui qui a dit de lui-même "qu'Il était admirable clans ses saints" ' ; et aIlleurs : "Celui qui croit en moi fera aussi des prodiges plus grands que les miens"."

Quant à la légende de saint Armel en particulier, ceux qui n'y veulent voir qu'un symbole s'appuient sur cette raison qu'Il n'existe point en Bretagne de dragons ni de serpents monstrueux. Peut-être ; mais Dieu, pour exercer ses vengeances ou faire éclater la sainteté de ses serviteurs, n'a-t-Il pas suscité parfois de ces êtres extraordinaires dans des pays où Ils étaient inconnus ?

Ne nous étonnons pas non plus de la puissance exercée par les saints sur la nature animée. Avant la chute, tout dans la création n'était qu'amour et harmonie; les êtres inférieurs obéissaient aux supérieurs ; aucune voix dans l'univers ne rompait l'ordre de ce poème grandiose, aucune note discordante no troublait ce sublime concert. Voyez l'admirable spectacle décrit au commencement du livre de la Genèse : le premier homme fait comparaître les animaux devant lui, Il leur impose des noms ; Adam et Eve vivent tranquIllement dans le paradis, au mIlieu de toutes les créatures qui leur sont soumises.

Le même fait se représente pour les saints ; tous les anciens auteurs qui nous rapportent les légendes où ces prodiges sont relatés, sont unanimes pour en convenir. Par les rigueurs de la pénitence et la pureté de leur vie, les saints ont reconquis l'innocence primitive, et Dieu leur a rendu l'empire surnaturel exercé par nos premiers parents sur les animaux de la création. "La rage des bêtes féroces, dit un ancien auteur, obéit à celui qui mène la vie des anges, comme elle obéissait à nos premiers parents avant leur chute." — "Faut-Il s'étonner, s'écrie le vénérable Bède, si celui qui obéit loyalement et fidèlement au Créateur de l'univers, voit à son tour les créatures obéir à ses ordres et à ses voeux?" — "Aussi voyons-nous, dit encore M. de Montalembert, les élus de Dieu aller sans crainte à la rencontre des bêtes sauvages, leur imposer leurs volontés et les rendre soumis, comme deux mIlle ans auparavant, dans les solitudes de l'idumée, le Seigneur luimême l'avait promis au Juste, réconcIlié avec lui."

CHAPTER VII

the return of Saint Armel of Brittany and its passage Touraine.

Armel took leave of the king and set off for Armorica. What was the route taken by the Holy traveler in his return to his adopted country? An ancient tradition that survives in various localities of the diocese of Tours, we provide related some interesting and valuable. To Palais des Thermes led a military way once built by the Romans and through Orleans, and Autun (Genabum Augustodunum el): the tradition we are talking about tradition confirmed by respectable and worthy of monuments Faith, St. Armel, we left Paris, went through the road to Orleans; He then followed the course of Loire up to three miles or less upstream the city of Tours, where is now the town of Montlouis and then he went fintéiïeur in land to make their way to Brittany. He stopped on his way in a few places to preach the gospel to people still pagan. Devotion to St. conserved Armel on various points of Touraine, such as Montlouis, just quoted, and Crotelles Beaumont-la-Ronce, just to support this tradition and seems to be the indelible mark left by elap each of the man of God.

Surprisingly and worthy of our attention, scientists only know one way or less almost certain evidence of the passage of Caesar and his legions across Gaul and the multitude unknown, and yet Caesar has left us comments which are described carefully and with complacency shipments in this country; its soldiers have made gigantic works, stirred deeply and at every point of our soil countries. Now here is a monk who wanted to live obscure and hidden, is undertaking a long journey through unknown people, and we can follow so to speak, step by step in his progress. Is that people do not make mistakes on the merit of men who pass among them, the memory conquerors and their devastation remains etched in the minds of the fear of the trace saints, preserved by love, is more durable: the memory of their benefits, collected from age to age, is forward to their generations, accompanied by pious and tap Details, live evidence of their Action souls.

The place where Saint Armel, however, appears to have stopped as long as it passes clans Touraine is the town of Beaumont-la-Ronce, located in I north of this province. Crossing the Touraine expressly the old breviary of the Diocese of Tours, the saint cured many patients, especially in a town where they raised a church later became famous for the devotion of the people and the miracles that have taken place there. It is certain that the Er This is about none other than the town of Beaumont-la-Ronce, where from time immemorial, there are Indeed, a chapel dedicated to Saint Armel and popular to this day by many pilgrims. In support of this assertion, an ancient chronicle tells us that the blessed, having diverted the course of the Loire, stopped in hours full of thorns.

We also have an Abstract of the life of Saint Armel, in verse, in which we are assured as a thing perfectly certain, Armel, through the Touraine, resolved not to continue his way, at least immediately. He chose his home, again according to the same life, "a wood uninhabitable, "the place now called Beaumont-la-Ronce '.

He lived there for a while, in a very retired, not out of the cave which served asylum to announce that the word of God. It especially trying to hide all the power he had to work miracles. He could not however to steal long knowledge to those who approached, and soon a crowd of sick and infirm came to implore his aid. Charity which burned in the heart of its triumph Armel repugnance, he invoked the name of the Lord laid his hands on the sick and made their health.

His name became famous through the expeditious in the country, in light of his holiness spread in the remote township of the same Touraine brightness as Plou-Arzel and the palace of the king of Francs.

To escape the honors that he made, Armel set off again for Brittany. But we said the naive historian, "the more the glory fled, and more God shows. "The fame of his miracles predecessor, the inhabitants of urban and rural flocked to meet him "to see him the heavenly power. "

They threw flowers and boughs of greenery on the path where it should go, we picked précieument the objects on which he had walked, and applied them on the sick, as a remedy for their pain. Those who could touch her dress were glad, and the contact of his clothes was regarded as a great favor.

Such demonstrations, an enthusiastic if marked afflicted the heart of the servant of God, they did not prevent, however, to pray for the infirm that he brought, he was on them, according his custom, the sign of the cross, and returned cured '.

He crossed and the Touraine and Anjou, where we find signs of its passage Soucelles, parish which is still the boss.

Having arrived in the territory of Rennes, he entered 2 in a village whose inhabitants lacked water. Armel took pity on their distress He planted in down his stick and began to pray. Her prayer ended, He took the stick from the ground where he was buried; He immediately causing a spring of living water, which has never stopped flowing. Called still this fountain fountain Saint-Armel.

When he reached the land that had been transferred, his first care was to build a chapel with an oratory. He intended to live alone, busy with prayer and contemplation, but several scholars, attracted by its reputation, came to place under his leadership, he found himself a second time at the head of a small community. It grows in the following and became a real monastery, hence the name of this place has Mouslier worn long '. Father Albert the Great Armel and says his new disciples to lived "alms and charity of the faithful their neighbors were doing, and that they reward the instructed and confirmed in faith by their preaching. "

The existence of the holy abbot thus resembles He had conducted among his first disciples. He practiced the same virtues, was engaged to same occupations, we note only that it is delivered to. exercises a more rigorous penance again.

He had done penance, in fact, part most of his life. As he grew older, He aspired to a higher perfection, the mistakes inevitable human weakness, so light that they were, in his eyes took serious proportions; He wept bitterly, and took revenge on his flesh innocent. The body, for him, that he was an enemy should punish every day because every day he rebelled and shakes his chains. Living member of the body mystical Christ, Armel also wanted to the example of the Apostle, in the flesh to accomplish what lacked the passion of Christ-'. This, however, appears to us the lives of all the elect; Calvary is always drawn to them, a voice cries constantly in their ears: "Crucify him! crucify him!" And the crucifixion takes place, the passion continues, and will continue as long as there are saints on earth, that is to say until the end of time.

At this time of life is related to the Armel famous line, the memory remained inseparable its name. When he came to settle in the country, a dragon of a monstrous size, and had established his lair on the banks of the dryer, exercised frightful havoc in the country. Breath hot and poisonous enough to defeat those passing within reach. These unfortunates perished in agony. Terror reigned everywhere, no one dared come to fight the horrible beast. We had recourse to Armel. The residents, dismayed, rushed in crowds to him: "Father, they say, we know that the scourge afflicts us is a just punishment for our sins; but your prayers, O man of God, are still answered, you have already made a thousand wonders, have mercy on us. My brothers, says the saint, return sincerely ii God, repent, and without no doubt you will be issued. "

A few days pass, new instances are made from Armel. Blessed, in the end relented, He promises to put an end to this calamity. The next day, after celebrating the Holy Sacrifice of the Mass, leaving all the people prostrate in prayer, he left the altar, still dressed in his vestments, and walk boldly to meet the enemy. Reached the place of his retreat, he ordered him imperiously out. The dragon, at the sight of the man of God, recognizes his master and become as docile as a Lamb He leaves his cave, looking down at like a guilty ready to undergo his punishment. Armel throws his stole around his neck and, holding and chained, he dragged to the top of a nearby hill. There, he drowned in the river, and the monster perished in the waters.

In memory of this miracle, the path by which the saint had dragged the dragon remained dry and arid, and the hill where the fact happened was known as Saint-Armel. There is also the traditional use to represent the blessed wearing a scarf over his monk's robe, holding the dragon shackled his feet. This miracle is related by many historians and recorded in the Office of almost all the former dioceses of Britain '. Nevertheless least some authors, among others Lobineau-dom, challenged by reality. Critics have seen in the dragon image of the infernal serpent, which was not entirely expelled from these lands, yet delivered in large part to Druidic superstitions. According to them, Armel of the snake is another winner Armel winner of idolatry, and the representative with the dragon in chains, we wanted to express He has won triumphs over the devil by Word of God.

No doubt the story was sometimes mixed with the reality in the stories of the lives of saints, the imagination, as noted very justementM. deMonlalembert the Monks of the West, has joined forces with the authentic tradition, to alter or replace it. As the Church-a requirement to believe in it any wonders, even the best proven, found told in the legends. But when these facts are reported by authors of serious and credible, it recommend them to the admiration of Christians, as proof of the faithfulness of the promises of Him who said of himself "He was wonderful his clan saints "', and elsewhere:" Whoever believes in me will also wonders greater than mine "."

As for the legend of Saint Armel in particular, those who do want to see a symbol based on this point because there is in Britain dragon or snake monster. Perhaps; but God, for vengeance or to exercise its shatter the sanctity of his servants, did not it does sometimes caused these extraordinary beings in countries where they were unknown?

No wonder no power exerted by the saints of animated nature. Before the fall, everything in creation was love and harmony, and the inferior obedience to superiors, and no voice in the universe broke order of this great poem, no discordant note No. disturbed the sublime concert. See the wonderful spectacle describes the beginning of the book of Genesis, the first man made the animals appear before him, he requires them names, Adam and Eve quietly living in paradise in the middle of all creatures before them.

The same fact is represented for the saints, all the ancient writers who tell us the legends where such wonders are related, are unanimous in agree. By the rigors of penance and purity of their lives, the Saints regained the innocence primitive, and God made the empire supernatural exercised by our first parents in animals creation. "The rage of wild beasts, says a former author follows the one leading the life of angels, as she obeyed our first parents before their fall. "-" Is it any wonder, exclaims the venerable Bede, if honestly and faithfully obeying the Creator of the universe, seen in turn creatures obey his orders and his wishes? "- "As we see, says M. de Montalembert, the elect of God go without fear to encounter wild animals, imposing their will and make them subject as two thousand years ago, in the wilderness of Edom, the Lord promised luimême exactly reconciled with him. "

CHAPTER VIII

De l'apostolat de saint Armel en Bretagne.

Les miracles que nous venons de rapporter et ceux qui signalèrent le nouveau séjour d'Armel en Bretagne, augmentèrent encore sa renommée; des multitudes sans cesse renaissantes affluaient vers son monastère. L'humIlité du saint homme en fut alarmée; le moine qui, pour servir Dieu librement, avait abandonné sa famIlle et ses amis, le conseIller royal qui avait traversé sans souIllures les orages et la corruption d'une cour semi-barbare, craignit le poison de la vaine gloire. Dans l'intention de se faire oublier, Il résolut de s'éloigner pour un temps '.,

Quelques-uns de ses ancieus disciples, après l'avoir quitté, s'étaient établis dans divers cantons de la Bretagne. Armel avait conservé précieusement leur souvenir; Il souhaita de les revoir. Les désirs de son coeur se trouvant d'accord avec ses sentiments d'humIlité, Il reprit le bâton du voyageur et partit pour aller les visiter.

Combien ces rencontres furent touchantes, de quelle joie ineffable furent inondés le maître et les disciples en se revoyant après une longue séparation, nous n'entreprendrons point de le décrire. Nous ne possédons aucun document sur ces entrevues; mais nous pouvons aisément nous figurer quelle fut la conversation de ces hommes voués à la pénitence ; Ils oublièrent certainement la terre, pour ne s'entretenir que des espérances éternelles.

Les visites d'Armel à ses disciples eurent un autre résultat; elles déterminèrent une nouvelle phase, dans sa vie. En parcourant ces vastes contrées, Il s'aperçut que l'idolâtrie régnait encore sur un grand nombre de points. Le culte druidique, nous l'avons déjà remarqué, avait fait de l'Armorique son refuge; l'empire de Satan s'y était tellement fortifié, que tous les efforts tentés jusqu'alors n'avaient pu le détruire entièrement.

Les missionnaires venus de Tours et du Mans d'un côté, les émigrés bretons de l'autre, y avaient, Il est vrai, fondé des chrétientés florissantes. Dès le Il1e siècle, saint Clair avait établi à Nantes la religion chrétienne ; certains historiens font même remonter sa mission jusqu'aux temps apostoliques, prétendant qu'Il fut envoyé par saint Lin, successeur de saint Pierre, pour prêcher la foi de Jésus-Christ clans l'Armorique. Ses Actes ne tranchent pas la question ; Ils nous disent simplement qu'Il vint, envoyé par le pontife romain, qui lui avait donné un des clous avec lesquels saint Pierre avait été attaché à la croix. Selon ces mêmes auteurs, Drennalus, disciple de Joseph d'Arimathie, fondait pendant ce temps à Coz-Gueaudet l'évêché de Lexobie, qui depuis fut transféré à Tréguier.

Au mIlieu du iv° siècle, de nouveaux sièges épiscopaux s'élèvent : saint Paterne, premier évêque do Vannes, et saint Corentin, premier évêque de Quimper, èvangélisent ces deux vIlles; Ils y affermissent dans la foi les nouveaux convertis. A la fin du v° siècle, un moine-évêque, saint Brieuc, bâtit un monastère autour duquel se fonde une vIlle chrétienne qui porte son nom.

D'autres lieux encore avaient reçu la lumière évangélique, apportée par des apôtres zélés. Mais, si ces derniers avaient réussi à implanter dans presque toutes les cités bretonnes le culte du vrai Dieu, Ils avaient rencontré dans les campagnes une résistance opiniâtre. Les druides, sentant leur influence diminuer de jour en jour, excitaient les populations contre les prédicateurs d'une religion qui détruisait leur pouvoir. Les bardes s'étaient faits les alliés des druides. Ils avaient conservé tout leur prestige aux yeux du peuple; Ils s'en servaient pour s'opposer à la propagation du christianisme, lançaient des malédictions contre ceux qui l'embrassaient, et éclataient en prophéties menaçantes. Le paganisme donc tenait bon, et ne reculait que pas à pas.

A la vue de tant d'âmes gémissant sous la servitude du démon, le coeur d'Armel fut percé d'une amère douleur. Une vocation nouvelle se révéla à lui ; jusqu'alors, bien qu'Il eût maintes fois prêché l'EvangIle, Il avait été plutôt moine qu'apôtre, cherchant avant tout le sIlence et l'obscurité; mais au spectacle de ces régions ravagées par le monstre de l'erreur, Il comprit que sa mission n'était point finie, qu'Il devait travaIller de toutes ses forces à étendre le règne de Dieu.

La moisson qui s'offrait à lui était grande, et les ouvriers peu nombreux. Quelques nouveaux apôtres paraissaient ou allaient surgir. Paul de Léon se rendait à Paris pour y recevoir la consécration épiscopale, Samson bâtissait son monastère de Dol, GIldas le Sage parcourait le pays des Vénôtes en prêchant l'ÉvangIle; toutefois l'armée du Christ était bien petite, en comparaison des conquêtes qu'Il restait à faire. Aussi quand fArmel, en contemplant ce vaste champ couvert d'épis déjà mûrs, entendit la voix qui parle au coeur de tous les apôtres : "Qui enverrai-je?" un saint frémissement s'empara de lui, les scrupules de sa modestie furent vaincus. A la voix divine qui l'interrogeait, Il répondit sans hésiter : "Me voici."

Il n'a plus la vigueur de ses jeunes années, ses forces sont usées par les veIlles et les austérités. Qu'importe ? les ardeurs de son zèle vont lui donner une autre jeunesse; Il trouve des forces nouvelles dans la charité qui l'embrase. Il part comme le guerrier de l'Écriture, marchant dans la plénitude de son courage, semant sur ses pas la parole divine. Ses travaux, au dire des Bollandisles, furent immenses, et-son activité infatigable. On le vit parcourant les campagnes, instruisant, les infidèles, brisant les idoles, bâtissant des églises, portant partout la bénédiction du nom de Jésus-Christ.

Le succès de sa prédication fut prodigieux; les païens se convertirent on foule et embrassèrent la religion chrétienne . C'est pourquoi saint Armel a toujours été regardé comme un des principaux apôtres de la Bretagne. Les anciens historiens de ce pays célèbrent à F envi les travaux de son zèle et les triomphes de sa charité apostolique.

Il serait d'aIlleurs facIle do le suivre clans ses courses à travers la contrée. Un principe de la sainte liturgie qui, dans les premiers siècles, n'admettait pas d'exceptions, nous prête un secours d'une incontestable valeur. Autrefois on n'élevait des autels et des églises en l'honneur d'un martyr ou d'un confesseur que dans les endroits consacrés par la naissance, le séjour, le passage, un miracle ou la mort de ce saint". La même règle a été suivie pour les noms donnés aux vIlles et aux vIllages. Guidés par cette observation générale, nous pouvons aisément connaître les principales localités qui ont été les témoins de l'apostolat du moine cambrien. Ici c'est un hameau qui garde sa trace; là c'est un vIllage qui possède une chapelle élevée en son honneur; un bourg, dont le nom rappelle son souvenir. Le nom d'Armel se retrouve constamment avec ses variantes dans les diocèses de Rennes, de Vannes, de Saint-Brieuc, attestant le passage du saint et la reconnaissance des populations qu'Il a converties.

Un des centres principaux de sa prédication paraît avoir été un canton situé dans le pays des Vénètes. Il y bâtit un oratoire semblable à celui des Boschaux, et autour duquel s'élevèrent bientôt de nombreuses habitations ; ce fut le berceau de la vIlle actuelle de Ploërmel, dont les habitants regardent le saint non seulement comme leur patron, mais aussi comme le fondateur de leur cité.

Armel, dans ses courses à travers le comté de Vannes, dut rencontrer GIldas le Sage, son compatriote et peut-être son ancien condisciple. Il est vraisemblable qu'évangélisant la même contrée, les deux apôtres eurent des relations assez fréquentes. Il existait, en effet,' jadis un prieuré en l'honneur de saint Armel, à Sarzeau, non loin de la célèbre abbaye de Rhuys, fondée, disait la légende, par le roi Grallon, et que le comte Waroch avait donnée à saint GIldas. De plus, jusqu'en789, les religieux de ce monastère n'ont jamais cessé de témoigner de leur vénération particulière pour le glorieux ami de leur père. N'y a-t-Il pas dans ces deux circonstances une sorte de preuve des rapports affectueux qu'auraient entretenus ensemble ces deux grands serviteurs de Dieu' ?

Quant à saint Armel, ses succès s'expliquent parfaitement. Dans toute sa personne, Il était une reproduction vivante de la personne de Jésus - Christ. Sa vie antérieure l'avait merveIlleusement préparé à prêcher une religion qui prescrit le sacrifice. Il ne suffit pas à l'apôtre d'exposer au monde les sublimes enseignements de la foi : la parole n'est point le dernier mot de la puissance évangélique ; elle n'est que le premier rayon dans le prédicateur; la lumière du Verbe, selon la pensée d'un orateur célèbre de notre temps ', n'est à son midi, ne se manifeste entièrement que par les actions. "Que votre lumière, dit le Sauveur, luise devant les hommes, et qu'Ils voient l'excellence de vos oeuvres '."

Armel possédait éminemment cette qualité qui complète l'apôtre ; Il prêchait la vérité, et Il laissait voir à tous la candeur et la simplicité de son âme ; Il prêchait la sainteté, et Il apparaissait doux, humble et chaste ; Il prêchait la mortification, et Il se montrait comme une victime vouée à la pénitence et à l'immolation. Le don des miracles, que le bienheureux possédait depuis si longtemps, donnait à son apostolat un prestige plus grandiose. Pour soulever les âmes abaissées vers la matière et les sens, Il est nécessaire de parler à l'imagination, de forcer par là à reconnaître daus l'homme qui apporte la vérité l'agent d'une puissance surnaturelle. Aussi le pouvoir d'opérer des prodiges, pouvoir confié par l'auguste fondateur de notre religion à ses envoyés, estIl la consécration visible et authentique de leur mission.

Armel portait sur son front, rayonnant d'humIlité, l'auréole du thaumaturge, tandis que sa parole ouvrait aux âmes des horizons nouveaux ; ses miracles, les guérisons qui se multipliaient autour de lui, arrachaient à tous cet aveu : "Celui-là est véritablement Yhomme de Dieu." Il rendait la santé aux malades, la vigueur aux paralytiques, la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, la paix et le calme aux possédés du démon. On cite entre ces derniers un homme qui, ayant seulement touché le lit où le saint avait reposé, fut immédiatement délivré de l'esprit malin.

Les vêtements d'Armel possédaient comme autrefois une vertu merveIlleuse; leur contact suffisait pour guérir les maladies les plus invétérées. Une pauvre femme, animée de la môme foi que celle dont Il est parlé dans l'ÉvangIle, s'étaut approchée de lui pendant qu'Il passait, toucha le bord de sa robe et se senlIl à l'instant guérie d'une infirmité secrète dont elle souffrait depuis plusieurs années'.

Des troupes de malheureux et d'infirmes assiégeaient ordinairement les portes do sa demeure. Ils venaient en toute confiance solliciter leur guérison et se recommander à ses prières. Le saint, plein d'une bonté compatissante et toute miséricordieuse, leur distribuait de douces paroles el de sages conseIls, priait pour eux et les renvoyait guéris et soulagés. Ainsi Dieu se plaisait à glorifier son serviteur et à bénir ses travaux". Les fruits de l'apostolat de saint Armel en Bretagne ne furent point éphémères. La semence, qu'Il contribua tant pour sa part à répandre dans cette partie reculée de la'vieIlle Gaule, porta des fruits durables; le germe, une fois développé, devint un arbre fort et vigoureux, dont les branches s'enfoncèrent si profondément dans le sol, qu'aucun ouragan ne le put jamais ébranler. Les Bretons furent peutêtre les derniers des Gaulois à recevoir la foi ; mais celte foi, embrassée si tard, passa à travers douze siècles sans subir aucune altération. Un jour vint, jour de sang et de larmes, où on voulut la leur arracher, où l'impiété, triomphante partout aIlleurs, essaya de s'établir sur cette terre fécondée par les sueurs des prêtres et des moines. Alors on vit un peuple tout entier se lever et soutenir une lutte gigantesque pour défendre la liberté de sa conscience et protéger ses autels. Et si, à la longue, Il fut vaincu par la force matérielle, Il ne fut pas vaincu dans sa foi, demeurée ferme et inébranlable comme la colonne de la vérité. Elle survécut aux persécutions, aux massacres, aux incendies; et, rangés sous la bannière de la croix, les fIls de la Bretagne, en rentrant sous leurs bruyères, crièrent à l'Europe étonnée -. "La puissance qui a triomphé du monde, c'est notre foi '." Puissent-Ils, ces vaIllants enfants de l'Armorique, la conserver à jamais, et dans le cours des âges rester toujours fidèles à leur fièro devise : Malo mori quam foedari ! "Plutôt mourir que perdre l'honneur !"

CHAPTER VIII

of the apostolate of Saint Armel in Britain.

The miracles that we have just reported and those that marked the new Armel stay in Britain, yet his fame increased, multitudes flocked to constantly renewed its monastery. The humility of the holy man was alarmed, the monk, to serve God freely, had abandoned his family and friends, the royal council who had crossed undefiled storms and corruption of a semi-barbarous court, feared the poison of vainglory. With the intention of being forget, he resolved to get away for a while '.,

Some of his disciples ancieus, after left, had settled in various districts of the Britain. Armel had treasured their Remember, He bade them goodbye. The desires of his heart is in agreement with his feelings of humility, he took the stick and left the traveler to visit them.

How these meetings were moved from what joy ineffable were flooded and the master disciples by reviewing after a long separation, we n'entreprendrons point to describe it. We have no record of those interviews, but we can easily include what was the conversation of these men dedicated to penance They certainly forgot the earth, not meet the expectations forever.

Armel visits his disciples had another result, they determined a new phase, in his life. Going through these vast regions, it found that idolatry still prevailed over a large number of points. Druidic worship, we have already noticed, had made his refuge in Armorica; Satan's empire there was so fortified, that all the efforts made so far could not destroy entirely.

The missionaries from Tours and Le Mans one hand, migrants from Brittany on the other, had, It is true, based on successful Christian. From the Il1e century, St. Clair had established religion in Nantes Christian, some historians even trace its mission to apostolic times, claiming He was sent from St. Linus, successor of St. Pierre, to preach the faith of Jesus Christ clans Armorica. His actions do not decide the question, they we simply say that he came, sent by the Roman Pontiff, who had given him one of the highlights with which St. Peter had been attached to the cross. According to these authors, Drennalus, a disciple of Joseph of Arimathea, founded during this time Coz-Gueaudet the bishopric of Lexobie, afterwards transferred to Tréguier.

In the middle of the fourth century, new episcopal sees rise: St. Paterne, the first bishop do Vannes, and St. Corentin, the first bishop of Quimper, evangelize the two cities; They firming faith in the new converts. At the end of the fifth century, a monk-bishop, St. Brieuc, built a monastery around which founded a Christian city that bears his name.

Other places yet received the light Gospel brought by zealous apostles. But if they had successfully implanted in nearly all cities Breton worship the true God, they had met resistance in the countryside stubborn. The druids, sensing their influence diminish by the day, people excited against the preachers of a religion that destroyed their power. Bards had become allies Druids. They had retained their prestige eyes of the people they used it to oppose the spread of Christianity, throwing curses against those who embraced and burst into threatening prophecies. Paganism was therefore good, and only decreased step by step.

At the sight of so many souls groaning under the bondage of the devil's heart was pierced by a Armel bitter pain. A new vocation was revealed to him until then, although he repeatedly preached the Gospel, he was rather less an apostle, seeking above all the silence and darkness, but the show those areas ravaged by the monster of the error, he realized that his mission was not over, he had to work with all his might to extend the kingdom of God.

Harvest before him was great, and laborers are few. Some new apostles appeared or would arise. Paul de Leon went to Paris to receive episcopal consecration, Samson built his monastery at Dol, Gildas the Wise traveled the country in Venot preaching the gospel of Christ, however, the army was very small, compared to the conquests he had to do. So when fArmel, contemplating what broad scope of already mature ears, heard the voice that speaks to the heart of all the apostles, "Who shall I send? "a holy shiver seized He's scruples were overcome his modesty. A divine voice who asked, he answered without hesitation: "Here I am."

He no longer has the vigor of his youth, his forces are worn by vigils and austerities. What then? the ardor of his zeal will give another youth, he found new strength the charity which inflames. He leaves as the Warrior of Scripture, walking in the fullness of his courage, his steps spreading the word of God. His work, according to the Bollandisles were immense, and, his indefatigable activity. He was seen traversing the countryside, instructing, infidels, breaking idols, building churches, with all the blessing the name of Jesus Christ.

The success of his preaching was prodigious, and the pagans were converted on the crowd and embraced Christian religion. This is why St. Armel has always been regarded as one of the leading apostles of Brittany. The ancient historians of this countries celebrate the work environment to F of his zeal and triumphs of his apostolic charity.

It would be easy to do follow their clans races across the country. A principle of sacred liturgy, which in the early centuries, did not admit of exceptions, we prepared a rescue of a unquestionable value. Formerly one raised his altars and churches in honor of a martyr or a confessor in places enshrined in the birth, residence, running, or a miracle death of this saint. "The same rule was followed for the names given to towns and villages. Guided this general observation, we can easily know the main places that were witnesses to the apostolate of the monk Cambrian. Here is a hamlet that keeps track of him, and there is a village which has a chapel erected in his honor, a town whose name recalls his memory. Armel's name is found consistently with variations in the dioceses of Rennes, Vannes, Saint-Brieuc, indicating the passage of the saint and recognition of the people he converted.

One of the main centers of his preaching seems being a township located in the country of the Veneti. He built a chapel similar to Boschaux, and around which soon arose many homes, was the birthplace of the modern city of Ploërmel, whose inhabitants regard the non-saint just as their boss, but also as the founder of their city.

Armel, in his races through county Valves, must meet Gildas the Wise, his compatriot and perhaps his former classmate. There is likely evangelizing the same country, the apostles had two relationships quite common. There was, indeed, 'once a priory in honor of Saint Armel, Sarzeau, not far from the famous Abbey Rhuys, based, said the legend, by King Grallon, and that the count had given to Waroch Saint Gildas. Moreover, until789, the religious This monastery has never ceased to testify their veneration for the glorious friend their father. No it does not in these circumstances a kind of proof of the loving relationships would have kept all these great servants of God '?

As for St. Armel, its success can be explained perfectly. In his person, he was a reproduction of the living person of Jesus - Christ. Its previous life had prepared a wonderful preach a religion that requires sacrifice. It does enough to expose the apostle to the world the sublime teachings of the faith: the word is not the last word of the gospel power, it is the first ray in the preacher light of the Word, according to the mind of a celebrated orator of our time ', is at its noon, is manifested by actions that fully. "Let your light, says the Saviour, shine before men, and they see the excellence of your work '. "

Armel had this quality that eminently complete the apostle He preached the truth, and He left see all the candor and simplicity of his soul, he preached holiness, and He appeared meek, humble and chaste; He preached mortification, and He showed himself as a victim doomed to penance and to the slaughter. The gift of miracles, that Blessed had for so long, gave his apostolic prestige grander. To lift lowered into the souls and the material sense, it is need to speak to the imagination, thereby forcing Daus to recognize the man who brings the truth agent of a supernatural power. As the power of working miracles, power entrusted by the August founder of our religion to his envoys, Estil visible and genuine dedication to their mission.

Armel was on his forehead glowing with humility, the halo of miracle worker, while his opening speech to the souls of new horizons, his miracles, healing which multiplied around him, tearing at all this confession: "This one is truly Yhomme of God. "He made health to the sick, force to the paralytic, the blind, the deaf to hear, peace and calm the possessed the devil. It quotes a man between them who, having just hit the bed where the saint had rested, was immediately delivered from the evil spirit.

Armel's clothes as in the past had a wonderful virtue, their contact was enough to cure the most inveterate diseases. A poor woman, animated by the same faith as that spoken of in the Gospel, approached s'étaut him as he passed, touched the hem of his senlIl dress and instantly healed of infirmity secret which she suffered for several years. "

Unfortunate troops besieging infirm and the doors usually do his home. They were confidently seek their healing and recommend themselves to his prayers. The saint, full of compassionate and merciful goodness all their el distributed soft words of wise counsel, praying for them and sent them back healed and relieved. Thus God was pleased to glorify His servant and to bless the work. " The fruits of the apostolate of Saint Armel in Britain were not ephemeral. The seed that He both contributed its share to spread this la'vieIlle remote part of Gaul, bore fruit sustainable, the germ, once developed, became a strong and vigorous tree, whose branches sank so deeply into the ground, no hurricane could never do shake. The Britons were perhaps the last of the Gauls to receive the faith, but that faith, embraced so late, passed through twelve centuries without undergoing any alteration. The day came, day of blood and tears, where they tried to extort where impiety, triumphant elsewhere, tried to settle on the land fertilized by sweating priests and monks. Then they saw a whole people stand up and support the struggle giant to defend freedom of conscience and protect its altars. And if, in the long run He was defeated by physical force, it was not defeated in his faith remained firm and immovable as the column of the truth. She survived the persecutions, massacres, fires, and, under the banner of the cross, the son of Brittany, on returning to their heath, cried astonished Europe -. "The power that overcomes the world, even our faith '. "May they, these valiant Children of Armorica, keep it forever, and in the ages to remain always faithful to their Fiero motto: Malo mori quam foedari! "Rather die than lose my honor! "

CHAPTER IX

De la mort de saint Armel et de sa sépulture.

Les dernières années d'Armel s'écoulèrent dans les pratiques du zèle apostolique et les exercices de la charité chrétienne. Il lui était doux de se dépenser au service des âmes, d'essuyer les larmes de ses semblables, de travaIller à leur salut. Sa carrière cependant touchait à sa fin. Elle avait été longue et laborieuse ; l'ouvrier avait beaucoup semé, beaucoup arrosé ; le moment approchait où Il allait recevoir le salaire de son travaIl.

La mort pour les saints n'est point ce terrible passage auquel Dieu a condamné les enfants d'Adam, et par lequel, afin de leur faire sentir toute leur dépendance, Il les tient un instant suspendus au-dessus des abîmes du néant; c'est le moment de la délivrance, la cessation de l'esclavage.

Ils ne voient dans le monde visible qu'un lieu d'exIl; leurs pensées et leurs regards se dirigent vers un autre monde, dont le premier n'est que l'ombre et le radieux portique. Là seulement se trouvent la patrie, le repos, la béatitude. "L'homme et Dieu, a dit Lacordaire, doivent se rencontrer quelque part et. quelque jour ; Ils doivent se reconnaître, et Dieu ouvrir à l'homme le sein fécond où Il fut conçu dans l'amour."

Les saints comprennent éminemment cette vérité, aussi voudraient-Ils continuellement s'élancer vers Dieu; mais, retenus par les liens du corps, ne pouvant aller où Ils désirent, Ils gémissent, Ils soupirent, Ils endurent ce mystérieux tourment de l'âme exIlée, dont le coeur ne guérit jamais. Ils cheminent tristement, dit le Psalmiste, portant sur leurs épaules les fruits de leur moisson, jetant partout la semence de leurs bonnes oeuvres. Les enfants d'Israël, assis au bord des fleuves de Babylone, pleuraient au souvenir de Sion, Ils avaient suspendu leurs harpes aux saules du rivage, et à ceux qui leur demandaient de faire entendre leurs chants Ils répondaient : "Eh ! comment chanterions-nous les cantiques de Sion sur la terre étrangère"?" De même les saints, quand le monde s'étonne et se raIlle de leur tristesse, montrent le ciel, demandant à leur tour si l'exIlé peut se réjouir loin de sa terre natale.

La mort ne saurait les effrayer; Ils la voient s'approcher avec confiance, Ils entendent avec joie le bruit de ses pas, car Ils peuvent dire au Maître qui vient à eux : "J'ai combattu le bon combat, j'ai rempli ma carrière, j'ai conservé ma foi; Il ne me reste plus qu'à recevoir la récompense que vous m'avez promise '."

Armel soupirait après celte heure de la récompense. Elle arriva enfin. Un jour, après une de ses courses apostoliques, le saint vieIllard était rentré à son monastère, plus fatigué que de coutume ; Il se trouva saisi subitement d'une fièvre brûlante. Étant entré seul dans l'église, Il s'agenouIlla et se mit en prière, les bras en croix, suivant son habitude. Un ange alors lui apparut : "Armel, lui dit-Il, homme chéri de Dieu, fortifie-toi clans la divine grâce, ta fin est proche; le second jour après l'Assomption de la bienheureuse Vierge Marie, tu viendras au ciel avec nous prendre la place qui t'est destinée."

A ces mots, Armel se leva, rempli d'une sainte allégresse ; Il permit à tout le monde d'entrer dans l'église, et, après avoir célébré l'office divin, Il annonça aux assistants le jour et l'heure de sa mort. Les derniers moments de sa carrière furent consacrés à encourager ses disciples et à leur prêcher la persévérance. Au jour désigné, le lendemain de l'entrée triomphante de la Reine des apôtres et des vierges dans le ciel, le saint parut tomber dans une douce extase ; son âme, comme un fruit mûr, se détacha sans effort, et, parée de toutes ses vertus, fut emportée par les anges dans le sein de Dieu '.

Celte mort bienheureuse arriva le 16 août do l'année 552.

Si nous en croyons la légende de saint Armel, Il existait jadis une tradition d'après laquelle le serviteur de Dieu serait mort, non pas à son couvent des Boschaux, comme nous venons de le raconter, mais à Ploërmel, clans le diocèse actuel de Vannes.

Nous n'avons point adopté cette opinion, car elle est contraire au récit des historiens, qui tous font mourir saint Armel dans son monastère, au retour d'une de ses prédications. Telle est, d'aIlleurs, la version adoptée pour le propre du bréviaire de Vannes.

Lorsque Armel eut rendu le dernier soupir, ses disciples lavèrent son corps et l'ensevelirent avec honneur! dans l'intérieur du monastère. On y voyait encore son tombeau vers la fin du xvn° siècle.

En déposant des prières sur son sépulcre, les compagnons du bienheureux y déposèrent aussi des larmes; Dieu, qui compatit à toutes les douleurs, no défend point de pleurer les saints, car les larmes versées sur leur tombe sont sans amertume ; si elles sont un signe d'affliction, elles renferment aussi une consolation cl une espérance ; le chrétien, quand Il voit la dépouIlle d'un juste rentrer clans le sein de la terre, contemple déjà par avance cette chair, qui a été sanctifiée par la pureté et par la mortification , brIllante d'une gloire immortelle.

L'apôtre, pendant sa vie, avait opéré des merveIlles sans nombre ; les mêmes prodiges se reproduisirent sur son tombeau. Les populations s'y donnaient rendez-vous de toutes les parties de la Bretagne pour obtenir la guérison de leurs maladies et de leurs infirmités ; "et, dit Albert le Grand, les miracles y ont continué jusques à ces derniers succez.» Quant à ses reliques, sauf quelques fragments transportés aIlleurs, elles sont à présent conservées dans l'église paroissiale de Ploërmel. Elles y étaient depuis longtemps l'objet de la vénération des fidèles, lorsque arriva la tourmente révolutionnaire. Aussi féroces et plus impies que les barbares qui, au iv° siècle, envahirent le monde romain et mirent fin à la société antique, les vandales modernes osèrent porter une main sacrIlège sur les restes vénérés des saints, bienfaiteurs de notre malheureuse patrie.

Les reliques de saint Armel échappèrent néanmoins aux outrages des démolisseurs de temples. . Une pieuse femme, craignant qu'elles ne fussent profanées comme tant d'autres, les recueIllit, les conserva chez elle avec respect, et, après que la tempête fut passée, les rendit fidèlement à l'église de la paroisse.

C'est là qu' elles reposent, en attendant le jour où Dieu les réunira de nouveau à l'âme dont elles furent ici-bas la demeure.

CHAPTER IX

From the death of Saint Armel and his burial.

The last years were spent in Armel practices of the apostolic zeal and exercises Christian charity. It was pleasant to spend in the service of souls to wipe the tears of his fellows, to work for their salvation. But his career came to an end. It was long and laborious, the worker had sown much, much watered, the time was approaching when he would receive the salary of his work.

Death to the saints is not that terrible passage to which God condemned Adam's children, and by which to make them feel any dependency, it keeps a moment suspended above the abyss of nothingness, it is the time of issuance, the cessation of slavery.

They see in the visible world as a place of exile, their thoughts and their eyes are moving towards another world, the first is a shadow and the radiant portico. There are only the home, rest, bliss. "Man and God Lacordaire said, should meet somewhere and. some day they must recognize, and God open to man the fruitful womb where it was designed love. "

The saints include highly this truth, also would they rush to continually God, but retained by the bonds of the body, unable to go where they want, they moan, they groan, they endure the torment of the soul mysterious exile, whose heart never heals. They travel sadly, the Psalmist says, carrying on their shoulders the fruits of their harvest, throwing around the seed one of their good works. The children of Israel, sitting the rivers of Babylon, weeping at the memory of Zion, They hung their harps on the willow shore, and to those who asked them to heard their songs, they replied: "Eh! How can we sing the songs of Zion on foreign land "?" Similarly, the saints, when the world of wonder and fun of their sadness, the sky show, asking in turn if the exile can be happy away from his homeland.

Death does not scare them; They see approach with confidence, they hear with joy the sound of his footsteps, because they can tell the Master that comes to them: "I have fought the good fight, I filled my career, I kept my faith, I only remains is to receive the reward you promised me '. "

Armel longed for this hour of the reward. It finally arrived. One day, after one of its apostolic journeys, the holy old man had returned to his monastery, more tired than usual, it found himself suddenly seized with a burning fever. Having entered alone in the church, he knelt and began in prayer, arms outstretched, as usual. Then an angel appeared to him: "Armel, he said, man beloved of God, be strong clans Divine thanks, your end is near, the second day after the Assumption of the Blessed Virgin Mary, you come with us to heaven to thee to take the place destiny. "

At these words, Armel rose, filled with holy gladness He allowed everyone to enter the church, and, after celebrating the divine office, he announced to those present on the day and time of his death. The last moments of his career were devoted to encourage his disciples to preach and perseverance. On the appointed day, the day after the triumphant entry of the Queen of the Apostles and virgins in heaven, the saint appeared to fall into a sweet ecstasy, his soul, like a ripe fruit, broke away effortlessly, and adorned with all its virtues, was carried by the angels into the bosom of God '.

Celtic happy death came on August 16 do the year 552.

If we believe the legend of Saint Armel, There was once a tradition that the servant of God died, not her convent of Boschaux, as we have to tell, but Ploërmel, clans present the diocese of Vannes.

We have not adopted this view because it is contrary to the accounts of historians, all of which are Saint Armel died in his monastery, the return one of his sermons. This, moreover, the adopted version of the breviary of own Valves.

When Armel had breathed his last, his disciples washed his body and buried with honor! in the interior of the monastery. There were even his tomb in the late seventeenth century.

By filing the prayers of his tomb, the companions of the blessed there also deposited tears God who sympathizes with all pain, no defends the saints to cry, because tears paid on their graves are no bitterness if they are a sign of grief, they also contain a cl a consolation hope, the Christian, when he see the remains of a fair return on clans in the earth looks already in advance that flesh, which been sanctified by the purity and mortification, bright with immortal glory.

The apostle, in his life, had work wonders without number were repeated the same wonders on his tomb. It gave people go from all parts of Britain for the cure of their disease and their infirmities, "and told Albert the Great, the miracles have continued till the last success." As for his relics, except a few fragments transported elsewhere, they are now kept in the parish church of Ploërmel. They were has long been the object of veneration of the faithful, came when the revolutionary turmoil. As fierce and the godless barbarians who, in the fourth century, invaded the Roman world and ended ancient society, the modern vandals dared lay a sacrilegious hand on the venerated remains of saints, patrons of our unhappy country.

The relics of Saint Armel nevertheless escaped the ravages of demolition of temples. . A pious woman, fearing that they might be desecrated like so many others, collected, kept her with respect, and after the storm was over, the faithful went to church in the parish.

It was there that they rest, waiting for the day where God meet again in the soul which they were the earthly remains.

CHAPTER X

Du culte rendu à saint Armel en Bretagne et en Touraine.

L'Église a toujours rendu un culte aux saints qui, après avoir Illustré leur vie par la pratique des vertus chrétiennes, jouissent au ciel de la vue de Dieu. Leur nom et leur mémoire sont en bénédiction chez tous les peuples fidèles; nous distinguons les jours de l'année par les fêtes instituées en leur honneur ; le cercle même de chaque année ramène un jour plus solennel où, les réunissant tous dans les hommages que nous leur adressons, nous célébrons avec transport la gloire de leur commun triomphe. Tandis que la dépouIlle des puissants de la terre descend dans la corruption du tombeau, et que trop souvent leur gloire y demeure ensevelie avec eux, les restes sacrés des amis de Dieu reposent sur nos autels et sont entourés de marques de vénération.

Ces hommages ont évidemment leur source dans l'admiration que nous inspirent les vertus des saints, les grandes oeuvres qu'Ils ont accomplies, les prodiges qu'Ils ont opérés, la magnificence de la récompense dont Ils jouissent au ciel. Mais le culte des saints découle aussi de la reconnaissance que les peuples ont gardée à ces hommes divins et de la pieuse confiance que nous avons en eux.

N'ont-Ils pas été les instruments dont Dieu s'est servi pour nous communiquer la vie surnaturelle ? Il les a fait participer à sa divine fécondité ; nous sommes nés du Verbe qui parlait par leur bouche, du sang ou des larmes qu'Ils ont mêlés au sang ou aux larmes du Christ pour achever l'oeuvre de notre rédemption.

L'homme, condamné au travaIl et à la souffrance, se sent joyeux d'être enfant des saints , de se savoir appelé à partager leur héritage, d'être destiné à jouir de leur béatitude. Confiant dans la charité qui presse le coeur des prédestinés après leur mort comme pendant leur vie, Il aime à croire que les liens de cette douce paternité durent toujours, que leurs mains détournent les orages amoncelés sur nos têtes, qu'Ils sont toujours les consolateurs de nos larmes, les serviteurs de nos misères.

Religieux admirable par ses vertus, infatigable apôtre, puissant thaumaturge , Armel possédait tous les titres nécessaires pour participer aux honneurs que l'Église rend aux saints. Aussi son culte était-Il autrefois répandu dans toute la Bretagne.

Ecoutons les Bollandistes, ces annalistes si exacts, ces critiques si sévères de la vie des saints : "Un culte solennel, disent-Ils, lui était autrefois rendu (à saint Armel) dans un grand nombre de contrées et surtout dans la Bretagne Armorique, ainsi que le prouvent clairement, non seulement les offices de Rennes, Vannes et autres, mais aussi celui de Saint-Malo, dont l'église possède un antique bréviaire , duquel nous avons tiré l'office de saint Armel.

"Dans cet office, on place sa fête au xxmc jour du mois d'août, tandis que dans le calendrier nous trouvons mémoire do saint Armel au 16 août, jour de sa mort, et même maintenant c'est en ce jour qu'on l'honore dans un vIllage du diocèse de Rennes, où Il passa une partie de sa vie, et qui de lui fut appelé Saint-Armel, ainsi que dans la vIlle de Ploërmel , dont le nom latin Plebs ArmagIlli signifie vIlle ou peuple d'Armel."

"Ces témoignages prouvent hautement le culte de ce saint, quoique dans les vieux martyrologes on ne trouve jamais son nom..."

"Saussaye lui-même, l'historien, l'élogiste des saints, parle de saint Armel à ce jour, et s'exprime ainsi : A Saint-Malo (mémoire) de saint Armel, confesseur, célèbre par ses vertus éminentes."

"Castellanus dit en d'autres termes : En Bretagne, auprès de Rennes (mémoire) de saint Armel, confesseur, qui passa sept ans entiers à Paris, et fut toute sa vie occupé des plus pieux exercices."

Les savants historiens, après avoir donné ces preuves du culte rendu à saint Armel, se demandent si on doit lui donner le titre (Yabbé, que l'usage lui attribue quelquefois. Ils répondent négativement : "Il est vrai de dire, ajoutent-Ils, que certains lui attribuent la fondation d'un monastère, et qu'on sait que beaucoup de gens du peuple le suivaient comme ses disciples. Nous avouons tout cela, nous ne nions même pas qu'Il ait eu d'autres disciples, mais ces raisons ne nous paraissent pas suffisantes pour lui mériter le titre (Y abbé." L'Église, d'aIlleurs, ne lui a jamais donné ce nom ; Il est seulement désigné dans les prières liturgiques sous le titre de confesseur.

Après les Bollandistes, consultons dom Lobineau ': "Sa mémoire, dit-Il, en parlant de saint Armel, est fort célèbre dans la province. Outre une infinité de chapelles de son nom et les églises, à présent paroissiales, de ses deux monastères, la vIlle de Ploërmel, clans l'ancien diocèse de Saint-Malo, et aujourd'hui de Vannes, nommée dans les titres de Redon de plus de huit cents ans Plebs-Armel, le reconnaît et l'honore comme son patron spécial, et sa principale église lui est dédiée. Les anciens bréviaires de Rennes, de Léon, de Saint-Brieuc, marquent la fête de saint Armel au 16 août', à neuf leçons. Le propre de Vannes, imprimé en 1660, joint saint Armel à saint Roch. L'ancien bréviaire de l'abbaye de SainlMéen marque également le même rite pour ce saint. L'Église de Nantes indique aussi sa fête au 16 août.» Depuis la réforme liturgique, le culte de saint Armel n'a point été délaissé par toutes les églises de Bretagne; on l'honore maintenant sous le titre de confesseur dans le diocèse de Rennes, le 16 août, et dans le diocèse de Vannes le 24 du même mois. L'office est du rite double.

Mais le siège principal de la dévotion à saint Armel dans celte contrée est la vIlle de Ploërmel; l'église que ses habitants ont élevée en l'honneur de leur glorieux patron, est un spécimen remarquable de l'art gothique en Bretagne, Les reliques du bienheureux y sont conservées clans une châsse, placée sur un pIlier à l'entrée du choeur. Uii beau vitraIl y retrace les principaux traits de la vie du saint. Ce vitraIl, un des plus curieux parmi les verrières qui décorent les églises bretonnes, est contemporain du poème dont la légende du saint a fourni la donnée; Il date du xvii 0 siècle, ou de la fin du xvi° siècle.

Est-ce le peintre qui inspira le poète ? Est-ce l'écrivain qui mit le pinceau clans les mains de l'artiste? Toujours est-Il qu'Ils se sont merveIlleusement accordés ; soit que nous lisions la légende, soit que nous admirions l'oeuvre du peintre , nous avons devant nous la même figure de moine, austère et candide en même temps.

Lorsque l'oeIl étonné contemple ce tableau, d'une originalité saisissante, Il nous semble d'abord assister à la scène touchante où Armel prend congé des siens; un instant après, on l'aperçoit sur le navire, au jmvIllon semé d'hermine, qui le .transfrète en Armorique. Puis voici venir Verdelet, qui l'accoste, en lui -montrant le mandement de ChIldebert. D'autres scènes succèdent à celles-ci; le saint guérit le tort et l'aveugle, en présence du roi el de sa cour; Il se sépare du prince pour revenir en Bretagne. Là se déroulent, sur les médaIllons de la verrière , les derniers événements de la vie d'Armel :

Il précipite la guivre dans la rivière de la Seiche, — Il fait sourdre la fontaine miraculeuse, — Il guérit u/i lépreux. L'oeuvre se termine par le trépas de l'apôtre, rendant sa belle âme aux mains du glorieux saint Michel, qui l'emporte aux deux.

Nous verrons les mêmes faits se reproduire exactement dans la légende.

La Touraine aussi a conservé précieusement le souvenir de l'homme apostolique qui, en la traversant, l'embauma du parfum de sa sainteté. Les plus anciens monuments de la liturgie constatent que le culte de saint Armel, dès l'antiquité la plus reculée, jouissait d'une grande célébrité dans celte province.

Longtemps l'Église de Tours célébra son office, et si maintenant, à cause de la suppression des patrons secondaires, elle n'en fait plus mémoire, la dévotion au saint ermite n'en a pas moins persisté parmi nous. A Montlouis, on montre encore une antique chapelle particulière qui lui est dédiée; à Crotelles, on fait des pèlerinages pour implorer sa protection.

Mais nulle part Il n'est l'objet d'un culte si spécial que clans la paroisse de Beaumont-la-Ronce; c'est là, à la place sans doute où Il vécut quelque temps dans un bois solitaire, qu'Il existe, de temps immémorial, une chapelle consacrée à saint Armel.

On y venait autrefois de toutes parts se mettre sous sa tutelle et réclamer son secours. Au commencement du XVII 0 siècle, les murs de cette chapelle étaient littéralement couverts d'ex-voto, témoignages naïfs de la reconnaissance et de la piété de nos pères; Ils attestaient aux contemporains, et devaient attester plus tard à la postérité , les grâces reçues, les prodiges opérés. Pour quiconque les voulait examiner attentivement, Il était certain que la protection du ciel s'exerçait en ce lieu sur une large étendue. Toutes les douleurs, toutes les infirmités, toutes les maladies, semblaient s'y être.donné rendez-vous , pour y laisser les insignes de la souffrance et emporter en échange la force et la santé. Avant 1789, l'affluenco des pèlerins, venus des parties les plus éloignées de la Touraine et du Maine, était si grande, le jour de la fête de saint Armel, que le curé de Beaumont-la-Ronce avait besoin de l'aide de plusieurs prêtres pour satisfaire aux exigences de leur piété.

Depuis la révolution, les prélats qui se sont succédé sur le siège de Tours ont toujours favorisé les progrès de celte dévotion. W Il de Montblanc avait permis de recommencer à célébrer la messe clans la chapelle de Saint-Armel; et, en 1843, M"' Morlot, depuis cardinal et archevêque de Paris, donnait le saint, comme patron secondaire, à la paroisse de Beaumont, par une ordonnance en date du 23 octobre de la même année. Le 17 août de l'année suivante, l'Illustre prélat autorisa le clergé et les fidèles à faire une procession solennelle le jour de la fête de saint Armel ; Il permit d'y chanter, avec les litanies des saints, le répons, l'hymne et la prose de son office.

Au XVII 0 siècle, la chapelle, déjà fort ancienne, avait été remplacée par un édifice sans style ni caractère. Celle-ci touIllant en ruines à son tour, on songea à la relever dans le même lieu. Grâce à la piété généreuse de M. le marquis de Beaumont et de sa famIlle, un joli monument, d'architecture romano-byzantine s'éleva bientôt au mIlieu du cimetière de la paroisse. La nouvelle chapelle, construite sur les plans de M. Gustave Guérin, est un petit chef-d'oeuvre d'art, de richesse et de bon goût. Un bas-relief placé au dehors, au-dessus de la porte, représente saint Armel foulant aux pieds le dragon enlacé dans son étole. La statue qui surmonte l'autel le représente avec les mêmes attributs. Comme clans l'église-de Ploërmel, le pèlerin peut y lire les gestes de l'apôtre breton sur les vitraux qui décorent le sanctuaire. Parfaitement en rapport avec le style de l'édifice, ces vitraux, sortis des ateliers de M. Lobin, sont certainement une des meIlleures imitations des oeuvres produites par les peintres verriers du moyen âge.

Pendant que les travaux s'exécutaient, M 81' l'évêque de Vannes, apprenant que dans la Touraine on érigeait une chapelle au saint qui fut l'une des gloires de son diocèse, voulut aussi s'associer à cette manifestation; Il envoya à Beaumont une partie assez considérable de ses reliques. Elles furent placées sous l'autel, et sont offertes à la vénération des fidèles, dans une châsse d'un beau travaIl et d'un grand prix.

Le monument achevé, M«" Guibert, qui depuis devait aller à Paris s'asseoir sur le siège ensanglanté de saint Denis, vint en faire la bénédiction le 27 septembre 1867, en présence d'une multitude considérable.

Cette cérémonie fut marquée par une circonstance profondément touchante. Un jeune prêtre du pays, M. l'abbé Albert de Beaumont, de douce et pieuse mémoire, s'était voué, dès le temps de ses études, au culte de saint Armel. Il désirait ardemment la restauration de la chapelle où tant de fois Il était venu prier pendant son enfance. L'oeuvre allait être terminée, quand une mort prématurée vint le ravir aux espérances du diocèse et à la tendresse ,de sa famIlle. Son corps fut enseveli à quelques ptfs du nouveau sanctuaire, tout près des reliques du saint qu'Il avait aimé. Il ne fut donc point donné au cher défunt d'assister à la fête; mais Il put la contempler du séjour bienheureux où l'avaient, nous n'en doutons pas, promplement conduit ses nombreuses vertus et la patience inépuisable qu'Il avait montrée dans la souffrance. Son souvenir, du reste, était présent à tous les coeurs.

Dans un pèlerinage au tombeau des saints apôtres, M. l'abbé de Beaumont avait demandé et obtenu du souverain pontife Pie IX la faveur d'une bénédiction spéciale pour les habitants de la paroisse. Ce fut MB" l'archevêque de Tours qui, à la fin de la cérémonie, voulut lui - même le remplacer et donner en son nom la bénédiction du saint-père. Nous en avons l'espérance, cette bénédiction donnée sur une tombe produira pour tous ceux qui l'ont reçue des fruits de vie, et leur inspirera le désir de devenir aussi des saints (1)'.

1 En dehors des lieux que nous avons cités, saint Armel est honoré comme patron dans les paroisses de Langouet, de Blémais, près de Saint-M6en, de Saint-Pern (Ille-et-VIlaine), et de Langoat ( Côtes-du-Nord).

De plus, Il a existé ou Il existe encore aujourd'hui des chapelles dédiées à l'apôtre de la Bretagne au Grand-Fougeray et à Bruz, diocèse de Rennes; à Radenac, à Bubry, à Caden, à Meslan, à Sarzeau et à Ploërmeur, diocèse de Vannes; à Quintin, à Lantic, à Saint-Jean-de-1'Isle, à Saint-Glen et à Saint-Brieuc, diocèse de ce nom; à Plobanalec et a Logonna, diocèse de Quimper, etc.

Il y avait aussi un prieuré de Saint-Armel à Loquenvel (Côtes-du-Nord), qui dépendait de Saint-Jagut.

Nous devons également ces renseignements au R. P. dom Plaine.

Le culte de saint Armel s'est conservé aussi dans une paroisse du diocèse d'Angers et dans une autre du diocèse de Laval. Nous n'avons parlé dans ce chapitre que des honneurs qui lui sont rendus en Bretagne et en Touraine, parce que c'est dans ces deux provinces qu'Il est particulièrement honoré.

CHAPTER X

The worship Saint Armel in Brittany and Touraine.

The Church has always worshiped the saints, After illustrating their lives through the practice of Christian virtues in heaven enjoy the view of God. Their name and memory be a blessing in all peoples faithful day we distinguish year established by the parties in their honor; the same circle of each year back one day more solemn when, in gathering all the tributes that we send them, we celebrate with transport the glory of their common triumph. While the remains of the mighty of the earth down into the corruption of the tomb, and that too often their glory remains buried there with them, the sacred remains of the friends of God based on our altars and markings around veneration.

These tributes are obviously rooted in admiration inspire the virtues of saints, the great works they have done, the miracles they wrought, the magnificence of the reward they enjoy in heaven. But the cult of Saints also stems from the recognition that people have kept these men and the divine pious confidence we have in them.

Have they not been the instruments God has served to give us the supernatural life? It them to participate in his divine fertility we are born of the Word who spoke through their mouth, blood and tears they have mingled with the blood or Tears of Christ to complete the work of our redemption.

Man sentenced to work and suffering, feel happy to be a child of the saints, to know called to share their heritage, to be designed to enjoy their happiness. Confidence in the charity Press the hearts of the elect after death as during their lives, He likes to believe that ties that sweet paternity last forever, that their hands away storms piled on our heads, they are always the consolation of our tears, the servants of our miseries. Religious admirable by his virtues, tireless Apostle, powerful magician, Armel had all the necessary qualifications to participate in the honors that the Church gives to the saints. As his cult was He once widespread throughout Britain.

Listen to the Bollandists, this record if accurate, so severe criticism of the lives of saints: "A solemn worship, they say, it was once rendering (St. Armel) in many countries and especially in Brittany Brittany, as is shown clearly, not only Offices of Rennes, Vannes and others, but also Saint-Malo, whose church has an ancient breviary, which we have drawn the Office of St. Armel.

"In this office, placed his feast day in xxmc August, while in the calendar we Saint Armel do find memory to August 16, days of his death, and even now it is on this day we honor him in a village in the diocese of Rennes, where he spent part of his life, and it was called Saint-Armel, and in the town of Ploërmel, whose Latin name means city Plebs ArmagIlli or people of Armel. "

"These stories prove highly worship this saint, though in the old one does martyrologies his name is never ... "

"Saussaye himself, the historian, praised the Saints, speaks of Saint Armel to date, and is expressed as follows: A Saint-Malo (memory) of Saint Armel, confessor, famous for his eminent virtues. "

"Castellanus said in another way: In Britain, from Rennes (memory) of Saint Armel, confessor, who spent seven whole years in Paris, and was all his life held more pious exercises. "

Historians, scholars, after giving these evidence of the worship of Saint Armel, wonder whether to give the title (Yabba that use it sometimes attributed. They respond negatively: "It is true to say, they add, that some him attribute the foundation of a monastery, and we know that many ordinary people followed him as his disciples. We admit all this, we do not deny He even had other disciples, but these reasons do not seem sufficient to deserve the title (Y Father. "

The Church, moreover, was never given this name; It is only mentioned in the liturgical prayers under the title of confessor.

After the Bollandists, consult Lobineau dom ': "His memory, he says, speaking of St. Armel, is very famous in the province. In addition to an infinite number of chapels of its name and churches in this parish, two of its monasteries, the town of Ploërmel clans former diocese of Saint-Malo, and today Vannes, named in the titles of Redon more than eight hundred years Plebs-Armel, recognizes and honor as his special patron, and its main church is dedicated. The ancient breviary of Rennes, Leon, Saint-Brieuc, mark the feast Saint Armel August 16 ', nine lessons. Own Vannes, printed in 1660, attached to Saint Armel St. Roch. The old Breviary of the Abbey of SainlMéen is also the same for this holy rite. The Church of Nantes also indicates his feast to 16 August. " Since the liturgical reform, the cult of St. Armel has not been abandoned by all the churches of Britain is now honored with the title confessor in the diocese of Rennes, August 16, and in the Diocese of Vannes on the 24th of that month. The Office of the ritual is twofold.

But the principal seat of devotion to St. Armel in Celtic country is the city of Ploërmel; the church that its inhabitants have erected in honor of their glorious patron, is a remarkable specimen of Gothic art in Britain, The relics of Blessed clans are preserved a shrine, placed on a pillar at the entrance of the choir. Uii beautiful stained glass it traces the main features of the saint's life. This window, one of the most curious among the glass decorating the churches in Brittany, is contemporary the poem the legend of the saint has provided given; It dates from the seventeenth century, 0, or the end of sixteenth century.

Is it the artist that inspired the poet? Does the writer who put the brush clans hands of the artist? Still, they are wonderful agreement, or that we read the legend, or we admired the painter's work, we before us the same figure of a monk, austere and candid at the same time.

When the astonished eye beholds the picture of a striking originality, it seems to us first attend the touching scene where Armel takes leave his family, a moment later we saw the ship, the jmvIllon sown with ermine, which. transfrète in Armorica. Then here comes Verdelet who accosted by him showing the command of Childebert. Other scenes follow each other to them, the holy heals the damage and blind before the king of his el court, he separates from the prince to return to Britain. Here are held on the medallions of the canopy, the latest events in the life of Armel:

It precipitates in the Wurm River Cuttlefish, - It's well up the miraculous fountain, - It heals u / i lepers. The work ends with the death of the apostle, making her beautiful soul in the hands of Glorious Saint Michael, who wins both.

We will see the same events happen again in exactly the legend.

Touraine also has treasured the memory of the apostolic man who, passing through, embalmed with the perfume of his holiness. Most ancient monuments of the liturgy find that the cult of Saint Armel, from the remotest antiquity, enjoyed great fame in this province.

Tours of the Church long celebrated his office, and so now, because of the removal of patrons school, she does more memory, devotion the hermit has nevertheless persisted among us. A Montlouis, it still shows an old private chapel dedicated to him; to Crotelles, we made pilgrimages to implore his protection.

But nowhere is the object of worship so special clans as the parish of Beaumont-la-Ronce, it there, the place where he probably lived for a time in a lonely wood, He exists from time immemorial, a chapel dedicated to Saint Armel.

It was used on all sides to put themselves under guardianship and demand his help. At the beginning of XVII century 0, the walls of this chapel were literally covered with votive offerings, testimonials naive gratitude and piety of our fathers They attested to his contemporaries, and would later prove to posterity, the graces received, the miracles wrought. For anyone who wanted to look closely, it was clear that the protection of the sky was exercised in this place on a large extent. All pain, all infirmity, all diseases, it seemed être.donné go, to let the insignia of suffering and take in exchange for the strength and health. Before 1789, affluenco pilgrims, coming from parts further from the Touraine and Maine, was so large, the feast day of Saint Armel, the cure Beaumont-la-Ronce needed the help of several priests to meet their piety.

Since the revolution, the prelates who have succeeded in the see of Tours have always favored progress of that devotion. He had Montblanc W allowed to celebrate Mass again the clans Chapel of Saint-Armel, and in 1843, M "'Morlot, afterwards cardinal and archbishop of Paris, gave the saint as patron secondary to the parish of Beaumont, by an order dated October 23 of that year. On 17 August the following year, the illustrious prelate authorized the clergy and faithful to make a solemn procession on the feast of Saint Armel, he permitted to sing with the Litany saints, the responses, the anthem and the prose of his office.

0 in the seventeenth century, the chapel, already very old, had been replaced by a building with no style or character. Toss it in ruins in turn, is thought to meet in the same place. Thanks to generous devotion of the Marquis de Beaumont and family, a beautiful monument, Roman-Byzantine architecture soon rose in the middle of the cemetery of the parish. The new chapel, built in terms of Gustave M. Guerin, is a small masterpiece of art, of wealth and good taste. A bas-relief placed Outside, above the door, Saint Armel is trampling on the dragon entwined in its stole. The statue which surmounts the altar represents the with the same attributes. As the church-clans of Ploërmel, the pilgrim can read the gestures of the apostle Breton on the stained glass windows adorn the sanctuary. Perfectly in the style of the building, these stained glass from the workshops of Mr. Lobin are certainly one of the best imitations of works produced by the glass painters of the Middle Ages.

While the work executed, 81 M 'the Bishop of Vannes, learning that in the Touraine they erected a chapel to the saint who was one of the glories of his diocese, would also join this event, he sent a party in Beaumont sizeable relics. They were placed under the altar, and offered to the veneration of faithful in a shrine of a great job and a Grand Prize.

The monument is completed, M "" Guibert, who has had to go to Paris sit in the bloody St. Denis, came to the blessing September 27, 1867, in the presence of a multitude considerable.

The ceremony was marked by a circumstance deeply moving. A young priest of the country, Albert Abbe de Beaumont, of gentle and pious memory, was doomed from the time of his studies, the cult of Saint Armel. He longed for the restoration of the chapel where so many times it was come to pray as a child. The work would be over, when a premature death came the delight the expectations of the diocese and the tenderness of his family. His body was buried a few of the PTFs new sanctuary, near the relics of the saint He had loved. It was therefore not given much deceased to attend the festival, but he was able to contemplate stay blessed which had, we doubt not, speedily led its many virtues and endless patience he had shown in suffering. His memory, however, was present in all hearts.

In a pilgrimage to the tomb of the holy apostles, Abbe de Beaumont had sought and obtained the Pope Pius IX's for a special blessing for the people of the parish. This 1 MB was "the Archbishop of Tours, who, at the end of the ceremony, he wanted - even change his name and give the blessing of the Holy Father. We have hope, given this blessing occur on a grave for those who received the fruits of life, and the desire to inspire also become saints (1) '.

Outside one of the places we have cited, Saint Armel is honored as patron in the parishes of Langouet of Problems, near St. M6en, St. Pern (Ille-et-Vilaine) and Langoat (Côtes-du-Nord).

In addition, it has existed or still exist today chapels dedicated to the Apostle of Brittany in the Grand Fougeray and Bruz, diocese of Rennes, in Radenac in Bubry at Caden at Meslan at Sarzeau and Ploërmeur, Diocese of Vannes; to Quintin to Lantic, Saint-Jean-de-1'Isle, St. Glen and Saint-Brieuc, Diocese of that name in Plobanalec and Logonna, Diocese of Quimper, etc..

There was also a priory of Saint-Armel to Loquenvel (Côtes-du-Nord), which depended on St. Jagut.

We also need this information to the R. P. dom Plain.

The cult of Saint Armel was kept as a Parish of the Diocese of Angers and in another of the Diocese of Laval. We have discussed in this chapter that honors rendered to him in Brittany and Touraine, because in these two provinces it is particularly honored.

CHAPTER XI

Les historiens de saint Armel.

Divers auteurs ont recueIlli les traditions relatives à la vie de saint Armel. Les plus connus sont deux écrivains bretons : Albert le Grand et clom Lobineau.

Le premier naquit à Morlaix,vers la fin du xvie siècle. Il appartenait à une famIlle noble, du diocèse de Léon, désignée par Gui le Borgne sous le nom de Le Grand de Kerigonval ou Kerigowal. Il entra de bonne heure chez les Dominicains, et fit profession au couvent de Rennes. Après avoir rempli avec succès divers emplois dans cet ordre Illustre, Il eut la pensée d'écrire les vies des saints de Bretagne. Il rechercha donc avec grand soin les matériaux nécessaires à son oeuvre. Le père Noël Deslandes, alors son provincial, et qui, dans la suite, devint évêque de Tréguier, favorisa son entreprise ; de son côté, Mgr d'Ouvrier, évêque de Dol, lui accorda sa protection.

L'ouvrage du père Albert parut à Nantes, en 1637. Il fut suivi de la vie de saint Budoc, de l'histoire d'un naufragé, de celle de l'abbaye de Beauport de l'ordre des Prémontrés, au diocèse de Saint-Brieuc. L'auteur ne survécut pas longtemps à cette dernière publication ; sa mort arriva clans la même année, 1640. Ce religieux était, dit-on, d'un extérieur peu agréable et petit de taIlle ; mais Il avait l'esprit vif et une grande ardeur pour l'étude.

Gui Autret, sieur de Missirien, donna, en 1659, une seconde édition des Vies des saints du père Albert. Il en parut aussi une autre en 1680, et depuis on en a publié une quatrième à Brest.

C'est dans cette collection que nous trouvons la vie de saint Armel, recueIllie par le religieux dominicain, de l'ancien bréviaire de Léon, qui en a l'histoire en neuf leçons , du proprium rennois et des anciens légendaires manuscrits de Léon, de Folcoat, de Saint-Armel, de Ploërmel, et de PlouArzel.

Dans ses ouvrages, en général, le père Albert le Grand mérite des éloges pour le zèle qu'Il a mis à réunir et à conserver les monuments historiques qui existaient de son temps, et pour la bonne foi avec laquelle Il offre à ses lecteurs le fruit de ses recherches ; mais on lui reproche souvent un manque absolu de critique, une facIlité extrême à accueIllir tout ce qu'une crédulité aveugle a fait admettre afin de rendre encore plus merveIlleuse la vie de certains saints. Cependant on ne saurait sans injustice lui infliger le même blâme pour ce qui regarde la vie de saint Armel ; tous les événements qu'Il y raconte sont relatés soit par les autres historiens, soit dans les offices liturgiques. Dans ce récit, Il s'est montré d'une grande sobriété, se bornant à dramatiser quelques faits, suivant son habitude, pour les mettre plus en lumière.

Nous lui ferons un autre reproche, à notre avis mieux fondé, celui de ne pas s'être suffisamment appesanti sur certaines phases de la vie de saint Armel, par exemple, de n'avoir rien dit de ses prédications en Bretagne.

Le second biographe de saint Armel, Guy - Alexis Lobincau, naquit à Rennes en 1666. Décidé de bonne heure à embrasser l'état religieux, Il choisit l'ordre de Saint-Benoît; Il y fit profession à l'âge de dix-sept ans, dans l'abbaye de Saint-Mélaine, le 13 septembre 1683. Ses talents fixèrent sur lui l'attention de ses supérieurs : Ils le choisirent pour achever et mettre au jour, avec D. Brient, son confrère , l'histoire de Bretagne, commencée par D. Audren de Kerdrel, autre bénédictin breton. D. Lobineau passa sa vie à composer et à publier des ' ouvrages historiques ; Il eut aussi à soutenir, pour la plus grande gloire de sa province, plusieurs discussions littéraires contre'quelques savants de son temps. Il mourut clans l'abbaye de Saint-Jagul, à l'âge de soixante et un ans, le 13 juin 1727. Son tombeau se trouve encore dans l'église de cet ancien monastère.

D. Lobineau n'a peut-être pas fait autant de recherches que le père Albert le Grand ; mais Il a ju- dicieusement profité des travaux de son devancier el de ceux des autres érudits qui l'avaient précédé. On ne remarque pas en lui les mêmes défauts que dans Albert le Grand. Littérateur instruit, critique exercé, Il n'admet que les faits appuyés de preuves solides et rejette généralement toutes les légendes qui ne lui paraissent pas. suffisamment autorisées. On peut même dire qu'Il pousse la sévérité un peu loin ; Il ne fait point assez de cas des anciennes traditions, traite quelquefois trop sévèrement le père Albert, auquel Il doit beaucoup, et critique durement certaines histoires qu'Il trouve remplies de circonstances fabuleuses.

Il règne dans ses vies de saints, en particulier, une sécheresse que l'auteur &e Y Histoire de la Congrégation de Saint - Maur lui a justement reprochée. Il semble, d'aIlleurs, n'avoir pas étendu ses recherches aussi loin qu'Il le pouvait, et avoir négligé de consulter les ouvrages des auteurs étrangers.

Dans la vie de saint Armel, Il a copié à peu de choses près le père Albert le Grand, supprimant. toutefois l'histoire du dragon : elle lui paraissait trop merveIlleuse, et Il n'y a vu qu'un symbole. Il a néanmoins le mérite d'avoir ajouté au récit du religieux dominicain quelques mots sur les visites de saint Armel à ses premiers disciples, et sur l'apostolat du moine cambrien clans les campagnes armoricaines. Albert le Grand et D. Lobineau sont,.avec l'auteur anonyme d'une Vie de saint Armel en latin, les seuls biographes qui aient traité anciennement et d'une manière quelque peu étendue le sujet qui nous occupe.

D'autres historiens, cependant, ont dans leurs écrits fait mention de saint Armel et fourni des matériaux à son histoire.

On trouve dans les Acla sanciorum une dissertation du père Jean - Baptiste du Solicr, dissertation dont nous avons déjà cité une partie et qui traite de la dévotion qu'on avait jadis pour saint Armel en Bretagne et autres contrées. Ce n'est pas, à proprement parler, une Vie, c'est plutôt un article de critique; mais nous trouvons là des renseignements précieux, de nature à affermir nos pas un peu hésitants clans le dédale des traditions et des légendes.

Aussi, adoptant le récit du père Albert, du Solier nous assure que saint Armel fut très célèbre par ses miracles, non seulement pendant sa vie, mais encore après sa mort. "Ce dernier fait, dit-Il, est certain; car, bien que l'office n'en parle pas clairement, nous en avons pour témoin Albert le Grand, duquel nous avons appris que de son temps encore on voyait une grande affluence de pèlerins fréquenter la vIlle de Ploërmel, dans le diocèse de Saint-Malo.» De plus, Il confirme ce que nous avons avancé sur la patrie, l'âge et les prédications de saint Armel. "Personne, dit-Il encore, n'a élevé de controverse au sujet de sa patrie; on sait que saint Armel est du nombre des saints qui,suivant le père Lobineau,sont passés de la Grande-Bretagne dans l'Armorique."

Le même accord existe sur son âge ; tout le monde admet qu'Il naquit en 482, et qu'après des travaux immenses pour propager la vraie religion, Il termina sa vie sainte en 552.

AIlleurs, le savant jésuite regrette que dans son Histoire ecclésiastique des Gaules, le père Lecointe n'ait pas développé suffisamment la vie et les actes de saint Armel. Voici, du reste, en quels termes ce dernier parle du saint au tome I 01' de ses oeuvres, année 520. "Armel ou Arzel, né en Bretagne, environ l'an 482, après avoir passé par les différents degrés ecclésiastiques, fut élevé à l'honneur du sacerdoce. Ensuite, plein de zèle pour la vie monastique , Il se dirigea vers l'Armorique et s'y construisit un oratoire dans les plaines de Léon, là où est maintenant la paroisse de Saint-Arzel, vulgairement Plou-Arzel. Il y resta jusqu'à la mort du comte Riguald ; mais alors, craignant la tyrannie de Comore, Il se rendit vers Judual, qui le reçut avec de grands honneurs, à cause de la renommée de ses vertus et des miracles que Dieu daignait opérer par lui."

Nous serons volontiers de l'avis du père du Solier ; Il eût été à désirer que le père Lecointe nous donnât de plus amples détaIls ; constatons néanmoins qu'Il s'accorde en tout point avec les autres historiens.

A notre époque, les actes de saint Armel ont été étudiés de nouveau. M. l'abbé Tresvaux, vicaire général de Paris, reprenant l'oeuvre de Lobineau et d'Albert le Grand, eii a publié l'histoire dans les vies des saints de Bretagne et l'a accompagnée de réflexions pieuses en rapport avec le sujet.

Tout récemment, à la suite de la solennité qui avait accompagné la bénédiction de la chapelle de Saint-Armel, à Beaumont-la-Ronce, M. l'abbé Janvier, chanoine de l'église métropolitaine de Tours, écrivit une petite vie du saint confesseur, avec cette élégance et cette pureté de style qui le caractérisent.

Enfin, M. l'abbé Albert de Beaumont, dont nous avons déjà cité le dévouement au culte de saint Armel, s'était proposé d'écrire une vie plus complète de ce saint. Dans cette intention, Il avait fait des recherches et recueIlli des matériaux ; la mort, qui ne lui avait pas permis de voir l'achèvement' du monument élevé à Beaumont-la-Ronce en l'honneur du moine breton, ne lui laissa pas non plus le temps. d'exécuter son projet.

CHAPTER XI

Historians of St. Armel.

Various authors have collected the traditions relating the life of Saint Armel. The best known are two Breton writers: Albert the Great and OLMC Lobineau.

The first was born at Morlaix, in the late sixteenth century. He belonged to a noble family of the Diocese Leon, Gui designated as the One-Eye Le Grand or the Kerigonval Kerigowal. He entered early with the Dominicans, and was professed in the convent of Rennes. After completing successfully various jobs in this order illustrates He thought of writing the lives of the saints of Brittany. So he sought with great care materials necessary for his work. Santa Deslandes, then its provincial, and, later, became Bishop of Tréguier, promoted his company's hand, Mgr Worker, Bishop of Dol, granted his protection.

The work of Father Albert appeared at Nantes in637. He was followed by the life of St. Budoc, history shipwreck, that of the Abbey of Beauport Premonstratensian order, the diocese of Saint-Brieuc. The author did not long survive this latest publication, his death came the same clans year 1640. This monk was said to be an outside just nice and small in size, but his spirit was lively and a great zeal for study.

Gui Autret, Sieur de Missirien gave in 1659 a second edition of the Lives of the Saints of Father Albert. He also appeared in another in 1680, and since we published a fourth in Brest.

It is in this collection we find the life of Saint Armel, collected by the religious Dominicans, the old breviary of Leon, who has history into nine lessons, and the proprium rennois former legendary manuscripts of Leon, Folcoat, St. Armel, Ploërmel, and Plouarzel.

In his works, in general, Father Albert Great to be commended for the zeal he has made collect and preserve historical monuments existed in his time, and for good faith which offers its readers the fruits of his research, but he was often criticized for an absolute lack of critical, extremely easy to host everything a blind credulity was admitted to to make even more wonderful life of some saints. However we can not without injustice to him inflict the same blame for what looks at life Saint Armel, all the events he recounts are related either by other historians, or in the liturgical offices. In this story, He was a very sober, merely dramatize facts, as usual, to put more light.

We will give another complaint, in our opinion better founded, that of failing to adequately dwelt on certain phases of the life of Saint Armel, for example, have said nothing of his preaching in Britain.

The second biographer of Saint Armel, Guy - Alexis Lobincau, was born in Rennes in 1666. Decided early to embrace the religious state, he chose the Order of St. Benedict; He made profession at the age of seventeen years in the abbey of Saint-Melaine, 13 September 1683. His talents fixed upon him the attention of his superiors: They chose to complete and bring to light, with D. Brient, his colleague, the history of Britain, begun by D. Audren of Kerdrel, another Benedictine Breton. D. Lobineau passed his life to compose and publish 'historical works, he also had to support, for the most glory of his province, many literary discussions contre'quelques scholars of his time. He died clans Abbey St. Jagul, at the age of sixty- one year, June 13, 1727. His tomb is still in the church of the former monastery.

D. Lobineau has perhaps not been as much research as Albert the Great Father, but He ju-dicieusement benefited from the work of his predecessor el those of other scholars who preceded him. We does not notice him in the same defects as in Albert the Great. Educated writer, critic exercised He admits that the facts supported by solid evidence and generally rejects all the legends who did not appear. sufficiently authorized. Can even say that the severity pushes too far, it does is not enough if the old traditions, processes sometimes too severely Father Albert, to whom he owes much, and critical hit some stories he is filled with fabulous circumstances.

He reigns in his lives of saints, in particular, a drought that the author & E's History of the Congregation of Saint - Maur has just charged. It seems, moreover, had not extended its research as far as he could, and failing to consult the works of foreign authors.

In the life of Saint Armel, he copied some things about Father Albert the Great, removing. However, the history of the dragon: it seemed to him too wonderful, and there has been a symbol. Nevertheless, he deserves to have added to the account of the religious dominicain few words about the visits of St. Armel to his first disciples, and the apostolate the monk clans Cambrian Armorican campaigns. Albertus Magnus and D. Lobineau are. With the author an anonymous Life of St Armel in Latin, the biographers who have only previously treated and a somewhat extended the subject us.

Other historians, however, have their written mention of Saint Armel and provided materials to its history.

Found in an essay sanciorum Acla's father John - the Baptist Solicr, dissertation we have already quoted a party and which deals with devotion that had once for St. Armel in Britain and other countries. It is not, strictly speaking, a life, but rather an article of criticism, but we find this information valuable, such as to strengthen our steps a little hesitant clans the maze of traditions and legends.

Also, taking the story of Father Albert's Solier assures us that St. Armel was very famous for its miracles, not only during his life, but after his death. "This last fact, he says, is certain, because, although the Office does not speak clearly, we have to witness Albert the Great, which we learned that even in his time we saw a great influx of pilgrims attend City Ploërmel in the diocese of St. Malo. " In addition, it confirms what we have advanced country, age and the preaching of Saint Armel. "Nobody said he still has raised controversy about his country, known as St. Armel is the number of saints who, according to the father Lobineau are moved from Britain in Armorica. "

The same agreement exists on the age, everyone admits he was born in 482, and after work huge to propagate the true religion, he finished a living saint in 552.

Elsewhere, the Jesuit scholar regretted that in his Ecclesiastical History of the Gauls, the father Lecointe has not developed sufficient life and deeds Saint Armel. Here, however, the terms in which this last spoke to the holy book I 01 'of his works, 520 years. "Armel or Arzel, born in Britain, about the year 482, after passing through the various ecclesiastical degrees, was raised in honor of the priesthood. Then, full of zeal for the monastic life, he went to Armorica, and it built an oratory in the plains of Leon, where is now the parish of Saint-Arzel, commonly Plou-Arzel. He remained there until the death of Count Riguald, but then, fearing the tyranny of Comore, he went to Judual, who received him with great honor, because of the reputation of his virtues and miracles of God deigned to operate by him. "

We will be happy in the opinion of the father Solier, it would have been desirable that the father we Lecointe gave more details, see He, however, agree in all respects with the other historians.

In our time, acts of St. Armel were studied again. Abbe Tresvaux, vicar general of Paris, taking up the work and Lobineau Albert the Great, eii published the story in lives of the saints of Britain and was accompanied by pious reflections related to the subject.

Most recently, following the solemnity had accompanied the blessing of the chapel Saint-Armel, at Beaumont-la-Ronce, Father in January, canon of the metropolitan church of Tours, wrote a short life of the holy confessor, with the elegance and purity of style that characterize it.

Finally, Father Albert de Beaumont, we have already cited the dedication to the cult of St. Armel, had planned to write a more complete life of this saint. With this intention he had done research and gathered materials, and death, which had failed to see the completion 'of the monument at Beaumont-la-Ronce in honor of Breton monk, left him no time. to execute the project.

CHAPTER XII

Les poètes de saint Armel.
I. LA LÉGENDE DE SAINT ARMEL

Le 16 août de l'an 1600, jour de la fête de notre saint, fut pour les bourgeois de Ploërmel, d'après le récit qui nous en a été transmis par un savant distingué, M. Sigismoncl llopartz, une occasion de grande réjouissance. Pour la première fois les élèves de messire BaudevIlle, prêtre et maître d'école, représentaient en public la tragédie de saint Armel, composée par BaudevIlle lui-même.

Saisi d'admiration pour la tragédie de saint Alexis, Il avait voulu en donner une imitation à ses compatriotes en mettant en scène la vie et les gestes du patron de leur paroisse. Il ne pouvait d'aIlleurs être mieux inspiré en choisissant pour sujet les actes d'un saint dont sa vIlle natale s'honorait de porter le nom. Presque toutes les paroisses de Bretagne possédaient des légendes versifiées, retraçant les principaux faits de la vie de leurs patrons ; quelque pieux cloarec les avait converties en drames, et les jours de pardon, ces drames, assez semblables aux mystères du moyen âge, étaient représentés devant la foule enthousiasmée.

Le poème de BaudevIlle franchit bientôt les murs du collège ; Il devint pour les Ploërmelais une sorte de propriété municipale. Chaque année la pieuse tragédie était jouée avec un succès toujours nouveau; les plus notables bourgeois de la vIlle tenaient à honneur de figurer dans la pièce et d'en représenter les divers personnages.

Cette solennité littéraire se continua près de deux siècles ; Il ne fallut rien moins qu'un autre drame, mais celui-là sanglant et terrible, pour faire oublier celui qui. pendant tant d'annés avait possédé la faveur des habitants de la cité bretonne. La Révolution française mit fin aux réprésentations de la tragédie de saint Armel, qui fut jouée la dernière fois en 1790. La pièce commence par le prologue suivant ; l'auteur y a résumé en quelques mots la vie du héros principal.

PROLOGUE

Que Jésus-Christ, messieurs, on faveur de Marie, Nous accorde le ciel, au sortir de la vie, Et la grâce d'entendre avec attention Un sujet qui ne tend qu'a la dévotion ; D'entendre du grand saint, patron de cette vIlle, L'histoire mémorable et d'autant plus utIle, Que là-haut, dans les cieux, ce digne confesseur Auprès du Tout-Puissant est notre intercesseur. Ce grand saint employa toute sa vie mortelle À livrer aux faux dieux une guerre cruelle : Sa vertu non pareIlle et son sublime esprit Attiraient tout le monde au Sauveur Jésus-Christ. Sa bouche ne s'ouvrait qu'à de divins oracles, Il brIllait en tous lieux par de puissants miracles. Des obligations que nous devons à Dieu, La plus grande est d'avoir son saint chef en ce lieu.

Nous tenons pour certain qu'Il était d'Angleterre ; Il fit Dieu de ses biens le seul dépositaire, Et s'en vint demeurer ici proche en un bourg Qui lors appartenait au bon seigneur Guibourg. Il y lut l'ÉvangIle avec tant d'énergie, Qu'Il força nos parents de quitter leur folie : Enfin Il réprima ce pays de façon Qu'Il sera désormais appelé do son nom. Plo-Armel, en effet, honorable assistance, C'est le pays d'Armel, en la langue de France ; C'est où mourut le saint, d'où, par ordre d'en haut, Son corps, pour inhumer, fut conduit aux Boschaux. Pour trancher court, messieurs, je passe sous sIlence Los accueIls que lui fit ChIldebert, roi de France. Je ne dis rien non plus des acclamations Que donnèrent an saint la France et les Bretons ; Car à quoi bon ferai-je une longue poursuite De ce que vous saurez amplement dans la suite ? Commençons. Pour avoir quelque contentement, Il nous faut écouter très attentivement.

La pièce, divisée en huit journées ou tableaux, s'ouvre par un monologue d'Armel. Le saint, sur le seuIl de son manoir, annonce sa résolution de briser les chaînes qui l'attachent au monde ; Il veut distribuer ses biens aux pauvres, et cherche qui, après son départ, le pourra remplacer dans l'exercice de la charité.

Sur ces entrefaites arrivent trois gueux, gens de sac et de corde, que l'on dirait échappés de la cour des Miracles. L'un d'eux chante d'un air insouciant :

J'ai perdu ma bouteIlle Et mon écuolle; J'ai perdu ma bouteIlle Et mon barIl.

Ils s'excitent mutuellement à feindre des infirmités qu'Ils n'ont pas, pour tromper Armel et en obtenir une riche aumône ; le bienheureux ne croit pas devoir leur refuser son secours, bien qu'Il se soit aperçu de leur fourberie. Mais une querelle s'élève, et un des trois gueux, plus adroit que les autres, s'enfuit en emportant sa part et celle de ses compagnons.

Apparaît alors sur la scène un ami d'Armel. Le saint lui fait connaître sa résolution. L'ami cherche en vain à le détourner d'un tel dessein ; deux disciples viennent à leur tour le supplier de rester dans sa patrie. Armel demeure inexorable; ce que voyant, les disciples veulent l'accompagner; mais l'un d'eux, au moment où Ils vont partir, s'affaisse sur le sol comme frappé d'un coup mortel. Pour lui rendre la santé, Armel fait à Dieu cette prière:

O grand Dieu qui régnez jusqu'au plus haut des cieux, C'est vers vous que j'élève et mes mains et mes yeux; Regardez on pitié la cruelle torture Dont souffre en ce moment votre humble créature ; Vous ne sauriez la voir en cette affliction Sans vous laisser toucher à la compassion.

Puis, sur son ordre, le disciple,renaissant à la vie, se lève et se met à marcher.

Cette première journée se termine par un intermède, où le Seigneur ordonne à l'ange Raphaël d'accompagner Armel et de le conduire en Bretagne.

Au début de la seconde journée, tandis que le soleIl se lève à l'horizon, Armel et ses compagnons se mettent en route en commentant les paroles du psaume Laudate Dominum, omnes génies; laudate eum, omnes populi. Tout à coup l'ange Raphaël apparaît au son des harmonies célestes ; Il annonce à Armel qu'Il doit aller prêcher l'ÉvangIle aux Bretons.

Peu d'instants après la rencontre de l'ange, les pieux voyageurs arrivent en vue de l'Océan. Apercevant une barque mouIllée non loin du rivage, Ils demandent aux matelots de les recevoir à leur bord.

Messieurs, humble salut ! Pourrait-on vous sommer Do nous passer tous trois au delà la mer?

Les nautoniers y ayant consenti avec la bonne humeur et la rude franchise habituelles aux gens de leur profession, la barque s'éloigne, vigoureusement poussée par Tournevenl et Tranchemarée, deux matelots qui charment par de joyeux chants les ennuis de la navigation.

Cependant Lucifer, à la vue de ces trois hommes qui vont le relancer jusque dans son dernier asIle , tient conseIl avec les démons et leur ordonne d'exciter une violente tempête. Le frêle esquif, ballotté par les vagues, est sur le point d'être englouti. Les matelots et les disciples sont dans l'épouvante; mais l'apôtre a prié. Dieu commande à saint Michel de faire rentrer les démons dans l'abîme. On entend à ce moment le choeur des anges qui chantent dans les airs :

Gloria in excolsis Dco...

La tempête s'apaise, le soleIl reparaît, la barque reprend paisiblement sa marche sur une mer calme et tranquIlle ; et le choeur des anges continue :

Et in terra pax hominibus bona? volnntatis.

Un spectacle d'un nouveau genre s'offre à nous dans la troisième journée. La scène représente un manoir du duc de Bretagne. Un messager, témoin du débarquement d'Armel et de ses compagnons, vient tout effaré lui annoncer l'arrivée d'un vaisseau aux couleurs d'Angleterre. Ici se montrent dans toute leur force la défiance et l'animosIlô que les Anglais inspiraient à nos pères, au commencement du XVII 0 siècle. Tandis que le duc envoie prendre des nouvelles plus certaines, ses chevaliers lui conseIllent de fondre sur ces étrangers et de les taIller en pièces. Cependant le messager revient ; Il calme leur humeur belliqueuse en publiant que les voyageurs, loin d'avoir aucun dessein hostIle, se proposent de répandre dans la contrée les lumières de la vraie foi.

Le poète, après un dernier trait décoché aux Anglais,

Le soleIl jusqu'ici ne vient pas d'Angleterre,

nous transporte sans transition à Paris, dans le palais du roi de France. Le monarque, entouré de ses conseIllers, leur exprime son désir d'avoir auprès de sa personne un saint prêtre qui le dirige dans les affaires de sa conscience et dans celles de l'État. Il appelle son serviteur Verdelet, et lui enjoint de parcourir tout le royaume, l'Angleterre même s'Il le faut, pour lui trouver l'homme dont Il a besoin. Verdelet est un de ces personnages semi-respectueux , semi - bouffons, tels qu'Il s'en trouvait à la cour des Valois, tantôt flattant, tantôt raIllant, mordant même quelquefois, au demeurant d'un dévouement et d'une fidélité à toute épreuve.

Pendant qu'Il voyage, empressé d'exécuter les ordres de son maître, revenons en Bretagne, où nous retrouvons dans un quatrième tableau le bienheureux avec ses disciples ; Ils explorent le pays où Ils viennent d'aborder. Tout en conversant, Ils aperçoivent d'un côté une petite chapelle clans le bois, de l'autre un temple païen et une vIlla romaine. Ils vont entrer dans la chapelle pour y prier ; mais du temple sort une troupe de débauchés qui se livrent à des propos galants, et troublent la prière des religieux par des danses et des chants licencieux.

Armel leur reproche leur folie; les libertins le raIllent sans vouloir l'écouter. A la vue d'un tel aveuglement le saint s'écrie avec grande amertume :

Bien souvent un oiseau redouble son ramage Au moment qu'un chasseur médite son dommage : En quoi s'Il est à plaindre, Il n'est pas à blâmer, Car Il ne savait pas qu'Il fallust s'alarmer. Mais un homme qui court aux éternels supplices, Après qu'on l'a sommé d'abandonner ses vices, Est contraint malgré lui de se donner le tort, Sans qu'on soit obligé de déplorer son sort.

La vengeance divine ne se fait pas attendre ; un des libertins est miraculeusement frappé de la lèpre. Réduit à venir implorer la charité d'Armel, Il entend ses instructions et croit à sa parole. Le moine lui a promis sa guérison ; mais le nouveau converti veut faire participer à son bonheur ses compagnons, qui, eux aussi, ont été frappés d'infirmités subites; Il court aussitôt les chercher. Tous ensemble abjurent leurs erreurs entre les mains du saint religieux ; Ils reçoivent le baptême et recouvrent la santé.

Au même instant arrive Verdelet, porteur des ordres de ChIldebert.

Armel refuse de le suivre ; mais Verdelet revient avec de nouveaux ordres plus pressants que les premiers et auxquels le pauvre moine est obligé de se rendre.

Suivons-le dans un cinquième tableau, à la cour de ChIldebert. Après un accueIl plein de respect et d'affection, le prince lui propose de devenir son directeur et son secrétaire; double charge qu'Il n'accepte qu'en faisant violence à sa modestie. Nous voyons alors se dérouler successivement les divers événements de la vie de saint Armel à la cour du roi mérovingien : les avis salutaires qu'Il donne au monarque, la haine des courtisans excitée par l'opposition qu'Il met à l'exécution de leurs perfides conseIls, les miracles qu'Il opère en guérissant le lors et l'aveugle, ses instructions à ses disciples, remplissent le drame jusqu'à ce que Raphaël vienne lui enjoindre, de la part de Dieu, de retourner en Bretagne.

Le roi ne le laisse point partir sans en ressentir une affliction profonde.

Que j'aide regret de perdre un si saint personnage! Mon royaume s'en va souffrir un grand dommage.

Irrité contre deux de ses conseIllers, hommes pervers qui ont comploté la mort d'Armel, ChIldebert commande à Verdelet d'aller à leur recherche et de les punir.

L'un parvient à s'échapper, mais l'autre est pris par les archers, et, malgré ses supplications, a la tête tranchée par le glaive du bourreau.

Ce fait, h lui seul, constitue la sixième journée. Le septième tableau nous présente un canton de la Bretagne en émoi ; des paysans, poursuivis par un serpent monstrueux, courent vers leur duc pour lui demander son aide. Une troupe de chevaliers marche à la rencontre de la bête furieuse. Dieu ne protège pas la forfanterie dont Ils font parade ; à la vue du dragon Ils s'arrêtent, saisis d'une frayeur mortelle. La victoire était réservée à des guerriers plus modestes et plus pacifiques.

Arrive alors sur la scène Armel, dont les disciples, exténués de fatigue, cherchent en vain une source pour étancher la soif qui les dévore. Le maître, touché de leur souffrance, implore, comme à son ordinaire, le secours du Ciel.

Doux Jésus, qui pour nous, sur le mont du Calvaire, Avez voulu souffrir la mort la plus amère, Vos pauvres serviteurs sont dans l'affliction ; N'écoutez-vous pas leur supplication ?

Il enfonce son bâton dans le sol, et Il en jaIllit une source abondante.

C'est dans ce moment que les fuyards en déroute l'informent de la calamité qui désole le pays. Nouvelle occasion pour Armel de prêcher l'ÉvangIle : si les païens se convertissent, Ils seront délivrés. En effet, lorsqu'Ils se sont rendus à sa voix, le saint marche résolument au dragon, lui jette son étole autour du cou et le précipite dans la rivière.

La septième journée se termine par un intermède, dans lequel les démons annoncent à leur chef la conversion des Bretons, et s'avouent complètement vaincus.

Dans la huitième, enfin, se déroulent les différentes scènes qui précèdent et accompagnent la mort du serviteur de Dieu. Désireux de revoir le lieu de son premier séjour en Bretagne, Il quitte les Boschaux et se dirige vers Penohen. Ici nous apparaît une figure vénérable et touchante : Guibourg, le vieIl ami d'Armel, apprend son arrivée ; Il accourt à sa rencontre, le coeur débordant do joie :

Armel est de retour, dit-on en ee pays : Ah ! c'est bien le meIlleur de tous mes amis ! Plàntateur de la foi, Soyez le bienvenu ! de graco embrassez-moi.

L'apôtre ne jouira pas longtemps de l'hospitalité qui lui est offerte avec une sollicitude empressée, car l'ange Raphaël vient presque aussitôt lui annoncer sa fin prochaine :

Aujourd'hui je.vous viens, éclatant de lumière, Comme un des habitants de la céleste sphère, Vous dire, de la part de mon maître et mon Dieu Qu'en peu vous cesserez de vivre en ce bas lieu, Et que, quand vous aurez quitté cette contrée, Vous serez à l'instant reçu dans l'empyrée.

Rempli d'une sainte allégresse, Armel appelle ses disciples et son ami ; Il leur fait de tendres adieux, et rend le "dernier soupir entre les mains de l'archange Michel, qui emporte son âme au ciel.

Tel est, dans sa simplicité, le drame qui faisait jadis les délices de la population de Ploërmel. Nous n'y trouvons point l'art consommé avec lequel les anciens auteurs mettent sur la scène les héros antiques, ni la régularité, l'unité rigoureuse, si chères à nos tragiques modernes, puisque l'action commence en Angleterre, se continue sur la Manche, vient à Paris au palais du roi, et se termine auprès de Ploërmel.

L'auteur manque donc de certaines qualités que l'on rencontre dans les grands tragiques; mais Il en possède d'autres, qui font de son poème une oeuvre vraiment remarquable. Laissons la parole à M. Sigismond Ropartz, auquel nous devons la publication de la légende de saint Armel.

"Dans la composition de son poème, dit M. Ropartz, messire BaudevIlle a suivi le système poétique des bardes bas-bretons, ses devanciers ou ses contemporains, qui étaient en possession de traduire pour la foule les légendes monotones et uniformes des premiers civIlisateurs de l'Armorique. Autour du saint, auquel revient la mission légitime d'exposer en beau langage les dogmes et la morale du catholicisme, et qui domine le drame, comme le prêtre domine la société, nous voyons se grouper des personnages si.pleins de vie et de réalisme, qu'Il n'est pas difficIle de deviner au premier aperçu que le poète a peint d'imagination des portraits contemporains. Ces gueux, qui ressemblent si bien à ceux burinés par Callot; ces matelots, francs et si prompts à la riposte; ces débauchés et ces ribaudes; ces chevaliers bretons, ennemis éternels des Anglais ; ce roi, au coeur droit, que d'infâmes courtisans veulent jeter, malgré lui, dans les voies de la rapine et de l'injustice; ces clercs ergoteurs; ces paysans égoïstes et peureux; ces gens d'armes, si pleins de forfanterie; cette belle et pure figure patriarcale de Guibourg; tout cela est une galerie de la Renaissance, et le vi° siècle ne s'y reconnaîtrait guère assurément; mais aussi, c'est pour ces pourtraietures qu'elle voit, qu'elle touche au doigt, que la foule garde ses sympathies ; quand elle se reconnaît à ce miroir fidèle, elle rit, elle pleure, elle est touchée jusqu'au fond de l'âme ; la leçon est comprise, le but du poète est atteint."

Au point de vue historique, d'après l'appréciation du même critique, le poème de BaudevIlle a donc un intérêt incontestable. Quant â sa valeur littéraire, Il est difficIle d'en juger. Il est impossible, en effet, qu'Il ait été composé tel que nous l'avons aujourd'hui. Comment supposer qu'en l'année 1000, dans un coin obscur de la Bretague, où notre langue était presque ignorée, un pauvre maître d'école ait offert au public un long ouvrage écrit en français, dont le style, par sa clarté, par sa sobriété, par son élégance, surpasse tout ce que la langue, française a produit de plus parfait jusqu'au Cid? Comment ce CorneIlle, ou plutôt ce Racine inconnu, ne se seraitIl pas, par la seule force des choses, révélé ù l'admiration de ses contemporains, au lieu de rester enseveli dans son obscurité? Des mains pieuses et savantes ont, sans doute, repris après lui l'oeuvre de BaudevIlle ; le drame se sera peu à peu transformé, le style épuré, et Il en sera résulté en dernier lieu un ouvrage réellement digne de fixer l'attention des antiquaires et des littérateurs.

II. UNE VIE DE SAINT ARMEL EN VERS

Vers le mIlieu du xvu° siècle, un poète tourangeau s'est essayé, lui aussi, h chanter les gloires de l'apôtre cambrien. Son oeuvre n'est point considérable; elle se compose seulement d'un certain nombre de stances, où l'auteur raconte, en vers naïfs, les principaux événements de la vie de saint Armel. Il insiste, en particulier, sur son séjour à Beaumont-la-Ronce et sur la dévotion avec laquelleIl y est honoré, circonstance qui nous fait supposer que le poète n'était point étranger à cette localité. Le lecteur nous saura peut-être gré de reproduire ici ce curieux opuscule. L'auteur l'a intitulé :

Abrégé de la vie et des miracles de saint Armel, prestre confesseur, natif de Bretagne,. honoré et réclamé pour la guérison des gouttes, douleurs et paralysies, en la chapelle dédiée en son honneur en la paroisse de Beaumont-la-Ronce, en Touraine. /b>
STANCES Armel, du feu divin sentant brûler son coeur,
A s'acquérir le ciel mit toute son étude ;
Des assauts du démon Il fut toujours vainqueur,
Grand ami du sIlence et de la solitude.
Par une humIlité qu'aime Jésus, qu'Il sert,
Il quitte les grandeurs pour cacher au désert
Le don qu'Il a de Dieu do faire des miracles.
Mais comme le soleIl nous donne un plus beau jour
Quand Il a dissipé ce qui lui fait obstacle,
Le saint est appelé pour luire à la cour.

ChIldebert, informé de l'excellente vie
Que mène ce grand saint au désert des Bretons,
Pour corriger sa cour, où le luxe et l'envie
De la plupart des siens faisaient devrais démons,
Fit venir saint Armel, afin que son exemple,
Purifiant sa cour, en fit un sacré temple
Où les vices du temps fussent mis au tombeau.
Mais ces hommes de sang, de chair et de carnage,
Concertèrent entr'eux, pour contenter leur rage,
Des moyens pour éteindre un si sacré flambeau.
Mais Dieu, qui le réserve à sa plus grande gloire,
Lui révèle la rage où sont ses ennemis,
Pour ùter au démon cette grande victoire
Que par la mort du saint Il s'était bien promis.
Il quitte avec plaisir les Mens imaginaires
Que la cour des grands rois donne aux âmes vulgaires,
Et revient au désert pour y servir son Dieu.
En Touraine Il choisit un bois inhabitable ;
La retraite que prit cet homme inimitable,
De Beaumont-la-Ronce est justement le lieu.

Là son humIlité lui fait celer au monde
Les miracles dont Dieu lui donne le pouvoir :
Mais ce trésor, caché dans sa grotte profonde,
Ne peut l'être si bien qu'Il ne le fasse voir.
L'impotent, le goutteux et le paralytique
Trouvent la guérison aussitôt qu'Il applique
Avec le nom de Dieu la main dessus leurs maux.
Et c'est assez pour oux que son bras favorable
S'étende sur un mal qui paroist incurable,
Pour trouver au moment la lin de leurs travaux.

Recevant trop d'honneur, Il retourne en Bretagne;
Mais plus Il fuit la gloire, et plus Dieu la fait voir.
Le peuple de la vIlle et celui de campagne
Vient admirer en luy'le céleste pouvoir.
Des fleurs et des rameaux sont semez quand Il passe ,
Ce qu'Il touche des pieds aussitôt se ramasse :
Pour appliquer aux maux rien n'en est négligé :
Qui peut toucher sa vobe a gagné la victoire :
Tout concourt à l'envi pour célébrer sa gloire ;
Dont l'humble thaumaturge a le coeur affligé.

Un horrible dragon détruisant la campagne,
Pour secourir le peuple Il expose ses jours :
L'aidonle charité qui partout l'accompagne,
En ce pressant besoin leur offre son secours.
Plus que n'avaient osé mIl et mIl gendarmes,
Seul, son étole en main qu'Il prend pour toutes armes,
Rempli du sacré nom du monarque des cieux,
Le lie par le col, le précipite en l'onde,
Et par son zèle ardent Il délivre le monde
Des funestes efforts du monstre furieux.

Le bon Dieu l'enrichit de grâces non pareIlles,
La Bretagne en dépost a son corps glorieux;
Sa vie ne fut rien qu'un amas de merveIlles ,
Qui l'a fait héritier du royaume des cieux.
Beaixmont, cent fois heureux qu'Il t'ait, par sa présence,
Enrichi de ses dons, comme Il fait sa naissance,
Et que dans le saint lieu qu'Il voulut habiter
Tout chrétien trouve en luy le secours favorable
A la goutte, ce mal qui le rend misérable,
Pourveu que d'un coeur net Il le puisse invoquer.

Armel qui fut orné de vertus singulières,
Saint Confesseur du nom de Jésus tout-puissant,
Présentez devant lui nos très humbles prières,
Afin que votre nom nous allions bénissant.
Faites que dans ces lieux au péché je renonce ;
Que tout chrétien qui vient à Beaumont de la Konce
Visiter la chapelle où vous êtes honoré,
S'en retourne dispos en chantant vos louanges ;
Tandis que glorieux, parmi le choeur des anges,
Vous voyiez ce Grand Dieu des chrétiens adoré.

Évidemment ces vers sont bien inférieurs, soit comme inspiration, soit comme forme, h la Tragédie de saint Armel; toutefois,'dans leur simplicité, Ils n'en sont pas moins une preuve de la vénération dont l'apôtre cambrien était l'objet dans l'ancienne Touraine, de la confiance qu'on avait en lui et de la popularité qui se rattachait- à sa mémoire.

Remercions donc l'humble poète dont la piété, en célébrant le passage ctu bienheureux dans cette contrée, nous a conservé le souvenir d'un événement si intéressant et si heureux pour nous.

Et maintenant, cher saint, je dépose à vos pieds ces lignes écrites pour la gloire de votre nom. La dévotion qu'on a toujours eue pour vous dans le pays que vous avez ôvangélisô, le souvenir doux et tendre qu'on y a conservé do vos bienfaits, m'avaient inspiré le désir de rechercher et de relier ensemble les diverses traditions relatives à votre exIl sur la terre; une âme noble et pieuse m'avait encouragé dans cette étude, jadis projetée par un fIls dévoué comme elle à votre culte.Elle nous a quittés pour aller habiter dans un monde meIlleur, et sa dépouIlle mortelle repose, elle aussi, à l'ombre de votre sanctuaire, à côté de ceux qu'elle a aimés icibas. Je ne doute point que vous ne l'ayez assistée à son agonie, et que vous ne l'ayez protégée contre les terreurs de la mort. C'est pour accomplir un de ses derniers voeux que sa famIlle et moi nous publions ce livre; puisse-t-Ilporter mes lecteurs à. marcher sur vos traces et à. devenir vos imitateurs, comme vous-même l'avez été de Jésus-Christ t Tous, d'aIlleurs , nous nous mettons sous votre puissante protection ; tous nous répétons, comme nos pères et les anciennes, Églises de la Bretagne : "Bienheureux Armel, miroir de piété et de charité, prodige de vertu, obtenez-nous, par votre médiation, l'entrée du palais du souverain Roi ; priez pour nous, afin que le Seigneur nous accorde une place dans la glorieuse assemblée des saints."

CHAPTER XII

Poets of St. Armel.
I. THE LEGEND OF SAINT ARMEL

On 16 August 1600, the feast of our saint, was for the citizens of Ploërmel, according the story that we have been transmitted by a scholar Distinguished Mr. Sigismoncl llopartz, an opportunity to great rejoicing. For the first time students of Sir BaudevIlle, priest and schoolmaster, represented in public tragedy of St Armel, BaudevIlle composed by himself.

Filled with admiration for the tragedy of St Alexis, He wanted to give an imitation of his compatriots by staging the life and actions of patron of the parish. He could also be more inspired by choosing to issue acts of a saint with his hometown was honored to wear the name. Almost every parish in Britain had legends in verse, recounting the main facts of the lives of their patrons, some pious Cloarec had converted to drama, and days forgiveness, these dramas, much like the mysteries of the Middle Ages were represented before the enthusiastic crowd.

The poem BaudevIlle soon crosses the walls College, he became a kind for Ploërmel municipal property. Each year the pious tragedy was played with success ever new, the most notable citizens of the city held honor to be included in the room and to represent the various characters.

This literary solemnity continued nearly two centuries, it needed nothing less than another drama but this one bloody and terrible, to forget who. for so many years had owned for the inhabitants of the city of Brittany. The Revolution French put an end to the representations of the tragedy Saint Armel, who was played last time in 1790. The play begins with the following prologue; the author has summarized in a few words the hero's life principal.

PROLOGUE

Jesus Christ, gentlemen, is for Mary, Gives us the sky at the end of life, And the grace to listen carefully A subject that tends's devotion; To hear the great saint, patron of the city, The story all the more memorable and useful That up there in heaven, this worthy confessor With the Almighty is our intercessor. This great saint used all his mortal life To give the false gods a cruel war: Its not under such a sublime and mind Drew everyone to the Saviour Jesus Christ. His mouth opened to the divine oracles, He shone in all places by powerful miracles. The obligations we owe to God, The biggest is having his holy head in this place.

We take it for certain that he was from England; He made God his property the sole repository, And came to stay here in a village near Which belonged to the good lord in Guibourg. He read the Gospel with so much energy, He forced our parents to leave their folly: Finally he put down the country so That He will now do his name called. Plo-Armel, indeed, honorable support, The country of Armel, in the language of France; This is where the saint died, where, by order from above, His body to bury, was taken to Boschaux. Court to decide, gentlemen, it is silent Los welcome him Childebert, King of France. I do not say anything either cheers That year gave saint of France and the Britons; For what good shall I do a long pursuit From what you know in plenty after that? Start. To get some satisfaction, We need to listen very carefully.

The play, divided into eight days or tables, opens with a monologue of Armel. The saint, on the threshold of his mansion, has announced his determination to break the chains that bind him to the world: he wants to distribute his wealth to the poor, who seeks after his departure, will be replaced in the exercise of charity.

In the meantime come three beggars, people ruffians, it seems that escaped from the court of Miracles. One of them sings a careless air:

I lost my bottle And my écuolle; I lost my bottle And my barrel.

They excite each other to feign disability they do not have to cheat and get Armel a rich alms Blessed does not think they refuse to help, although he overview of their deceit. But a dispute arises, and one of three beggars, more adroit than the others, fled, taking his part and that of his companions.

Appears on the scene a friend of Armel. The he made known his holy resolution. The looks friend in vain to dissuade him from such a design, two disciples come to turn to beg him to stay in his homeland. Armel remains inexorable; Seeing this, the disciples want to accompany him, but one of them, when they go away, collapsing on the floor as if struck a mortal blow. To make his health, Armel to God this prayer:

O great God, who reigned until the highest heaven, To you and I raise my hands and eyes; Look pity on the cruel torture Suffered at this time your humble creature You would not see her in this affliction Without being touched with compassion.

Then, on his order, the disciple, reborn to life, gets up and starts walking.

This first day ends with an interlude where the Lord instructs the angel Raphael Armel and to support the drive in Britain.

At the beginning of the second day, while the sun rises on the horizon, Armel and his companions set off by commenting on the words of psalm Laudate Dominum, omnes geniuses laudate eum, omnes populi. Suddenly the angel Raphael appears in its celestial harmonies, it announces He must go to Armel preach the Gospel to the Britons.

Shortly after the meeting of the angel, the pious travelers coming to the ocean. Seeing a wet boat near the shore, they ask the sailors to receive their board.

Gentlemen, humble hello! Could you sum Do we pass all three beyond the sea?

The mariners having so agreed with the right rude humor and frankness people of their profession, the boat departs, and vigorously pushed by Tournevenl Tranchemarée, two sailors delight with joyous songs the problems of navigation.

But Lucifer, at the sight of three men that will restart it into its latest asylum take counsel with the demons and commanded them to excite a violent storm. The frail skiff, tossed by the waves, is about to be engulfed. The sailors and the disciples are in fear, but the apostle prayed. God commands of St. Michael bring back the demons into the abyss. Means to this time the choir of angels singing in the air:

Gloria in excolsis Dco ...

The storm subsides, the sun reappears, the boat resumes its march peacefully on a calm sea and quiet, and the choir of angels continues:

Et in terra pax Hominibus bona? volnntatis.

A new kind of spectacle before us the third day. The scene represents a manor of the Duke of Brittany. A messenger, a witness the landing of Armel and his companions, is quite terrified to announce the arrival of a ship the colors of England. Here we show in full force and mistrust that animosIlô English inspired our fathers, in the beginning 0 seventeenth century. While the Duke sent to some more news, his knights advised him to pounce on these foreigners and to cut pieces. But the messenger returned; It calms bellicose mood by releasing the passengers, far from having any hostile designs, propose to spread the lights in the land of the true faith.

The poet, after a last line snapped to the English,

Until the sun does not come from England,

seamlessly transports us to Paris, in the Palace of the King of France. The monarch, surrounded by his advisers expressed their desire to have the person with a holy priest who directs in matters of conscience and those of the state. He calls his servant Verdelet, and he ordered to travel throughout the kingdom, England even though he necessary, to find him the man he needs. Verdelet is one of those characters semi-friendly, semi - jesters, such as are found in Valois court, sometimes flattering, sometimes mocking, sometimes even biting, moreover dedication and fidelity to any test.

During his trip, eager to perform the orders of his master, back in Britain, where we find in a fourth table Blessed with his disciples, they explore the country where they come first. While talking, they see a small chapel next to a wood clans, the other a pagan temple and a Roman villa. They will enter the chapel to pray, but the Temple comes a band of dissolute engaged About to suitors, and disturb the prayer of the religious by dancing and singing licentious.

Armel blame them for their folly, the libertines laugh without wanting to listen. At the sight of such a blindness holy cries with great bitterness:

Often a bird warbling redouble its When a hunter ponders his injury: What if he is to be pitied, is not to blame Because he did not know he fallust alarm. But a man running to eternal punishment, After it was ordered to stop his vices, Is forced against his will to give the wrong No one is forced to lament his fate.

Divine vengeance is not expected, a libertines is miraculously struck with leprosy. Reduced to implore the charity of future Armel, He hears instructions and believed his word. The monk has promised a cure, but the new convert will to participate in his happiness his companions, who, they too were struck with sudden disability, he immediately runs the search. Together abjure their mistakes in the hands of the holy religious, they receive baptism and health cover.

At that moment arrives Verdelet, holder of Childebert orders.

Armel refuses to follow, but returns Verdelet with new orders more pressing than the first and which the poor monk is obliged to making.

Let us follow him in fifth picture, the court Childebert. After a home full of respect and affection, the prince invited him to become its director and secretary; double burden that He does that by doing violence to his modesty. We see then proceed successively the various events in the life of Saint Armel at the court of Merovingian king: the good advice he gives to monarch, the hatred of the courtiers excited by the opposition it makes the performance of their treacherous advice, the miracles He works in the healing and when the blind man, his instructions to his disciples, perform the drama to come until Raphael order him, by God, to return to Britain.

The king did not let him go without feeling a deep affliction.

I help sorry to lose such a holy man! My kingdom is going to suffer a great loss.

Irritated against two of his advisers, evil men who plotted the death of Armel, Childebert control Verdelet to go looking for them and punish them.

One managed to escape, but the other is taken by archers, and, despite his entreaties, has the beheaded by the sword of the executioner.

Therefore, am alone, is the sixth day. The seventh table presents a Township Brittany in turmoil, peasants, pursued by a monstrous snake, run towards their Duke for him ask for help. A band of knights working to meet the furious beast. God does not protect the bragging they do parade at the sight of They stop dragon, seized with mortal terror. The victory was reserved for warriors smaller and more peaceful.

Then comes the stage Armel, whose disciples, exhausted by fatigue, looking in vain for a source to quench the thirst that consumes them. The master, touched their suffering, begging, as usual, the help of Heaven.

Sweet Jesus, that for us on Mount Calvary, Have wanted to suffer the most bitter death, Your poor servants are in affliction; Do not you listen their supplication?

He sticks his stick in the ground and it springs from a abundant source.

It is in this moment that the fugitives routed inform him of the calamity that afflicts the country. Armel new opportunity for preaching the Gospel: if convert the heathen, They will be issued. In Indeed, when they went to his voice, the holy march resolutely to the dragon, gives him his stole around his neck and drowned in the River.

The seventh day ends with an interlude in which the demons announce their leader's conversion of the Britons, and fully confess defeated.

In the eighth, finally, take place the various scenes that precede and accompany the death Servant of God. Needing a place his first stay in Brittany, he leaves and goes to Boschaux Penohen. Here seems a venerable and touching: Guibourg, the Armel old friend, learns his arrival he hastened to his meeting, the heart overflowing joy do:

Armel's back, told EE countries: Ah! this is the best of all my friends! Plàntateur of faith Welcome! Graco kiss me.

The apostle does not enjoy a long hospitality it comes with a solicitude, as the angel Raphael came almost immediately to announce his approaching end:

Today je.vous come, bright light, As one of the inhabitants of the celestial sphere, Tell you from my master and my God What little you stop living in this low place, And that when you leave this country, You will instantly receive in the empyrean.

Filled with holy joy, calls his Armel disciples and his friend, he makes them tender farewell and makes the "last breath in the hands of the Archangel Michael, who takes away his soul to heaven.

This, in its simplicity, the drama that was once the delight of the people of Ploërmel. We do not find the consummate skill with which the ancient authors are on the scene the heroes of antiquity, or regularity, rigorous unit, so dear to our modern tragic as the action begins England, continues on the English Channel, just in Paris at the king's palace, and ends with Ploërmel.

The author therefore lacks certain qualities that found in the great tragedy, but he has other, that make a poem out truly remarkable. Let to Mr. Ropartz Sigismund, to whom we owe the publication of the legend of Saint Armel.

"In the composition of his poem, said Ropartz, Sir BaudevIlle followed the poetic system bards Lower Brittany, his predecessors or his contemporaries, who were in possession to translate for the crowd legends monotonous and uniform first civilizing of Armorica. Around the saint, entrusted with the task of exposing self beautiful language in the dogmas of Catholicism and morality, and dominating the drama, as the priest dominated society, we see the characters grouped si.pleins life and realism, that He is not difficult to guess at first sight that the poet has painted portraits of contemporary imagination. These beggars, who so resemble those etched by Callot, these sailors, francs and so quick in the response, the debauched and the whores and such Breton knights, eternal enemies of the English that king, right in the heart, that infamous courtiers want throw, in spite of himself, in the ways of greed and of injustice, the clerics argumentative, these farmers selfish and fearful and these armed men, so full of bravado, this beautiful and pure patriarchal figure of Guibourg, this is a gallery of Renaissance, and the sixth century it does recognize not sure, but also it is for these pourtraietures she sees, she touches the finger, the crowd keeps his sympathies, when it recognizes this faithful mirror, she laughs, she cries, she is touched to the depths of the soul, the lesson is understood the purpose of the poet is reached. "

In historical perspective, according to the assessment the same criticism, the poem has a BaudevIlle unquestionable interest. As for its literary value, it is difficult to judge. It is impossible, in fact, He was composed as we have today. How to assume that in the year 1000, in an obscure corner of the Bretague where our language was virtually ignored the poor teacher has offered the public a long book written in French, which style, for its clarity, its simplicity, its elegance, surpasses all that language, French has perfect product to Cid? How this Corneille, Racine or rather unknown, do not Would it be by the sheer force of circumstances, ù revealed the admiration of his contemporaries, instead of being buried in obscurity? And pious hands have learned, no doubt, the work resumed after him of BaudevIlle, the drama will be gradually transformed, refined style, and it will ultimately result held a book truly worthy of the attention Antiques and literary.

II. A LIFE IN TO SAINT ARMEL

By the middle of the seventeenth century, a poet Touraine has tried, too, am singing the glories Cambrian of the apostle. His work is not substantial and consists only of a certain number of substances, where the author says, in verse naive, the main events in the life of St. Armel. He insists, in particular, his stay in Beaumont-la-Ronce and devotion with laquelleIl is honored, a circumstance that makes us assume that the poet was no stranger to this town. The reader will, perhaps we will reproduce here this curious little book. The author was entitled:

Abstract of the life and miracles of Saint Armel, confessor priest, a native of Britain. honored and called for the healing drops, pain and paralysis in the chapel dedicated in his honor in the parish of Beaumont-la-Ronce, in Touraine. / B>
STANZAS Armel, the divine fire burning feeling his heart,
A acquired the sky put all his study;
Assaults of the devil He was always victorious,
Great friend of silence and solitude.
By humility loves Jesus, that He is,
He leaves to hide the magnitudes in the desert
He has the gift of God to do miracles.
But as the sun gives us a most beautiful day
When He has removed the obstacle which makes it,
The saint is called to shine at court.
Childebert informed of the good life
What leads this great saint in the wilderness of the Britons,
To correct his court, where luxury and the desire
Of most of his demons were should,
Brought Saint Armel, so that his example
Purifying his court, made a sacred temple
Where the vices of the time were buried.
But these men of blood, flesh and gore,
Concerted among themselves to satisfy their rage,
Means to extinguish a flame so sacred.
But God, who reserves his greatest glory,
Reveals the rage when his enemies are,
Uter for this great victory the devil
By the saint's death although he had promised.
He left happy and imaginary Mens
That the big kings gives vulgar souls,
And returns to the desert to serve his God.
Touraine He chose a wooden uninhabitable;
Retirement that took this man inimitable
Beaumont-la-Ronce is just the place.
Is his humility makes him conceal the world
The miracles which God gives him the power to:
But this treasure, hidden deep in his cave,
Can not be if it does so well see.
The lame, the paralytic, gout and
Find a cure as soon as it applies
With the name of God's hand over their pain.
And it is enough to support his arm oux
Extends over an incurable disease that paroist,
To find at the close of their work.
Receiving too much honor, he returned to Britain;
He fled but the glory, and God shows.
The people of the city and the countryside
Just admire luy'le heavenly power.
Flowers and branches are sown when it passes
It touches the feet are picked up immediately:
To apply for the ills nothing has overlooked:
That can affect its Vobe won the victory:
Everything contributes to the environment to celebrate his glory;
Whose humble magician's heart is grieved.
A horrible dragon destroying the countryside,
To rescue the people he describes his life:
The charity aidonle all accompanying
In dire need their offer his assistance.
More than one thousand had dared millet and gendarmes,
Only his hand stole it takes for all weapons
Filled with the sacred name of the king of heaven,
Bound by the collar, the precipitates in the wave,
And his zeal It issues the world
The fatal monster's furious efforts.
The good God is enriched not like Thanksgiving,
Brittany was dislodged in his glorious body;
His life was nothing but a heap of wonders,
Who has made an heir of the kingdom of heaven.
Beaixmont hundred times t'ait pleased that, by his presence,
Enriched by his gifts, as he made his birth,
And in the holy place that He would dwell
Every Christian is in favor of him relief
A drop, which makes this evil wretch
Pourveu as a clean breast of it could rely on.
Armel, who was adorned with virtues singular
Confessor Holy name Jesus Almighty
Introduce him to our humble prayers,
So that we were going to bless your name.
Made in these places I renounce sin;
That every Christian who comes to the Beaumont KONCIS
Visit the chapel where you are honored,
Goes home singing your praises rested;
While glorious among the choir of angels,
You saw this Great God of the Christians loved it.

Obviously these worms are much lower or as inspiration or as a form, h Tragedy Saint Armel, but 'in their simplicity, they are no less a proof of the veneration Cambrian which the apostle was the object in the former Touraine, the confidence reposed in him and popularity was linked to his memory.

So thank the humble poet whose piety in celebrating the passage ctu blessed in this country, has preserved the memory of an event if interesting and so happy for us.

And now, dear saint, I lay at your feet these lines written for the glory of your name. The devotion which has always had for you in the country you ôvangélisô, sweet memories and tender you do your benefits are preserved, inspired me the desire to find and connect all the various traditions relating to your exile on earth, a noble and pious me encouraged in this study, once projected by a son dedicated to your culte.Elle as it left us to go and live in a better world, and his mortal remains rest, too, in the shadow of your sanctuary, next to those she loved ICIB. I have no doubt that you did assisted His agony, and you do not have protected against the terrors of death. It is to accomplish one of its last wishes that his family and I are publishing this book does Ilporter to my readers. walk in your footsteps and. become your followers, as yourself have been Jesus Christ t All, however, we put ourselves under your powerful protection, we repeat all, as our fathers and old churches of Britain, "Blessed Armel, a mirror of piety and charity, prodigy under, get us by your mediation, the entry the palace of the sovereign King, pray for us, that the Lord grant us a place in the glorious assembly of the saints. "